Eburnews - Une conférence intitulée « Femmes et Internet » a réuni le 20 mars dernier un beau monde au Goethe-Institut Côte d’ivoire.
Entre les femmes ivoiriennes et l’Internet, ce n’est toujours pas le grand amour. Il n’y a qu’à laisser trainer l’œil dans les cybers café pour tomber sur des étreintes quasi quotidiennes entre les hommes et le monde virtuel. En l’absence de toute statistique officielle, le constat est pourtant là, têtu. Il est encore plus important aux yeux d’une dame dont le pays, l’Allemagne, voit les filles et les garçons, de 14 à 18 ans, faire jeu égal sur le terrain du maniement du clavier. En 2007, ce pays enregistrait près de 69% d’hommes utilisant l’internet contre 57% des femmes, sur un taux d’utilisation de plus de 80%. Pour Stefanie Kastner, directrice information et bibliothèque au Goethe Institut, plusieurs raisons pourraient expliquer la faible fréquentation de cet outil par les femmes en Côte d’Ivoire. A l’aide de diagrammes recensant le taux des hommes et des femmes dans plusieurs pays du monde, la directrice a fait savoir que l’Afrique venait loin derrière les autres continents. Avant de souligner que de tous les utilisateurs de l’outil internet, 3,9% proviennent de l’Afrique quand 96,1% sont issus des autres continents. « Si nous regardons bien la région de l’Afrique subsaharienne, a-t-elle poursuivi, nous pouvons constater que les chiffres sont en général très bas. En Côte d’Ivoire, seulement 3,2% de la population utilisent l’internet. Les chiffres sont un peu plus élevés au Ghana avec 8,2%, au Togo avec 5,8% et au Nigeria avec 7,4%.Des pays comme le Benin avec 1,8%, le Mali 1,5%, le Burkina Faso avec 0,9% et le Libéria, lanterne rouge dans ce domaine avec ses 0,6% , se situent clairement sous le seuil de la Côte d’Ivoire. » Pour elle, le premier verrou qui bloque le large accès à l’internet est d’ordre structurel. A cela s’ajoute des problèmes liés à l’analphabétisme, à la faiblesse de moyens financiers, sans oublier des conditions de connexion pas très performante. Des situations qui pénalisent, à ses yeux, beaucoup plus les femmes. Comme si ces freins n’étaient pas suffisants, la cellule familiale, selon Stefanie Kastner, joue sa partition en sacrifiant parfois la scolarité de la femme au profit des hommes. « Dans de nombreuses familles, les filles sont préparées en vue de leur futur rôle d’épouse et de mère. Elles bénéficient rarement d’une formation technique. Il n’y a souvent personne pour expliquer aux filles des choses techniques », a avancé la conférencière. Illustrant son propos en citant l’exemple d’un mariage auquel elle assistait, mariage éclaboussé par de soupirs « clairement audibles » en provenance d’allemandes, estomaquée par la déclaration de l’Officier de l’état civil selon qui l’homme est le chef de famille. « Une telle phrase dans la bouche d’un officier de l’Etat civil en Allemagne aurait été impensable et aurait compté avec la colère concentrée de toutes les femmes présentes », a indiqué l’oratrice, qui a invité les femmes à prendre la place qui leur revient au sein de la société ivoirienne.
Fortuné Bationo
Entre les femmes ivoiriennes et l’Internet, ce n’est toujours pas le grand amour. Il n’y a qu’à laisser trainer l’œil dans les cybers café pour tomber sur des étreintes quasi quotidiennes entre les hommes et le monde virtuel. En l’absence de toute statistique officielle, le constat est pourtant là, têtu. Il est encore plus important aux yeux d’une dame dont le pays, l’Allemagne, voit les filles et les garçons, de 14 à 18 ans, faire jeu égal sur le terrain du maniement du clavier. En 2007, ce pays enregistrait près de 69% d’hommes utilisant l’internet contre 57% des femmes, sur un taux d’utilisation de plus de 80%. Pour Stefanie Kastner, directrice information et bibliothèque au Goethe Institut, plusieurs raisons pourraient expliquer la faible fréquentation de cet outil par les femmes en Côte d’Ivoire. A l’aide de diagrammes recensant le taux des hommes et des femmes dans plusieurs pays du monde, la directrice a fait savoir que l’Afrique venait loin derrière les autres continents. Avant de souligner que de tous les utilisateurs de l’outil internet, 3,9% proviennent de l’Afrique quand 96,1% sont issus des autres continents. « Si nous regardons bien la région de l’Afrique subsaharienne, a-t-elle poursuivi, nous pouvons constater que les chiffres sont en général très bas. En Côte d’Ivoire, seulement 3,2% de la population utilisent l’internet. Les chiffres sont un peu plus élevés au Ghana avec 8,2%, au Togo avec 5,8% et au Nigeria avec 7,4%.Des pays comme le Benin avec 1,8%, le Mali 1,5%, le Burkina Faso avec 0,9% et le Libéria, lanterne rouge dans ce domaine avec ses 0,6% , se situent clairement sous le seuil de la Côte d’Ivoire. » Pour elle, le premier verrou qui bloque le large accès à l’internet est d’ordre structurel. A cela s’ajoute des problèmes liés à l’analphabétisme, à la faiblesse de moyens financiers, sans oublier des conditions de connexion pas très performante. Des situations qui pénalisent, à ses yeux, beaucoup plus les femmes. Comme si ces freins n’étaient pas suffisants, la cellule familiale, selon Stefanie Kastner, joue sa partition en sacrifiant parfois la scolarité de la femme au profit des hommes. « Dans de nombreuses familles, les filles sont préparées en vue de leur futur rôle d’épouse et de mère. Elles bénéficient rarement d’une formation technique. Il n’y a souvent personne pour expliquer aux filles des choses techniques », a avancé la conférencière. Illustrant son propos en citant l’exemple d’un mariage auquel elle assistait, mariage éclaboussé par de soupirs « clairement audibles » en provenance d’allemandes, estomaquée par la déclaration de l’Officier de l’état civil selon qui l’homme est le chef de famille. « Une telle phrase dans la bouche d’un officier de l’Etat civil en Allemagne aurait été impensable et aurait compté avec la colère concentrée de toutes les femmes présentes », a indiqué l’oratrice, qui a invité les femmes à prendre la place qui leur revient au sein de la société ivoirienne.
Fortuné Bationo