Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a estimé hier devant le patronat ivoirien que le climat des affaires n'est pas encore favorable pour des investissements en masse. Les deux organisations ont épinglé les acteurs politiques.
C'est certainement la condition sine qua non avant la reprise à outrance des investissements français en Côte d'Ivoire. Le Mouvement des entreprises de France (Medef international) estime que l'environnement des affaires dans le pays, n'est pas encore favorable. Devant le patronat ivoirien, hier au Plateau, Patrick Lucas, président du Comité Afrique de Medef international a précisé que sans les élections, rien ne peut être envisageable en termes de création d'emplois. Il se prononçait ainsi sur le thème «situation économique, climat des affaires et opportunités d'investissement en Côte d'Ivoire».
Des problèmes persistent
Une initiative de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (Cgeci). «Les entreprises françaises sont très présentes en Côte d'Ivoire, depuis longtemps. Mais, il est vrai qu'on peut se poser des questions de savoir si le climat est favorable au développement des affaires. Et, la réponse est qu'il n'est pas encore favorable. Tant qu'il n'y aura pas d'élection, il y aura forcément des problématiques qui seront liées au développement des affaires», a-t-il prévenu. Selon lui, le Medef fort de 800.000 entreprises, engage 4 ou 5 délégations par an en Afrique. Et cette visite est la 4ème du genre à Abidjan, en l'espace de cinq années. «La situation est particulière en Côte d'Ivoire. Où nous pensons qu'en période de crise, il est souhaitable et nécessaire de venir retrouver les amis, et discuter des conditions qui permettront un décollage de l'économie du pays», a insisté le chef des entreprises françaises, venu avec une trentaine d'opérateurs économiques spécialisés dans les domaines des infrastructures, du transport, de l'agroalimentaire, de la santé, de la certification, des banques et des finances,… Emboîtant le pas à son invité, le président de l'Ugeci, Jean Kacou Diagou s'est montré beaucoup plus incisif. «Que les hommes politiques ivoiriens arrêtent de persécuter le peuple par des prises de positions qui empêchent le pays de se développer. On n'aide pas dans ces conditions, le peuple pour lequel, on crie à tout va, qu'on travaille. Alors qu'en réalité, on travaille contre le peuple en empêchant les élections de se tenir et en faisant obstacle à la liberté d'entreprendre», a fustigé le patron du groupe Nsia. Avant d'ajouter que, seule la tenue d'élections bloque les investissements. L'insécurité judiciaire reste aussi, à ses yeux, l'une des batailles des opérateurs économiques. D'autant qu'elle est considérée comme l'un des piliers de l'environnement sain des affaires. Pour M. Diagou, la concurrence ne peut se faire réellement que si la justice est juste. Or aujourd'hui, dit-il, les hommes d'affaires n'ont pas le sentiment que la justice ivoirienne soit au niveau des affaires dans le pays. «On a l'impression que les entreprises sont des vaches à lait. Il faut que le gouvernement prenne ce problème à bras le corps pour rasséréner les entreprises.
527 milliards de produits ivoiriens achetés
Qui ne doivent pas avoir une sorte d'épée de Damoclès sur la tête en se disant qu'à tout moment, n'importe qui peut mettre la société en faillite parce qu'il aurait quelques relations par-ci, par-là», a dénoncé le président des patrons. Il a déploré ensuite «la parafiscalité galopante que les ministères créent en violation de la loi.» Une situation pénalisante pour la compétitivité des entreprises. Estimant que les pouvoirs publics doivent éradiquer cette tendance qui n'est pas bonne pour le climat des affaires en Côte d'Ivoire. A l'en croire, malgré la sévérité de la crise que vit le pays depuis près de sept années, l'outil économique ivoirien ne s'est, heureusement, pas effondré. L'agriculture d'exportation, les mines, le pétrole et les télécommunications ont servi de socle de résistance sur la partie sud du pays. Pour lui, les entreprises, dans l'épreuve, ont développé «une résistance insoupçonnée et une capacité d'adaptation.» Eu égard aux relations économiques évoluant dans un monde multipolaire, a argumenté Jean Kacou Diagou, de sérieux concurrents de l'Europe en matières premières sont apparus tels que l'Asie et l'Amérique du sud. Des demandes qui présentent des risques de déséquilibre des flux des relations commerciales entre la France et la Côte d'Ivoire, si l'on n'y prend garde. Selon S.E.M Jean-Marc Simon, ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, on n'abandonne pas ses amis et ses partenaires de si longue date. La France, a-t-il précisé, demeure le 2ème partenaire commercial de la Côte d'Ivoire et son premier investisseur étranger. Elle a été en 2009, son deuxième acheteur des produits ivoiriens avec 527 milliards de FCfa et ce sont 600 entreprises, grands groupes, Pme, filiales, … qui sont implantés sur l'ensemble du tissu économique ivoirien. Cela représente environ 30% du Pib et contribue à hauteur de 50% aux recettes fiscales. Il faut noter que les importations de la Côte d'Ivoire de France en 2009, qui représentent 481,5 milliards de Fcfa, sont en baisse de 1,4%. Quant aux exportations vers Paris, elles connaissent au contraire une hausse de 383 milliards de Fcfa, soit 3,2%.
