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Art et Culture Publié le mardi 23 mars 2010 | Fraternité Matin

Théâtre : Sidiki Bakaba dévoile le secret de la dictature des pouvoirs

Le public a-t-il décidé de renouer avec le théâtre ? Difficile pour l’instant de répondre par l’affirmative. Mais, ce qui a été donné de voir vendredi, au cours de la grande première de la pièce «Son Excellence», tirée de l’œuvre «La malice des hommes» du professeur burkinabé, Jean-Pierre Guingané, et mise en scène par Sidiki Bakaba, suscite de l’espoir. Cela fait bien longtemps, en effet, qu’un public de qualité et en si grand nombre n’avait effectué le déplacement pour assister à une représentation théâtrale, en dehors des spectacles d’humour qui avait pris le relais depuis un moment.

En tout cas, vendredi, la salle Kodjo Ebouclé a enregistré du beau monde. On notait notamment la présence du ministre de la Culture et de la Francophonie, Anzoumana Moutayé, l’écrivain Bernard Dadié, le professeur Bernard Zadi Zaourou, le président du Conseil d’administration du Burida, Gadji Céli, le Bishop Guy Vincent Kodja... Bref, c’est donc devant ce parterre de spectateurs que s’ouvre le rideau à 20h40 mn.


On aperçoit Mike Danon alias «Son Excellence», tout de blanc vêtu, assis dans son Palais présidentiel, méditatif scrutant l’horizon avec assurance. Entre alors Massi, un de ses conseillers, dans une attitude de prosternation pour éviter toutes représailles. Il lui rend compte d’une des missions à l’aéroport qu’il venait d’effectuer, dans les moindres détails. Avant de prendre congé du Président qui lui demande de transmettre ses salutations à son épouse Georgette. Avec qui, en réalité, il entretient des relations intimes.

C’est pour cela d’ailleurs que, usant de son pouvoir, Son Excellence qui avait pour habitude d’utiliser Georgette pour les sales besognes de la République, lui demande d’éliminer son mari qui en savait trop sur ses affaires. Ce qu’elle refuse. Elle lui donne plutôt des leçons, tout en lui disant que «tuer n’a jamais rien résolu» et «qu’en France, on a fini par se lasser de la guillotine.» Lui qui avait instauré une dictature sans précédent sous le parti unique, se voit imposer par la Grande Rive (l’Occident) le multipartisme. Il accepte malgré lui, mais en homme de malice, il suscite la création de trois partis d’opposition, à la tête desquels il met son cousin Zakar, sa nièce Binta et Azar, un étranger naturalisé.

Mais très vite, il perd le contrôle de sa nièce qui le bat à l’élection présidentielle. Pour éviter toute humiliation, il se tire une balle dans la tête. En mettant en scène «La malice des hommes», Sidiki Bakaba veut interpeller la conscience africaine et ouvrir le chemin pour une alternative démocratique.

Notons que cette pièce est au programme tous les vendredis, au Palais de la culture.

I. T. Yéo
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