Boulevard de la Corniche : Des inquiétudes demeurent

Deux ans après sa construction, le boulevard de la Corniche est à nouveau menacé par les agressions humaines. Selon le directeur général de l'Agence de gestion des routes (Ageroute), Bouaké Fofana, cet ouvrage qui a coûté près de 3 milliards de Fcfa à l'Etat, est de plus en plus victime des actions humaines. Une visite guidée hier, sur les quatre composantes de l'ouvrage, a permis de constater l'ampleur du phénomène. Si le dalot et la voie de 550 mètres (de la Corniche réhabilitée) ne présentent pas de danger majeur, c'est tout à fait le contraire quand il s'agit du barrage ecrêteur et le canal reliant Cocody-Danga à la Corniche pour drainer uniquement les eaux de pluies. Ces deux ouvrages sont devenus des dépotoirs avec un ensablement massif du barrage. Pis, les riverains qui ont été déguerpis, avant d'être dédommagés à hauteur de 200 millions de Fcfa, ont refait surface avec les constructions anarchiques le long du canal. Les risques d'éboulement ne sont pas à écarter à certains endroits. Et la puanteur des lieux en dit long sur les conditions de vie de ces populations. «Il faut dans l'urgence curer rapidement le barrage écrêteur puisqu'on va vers la saison des pluies. L'ouvrage en-dessous qui doit drainer les eaux, est obstrué et il faut également extraire les dépôts d'ordures du canal», a averti le Dg de l'Ageroute au cours de la remise officielle de l'ouvrage au ministère des Infrastructures Economiques (maître d'ouvrage) et à celui de la Construction (pour le volet assainissement). Avant de préciser que les infrastructures sont agressées si bien qu'elles n'arrivent jamais au terme de leur durée de vie théorique. Pour Bouaké Fofana, sa structure a attendu en vain, un avenant de financement pour prolonger le canal jusqu'à la lagune. «Je demande donc l'appui de tous pour ne pas mettre en péril cet investissement important», a-t-il lancé. Le directeur de l'Assainissement et du drainage, Tapé Zékré et le représentant du ministre des Infrastructures économiques, Jonas Achi, ont indiqué qu'il faut assurer la surveillance et l'entretien des équipements. Pour ce faire, M. Tapé a estimé que la mise en place d'un comité de veille sur chaque ouvrage et le déguerpissement des populations le long du canal, doivent être envisagés rapidement.

Cissé Cheick Ely