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Politique Publié le mercredi 24 mars 2010 | Le Temps

Gbagbo-Soro : pourquoi le divorce n`aura pas lieu

Il n`y a jamais deux sans trois, dit-on. Si la crise que connait la Côte d`Ivoire depuis septembre 2002 a déjà " bouffé " deux Premiers ministres, Seydou Diarra et Charles Konan Banny, le sort de l`actuel locataire de la Primature, Guillaume Soro, au regard de ce dicton, se devine aisément. Mais jusque-là, l`ex-activiste étudiant a su capitaliser les erreurs de ses prédécesseurs. Evitant la défiance à l`égard du chef de l`Etat. Autre innovation sous l`ère Soro, il n`y a aucun signe visible d`un Premier ministre aux ordres de l`Elysée. Contrairement à Seydou Diarra qui se réclamait le dépositaire des accords de Linas-Marcoussis qu`il devait appliquer " bêtement ". Ou un Banny, parachuté certes avec l`aval de Laurent Gbagbo, mais par la volonté du très Gbgabophobe, Jacques René Chirac, ex-Président français. Bref. De Duo ou tandem, les relations ont fini par être brouillées par la félonie des anciens Premiers ministres. En revanche, depuis qu`il est à ce poste, Soro, lui, montre des signes de loyauté envers le chef de l`Etat. Sa bonne gestion de la crise, née de la double dissolution de la Cei et du gouvernement, en ajoute un peu plus à son style de collaboration avec le chef de l`exécutif. Hélas, son plaidoyer pour une patience en ce qui concerne le désarmement a retenti au creux de l`oreille d`un bon nombre d`Ivoiriens comme une plaisanterie de mauvais goût. Résultat : la météo politique a brusquement viré à l`orage, à telle enseigne qu`un Charles Blé Goudé, fidèle parmi les fidèles soutiens de Soro, n`a pas hésité à demander au Premier ministre de clarifier sa position. Exaspération ? Tout porte à le croire. Bizarrement, la seule évocation du mot " désarmement " provoque des poussées d`urticaires chez les Forces dites nouvelles. Le ton inhabituel de Blé Goudé est symptomatique d`un ras-le-bol. Toutefois, Laurent Gbagbo qui a conçu cet accord fera tout pour qu`il (accord issu d`un dialogue direct) prenne date avec l`Histoire. Afin qu`il fasse des émules dans d`autres contrées du continent où les conflits font rage. Dans cette optique, il a consenti à d`énormes sacrifices qui ont permis de régler des problèmes non moins importants, tels que l`amnistie, le paiement de soldes de ceux qui ont rejoint l`ex-rébellion, et l`épineuse question des grades. Après avoir concédé cela, le chef de l`Etat est en droit d`obtenir de son partenaire pour la paix, un geste fort, le seul qui vaille, le désarmement. Bien sûr, en cherchant les voies et moyens pour régler les problèmes répertoriés dans l`Accord et ses annexes. En revanche, Guillaume Soro doit continuer à travailler dans le sens de la réunification. Ayant à l`esprit l`attaque dont il a été victime à l`aéroport de Bouaké en 2007. Où l`avion qui le transportait avait été pris pour cible. Non pas par des éléments à la solde du camp présidentiel, mais par ceux qui l`accusent d`avoir " vendu " la lutte et l`ont inscrit sur la liste noire des " wanted ", mort ou vif. Le temps où Guillaume Soro mettait au pas la piétaille restée fidèle à Ib est révolu. A Bouaké, les nervis du vrai patron de l`ex-rébellion brûlent d`envie d`en découdre avec lui. Loin du chantage, cette réalité impose à Guillaume Soro une attitude qui doit confondre ses détracteurs qui voient en ses faits et gestes une ruse pour préparer son avenir politique. A quoi auront servi toutes ces tournées, toutes ces professions de foi, tous ces symboles pour décrisper la vie politique, pour rapprocher les Ivoiriens, pour panser les plaies, si à l`arrivée on doit parler de divorce. Il y a eu de part et d`autre, une débauche d`énergie pour tourner définitivement le dos à la guerre. Le désarmement qui semble être le talon d`Achille de cette " idylle " Gbagbo-Soro ne doit pas réduire à néant tous ces efforts. De l`un à l`autre, ne pas réussir équivaudrait à un effort vain. Il est temps de faire le pas qui sauve. Au demeurant, l`Accord politique de Ouaga qui a fait de Guillaume Soro, Premier ministre, est un accord " Win-Win ", entre le chef de l`Etat et le Secrétaire général des Forces nouvelles. Tous deux ont pris rendez-vous avec l`Histoire. Or, l`Histoire ne retient que les faiseurs de paix. Il n`y a pas de perdant dans la paix. Surtout pour son pays.

Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr
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