x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Faits Divers Publié le lundi 29 mars 2010 | Nord-Sud

Attaque à main armée à PK 18 : Comment les truands ont profité du délestage

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ce dicton a bien profité aux gangsters qui sévissent à la tombée de la nuit. Cette période de délestage est une aubaine pour les voyous de tout crin. Il est 21 h, le 8 mars. Après une journée harassante dans son atelier de couture au Pk18, un quartier de la commune d'Abobo, Traoré Moussa, en compagnie de son apprenti, Kouadio Patrick Hermann, se rend au maquis « Atlantis » pour prendre un verre. Cinq minutes après leur arrivée, survient une coupure d'électricité comme cela est fréquent ces temps-ci. Moussa et son apprenti vident d'un trait leurs verres et s'apprêtent à quitter les lieux. Au même moment, «j'ai vu de jeunes gens avec des bouteilles cassées et ils ont commencé à dépouiller les clients de leurs biens. Je suis sorti rapidement du maquis pour prendre ma moto. J'ai été entouré par les quatre individus avec leurs bouteilles cassées en main. Ils m'ont contraint de leur remettre les clés de ma moto de marque KTM. C'est le plus grand de la bande qui a pris l'engin pour une destination inconnue », raconte M. Traoré désemparé et apeuré par l'agressivité du gang. Les quatre individus identifiés plus tard se nomment : Kouamé Yao Modeste, Ouattara Abou, Sangaré Ibrahim et un certain Yacou, chef du gang en fuite qui a disparu avec la moto selon la gendarmerie. Le lendemain des faits, c'est-à-dire le 9 mars à 9 h, la victime porte plainte à la brigade d'Abobo-Gare. Avec son apprenti couturier, il explique les circonstances de son agression et soutient qu'il a pu formellement identifier ses agresseurs. Le témoignage de Patrick renforce le plaignant. Selon lui, la nuit de l'attaque, son employeur a tenté de prendre l'issue de secours lorsqu'il a été stoppé par les voyous. «Nous étions assis au maquis en train de partager un pot. Quelque instant plus tard, après la coupure de l'électricité, quatre jeunes gens armés de bouteilles cassées, ont commencé à violenter les clients du maquis. Le plus robuste (Yacou) lui a arraché les clés de sa moto pour prendre la fuite », déclare le jeune Patrick, 29 ans. Sous la conduite de Traoré Moussa, une équipe composée de trois éléments de la brigade de gendarmerie, dirigée par l'adjudant chef, Pohohoulou Paul, se rend sur le lieu indiqué. Il interpelle Modeste, Abou et Ibrahim. Interrogée sur les faits de vol de nuit en réunion à main armée, la bande unanime donne sa langue au chat. Puis Modeste ouvre le bal en déclarant qu'il n'est mêlé ni de près ni de loin à l'agression. «Yacou nous a rejoints au maquis avant la coupure du courant. Il est chargé d'encaisser les chauffeurs de wôro-wôro de la ligne Abobo-Yopougon. Soudain, celui-ci casse une bouteille et sous sa menace il dépouille les clients. Une dame apeurée lui a remis son sac à main contenant son téléphone portable. C'est lui qui a emporté la moto du plaignant », laisse entendre Modeste croyant se tirer d'affaire.

Des bouteilles cassées pour attaquer

Mais, l'officier de police judicaire, le cuisine à fond en lui demandant la nature des relations qui existent entre lui et Yacou. C'est un ami du quartier, répond-il. Modeste finit par avouer qu'il était bien informé de l'entreprise criminelle de son « ami de quartier ». Pour semer la confusion dans les esprits, le malfrat se paie le luxe d'affirmer qu'il a été dépouillé de ses biens par le chef du gang en fuite. “Vous avez été dépouillé, selon vous, par Yacou que vous connaissez bien. Pourquoi vous n'avez pas porté plainte à la police ou la gendarmerie”. Il reste muet. Quant à Abou, il affirme que c'est sur invitation du fameux Yacou qu'il s'est rendu au maquis. Comme Modeste, il déclare qu'il n'a pas pris part à l'attaque. «Yacou est un membre du syndicat qui exerce à N'dotré. Il nous a offert cinq bouteilles de Castel et un carton de vin. Quelques minutes plus tard, il casse deux bouteilles et se met à agresser les clients du maquis. C'est ainsi qu'il a arraché la moto de Traoré Moussa pour prendre une destination inconnue. Je ne suis pas mêlé à cette affaire », se persuade-t-il. Ibrahim tente de convaincre qu'il s'est retrouvé sur les lieux du crime de façon accidentelle. Selon lui, il est venu répondre à l'invitation d'Abou quand bien même il ne boit pas l'alcool.

Voici l'extrait de son audition:

Savez-vous que Yacou est un bandit ?
Non.
Etes-vous aussi victime des actes de Yacou
Non.
Connaissez-vous où habite Yacou?
Non.
Saviez-vous où celui-ci a envoyé la moto ?
Non.
Quelle relation entretenez-vous avec Yacou ?
J'entretiens des relations de quartier avec Yacou. C'est tout ce que j'ai a déclaré.

Présentés à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 17 mars, les trois prévenus adoptent la même ligne de défense. Ils nient en bloc les faits de vol de nuit en réunion à main armée. Le plaignant réitère l'accusation. Il est soutenu par deux témoins oculaires de la scène de l'agression. Il s'agit de Kohou Hugues Joël. Selon lui, il a vu Yacou et ses complices en train d'agresser les clients du maquis parmi lesquels il se trouvait. « Mon portable, le sac à main de ma camarade contenant la somme de 7.500 Fcfa ont été emportés par ces vauriens. C'est bien eux qui nous ont agressé », insiste Joël, rejoint par l'agent de sécurité privé, Kéita Dramane. Il est formel sur l'identité des braqueurs. «Oui, les trois jeunes gens qui se tiennent devant vous cet après-midi, ont pris part à l'agression. Le plus grand est en fuite », dit-il. Toutes ces déclarations finissent par confondre la bande qui continuait de réfuter les faits bien établis selon le parquet général. Le tribunal ne prend pas en compte les balivernes des accusés. En répression, ils sont condamnés à 20 ans de prison assortis de 100.000 Fcfa d'amende.

Ouattara Moussa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