Cissé Cheick Ely
C'est certainement la condition sine qua non avant la reprise à outrance des investissements français en Côte d'Ivoire. Le Mouvement des entreprises de France (Medef international) estime que l'environnement des affaires dans le pays, n'est pas encore favorable. Devant le patronat ivoirien, hier au Plateau, Patrick Lucas, président du Comité Afrique de Medef international a précisé que sans les élections, rien ne peut être envisageable en termes de création d'emplois. Il se prononçait ainsi sur le thème «situation économique, climat des affaires et opportunités d'investissement en Côte d'Ivoire».
Des problèmes persistent
Une initiative de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (Cgeci). «Les entreprises françaises sont très présentes en Côte d'Ivoire, depuis longtemps. Mais, il est vrai qu'on peut se poser des questions de savoir si le climat est favorable au développement des affaires. Et, la réponse est qu'il n'est pas encore favorable. Tant qu'il n'y aura pas d'élection, il y aura forcément des problématiques qui seront liées au développement des affaires», a-t-il prévenu. Selon lui, le Medef fort de 800.000 entreprises, engage 4 ou 5 délégations par an en Afrique. Et cette visite est la 4ème du genre à Abidjan, en l'espace de cinq années. «La situation est particulière en Côte d'Ivoire. Où nous pensons qu'en période de crise, il est souhaitable et nécessaire de venir retrouver les amis, et discuter des conditions qui permettront un décollage de l'économie du pays», a insisté le chef des entreprises françaises, venu avec une trentaine d'opérateurs économiques spécialisés dans les domaines des infrastructures, du transport, de l'agroalimentaire, de la santé, de la certification, des banques et des finances,… Emboîtant le pas à son invité, le président de l'Ugeci, Jean Kacou Diagou s'est montré beaucoup plus incisif. «Que les hommes politiques ivoiriens arrêtent de persécuter le peuple par des prises de positions qui empêchent le pays de se développer. On n'aide pas dans ces conditions, le peuple pour lequel, on crie à tout va, qu'on travaille. Alors qu'en réalité, on travaille contre le peuple en empêchant les élections de se tenir et en faisant obstacle à la liberté d'entreprendre», a fustigé le patron du groupe Nsia. Avant d'ajouter que, seule la tenue d'élections bloque les investissements. L'insécurité judiciaire reste aussi, à ses yeux, l'une des batailles des opérateurs économiques. D'autant qu'elle est considérée comme l'un des piliers de l'environnement sain des affaires. Pour M. Diagou, la concurrence ne peut se faire réellement que si la justice est juste. Or aujourd'hui, dit-il, les hommes d'affaires n'ont pas le sentiment que la justice ivoirienne soit au niveau des affaires dans le pays. «On a l'impression que les entreprises sont des vaches à lait. Il faut que le gouvernement prenne ce problème à bras le corps pour rasséréner les entreprises.
527 milliards de produits ivoiriens achetés
Qui ne doivent pas avoir une sorte d'épée de Damoclès sur la tête en se disant qu'à tout moment, n'importe qui peut mettre la société en faillite parce qu'il aurait quelques relations par-ci, par-là», a dénoncé le président des patrons. Il a déploré ensuite «la parafiscalité galopante que les ministères créent en violation de la loi.» Une situation pénalisante pour la compétitivité des entreprises. Estimant que les pouvoirs publics doivent éradiquer cette tendance qui n'est pas bonne pour le climat des affaires en Côte d'Ivoire. A l'en croire, malgré la sévérité de la crise que vit le pays depuis près de sept années, l'outil économique ivoirien ne s'est, heureusement, pas effondré. L'agriculture d'exportation, les mines, le pétrole et les télécommunications ont servi de socle de résistance sur la partie sud du pays. Pour lui, les entreprises, dans l'épreuve, ont développé «une résistance insoupçonnée et une capacité d'adaptation.» Eu égard aux relations économiques évoluant dans un monde multipolaire, a argumenté Jean Kacou Diagou, de sérieux concurrents de l'Europe en matières premières sont apparus tels que l'Asie et l'Amérique du sud. Des demandes qui présentent des risques de déséquilibre des flux des relations commerciales entre la France et la Côte d'Ivoire, si l'on n'y prend garde. Selon S.E.M Jean-Marc Simon, ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, on n'abandonne pas ses amis et ses partenaires de si longue date. La France, a-t-il précisé, demeure le 2ème partenaire commercial de la Côte d'Ivoire et son premier investisseur étranger. Elle a été en 2009, son deuxième acheteur des produits ivoiriens avec 527 milliards de FCfa et ce sont 600 entreprises, grands groupes, Pme, filiales, … qui sont implantés sur l'ensemble du tissu économique ivoirien. Cela représente environ 30% du Pib et contribue à hauteur de 50% aux recettes fiscales. Il faut noter que les importations de la Côte d'Ivoire de France en 2009, qui représentent 481,5 milliards de Fcfa, sont en baisse de 1,4%. Quant aux exportations vers Paris, elles connaissent au contraire une hausse de 383 milliards de Fcfa, soit 3,2%.
Cissé Cheick Ely