De la haute sorcellerie, on vous dit. Le Fpi, depuis le 8 janvier 2010, s`est spécialisé dans la pratique de la sorcellerie de haut vol. L`on avait cru qu`avec la double dissolution du gouvernement et de la Cei avec en bonus la tête de Robert Beugré Mambé, le Fpi du président Gbagbo qui, il faut le rappeler, est le parti majoritaire en Côte d`Ivoire selon des sondages fabriqués, on le sait maintenant de sources sûres, par un ancien journaliste bien connu dans ce pays (ils savent bien du côté du Fpi, à qui nous faisons allusion), avec la complicité d`un certain nombre de journaux africains, irait résolument aux élections pour les gagner. Sans coup férir. Vu l`écart qui sépare son candidat des candidats de l`opposition. Que non. Le parti majoritaire ne veut plus, pour rien au monde, aller aux élections, pour écraser les opposants. Il y a trop d`incertitudes. Il y a trop d`inconnues si cette élection présidentielle était organisée maintenant. A peine a-t-il obtenu sans gloire la tête de Mambé, qu`il a ressorti une ribambelle de préalables sans lesquels il ne veut pour rien au monde, aller aux élections. Le Fpi veut, à présent, la recomposition des 412 Cei locales. Le Fpi veut auditer la liste électorale provisoire comportant les 5,3 millions de personnes croisées positivement, alors que cette liste a fait l`objet de validation de la part de tous les opérateurs techniques impliqués dans la confection de la liste et fait également l`objet d`adoption par le dernier du Cpc tenu à Ouagadougou sous l`égide du facilitateur. Le Fpi veut, à présent, ici et maintenant et contrairement à ce prévoit l`accord complémentaire 4 signé par Gbagbo et Soro, le désarmement des Forces nouvelles, avant les élections. Le Fpi réclame, ici et maintenant, la réunification du pays alors que Gbagbo et Soro ont proclamé cette réunification à plusieurs reprises et qu`ils ont organisé de coûteuses visites d`Etat dans le nord du pays pour magnifier cette réunification. Alors de quoi parle à présent le Fpi ? Chose curieuse, tous les préalables du Fpi ont déjà fait l`objet d`accord entre le Fpi et les Forces nouvelles, ou pour être plus précis, entre Gbagbo et Soro. L`opposition politique n`a jamais été associée à ces discussions. Elle n`a fait que prendre acte de tout ce qui a été décidé. Mais voilà que le Fpi, à présent, remet tout en cause. En suspendant leur mot d`ordre de manifestation après l`installation du nouveau bureau de la Cei selon l`ancien schéma, l`opposition savait que le Fpi n`allait pas s`arrêter en si bon chemin et qu`il ferait tout pour obtenir le grand chelem : la rupture avec les Forces nouvelles qui, manifestement, veulent ces élections. Alors que le Fpi n`en veut point. Objectif visé par ce plan de rupture ? L`annulation pure et simple de l`idée même d`élection. Comment peut-on prétendre qu`on est pressé d`aller aux élections en créant artificiellement autant de problèmes ? Et comme d`habitude, la procédure est la même : Gbagbo actionne ses porte-voix qui hurlent à tout vent dans tous les espaces. Ça commence par Blé Goudé en passant par Bro Grébé, Sokouri Bohui et plus tard, Affi N`guessan. Et puis, quand il sent que les apprentis ont bien fait leur travail, le maîtrisent, il sort de l`ombre et porte l`estocade. Bilan des courses à la fin ? Plusieurs mois de gagnés, chaque fois. De la haute sorcellerie, on vous dit. Et on est prié de retenir que c`est pour le bien de la Côte d`ivoire qui n`est aimée que par ceux qui se réclament du camp présidentiel. Et ils aiment tellement la Côte d`Ivoire qu`ils veulent bannir, en bons démocrates, le mot élection du vocabulaire des Ivoiriens. De grands " sorciers " au Fpi, on vous dit !
PAUL KOUDOU
PAUL KOUDOU
