Un atelier sur la restructuration et la refondation de l’armée se tient depuis hier à Grand-Bassam. A cette occasion, le ministre de la Défense, Michel Amani NGuessan, a rappelé que tous les accords et résolutions fixent le désarmement avant les élections générales, y compris la présidentielle. “De l’accord de Linas- Marcoussis à l’accord de Ouagadougou (APO), en passant par l’accord d’Accra III eu 28 au 29 juillet 2004, l’accord de Pretoria du 03 au 06 avril 2005, le sommet de Pretoria II du 28 au 29 juin 2005 et la résolution 1633 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 21 octobre 2005, le désarmement est fixé avant les élections générales, celle du président de la République en particulier”. Le ministre de la défense, Michel Amani NGuessan, a tenu à rappeler cette réalité pour mettre définitivement un terme au débat sur le désarmement en Côte d’Ivoire. Un débat qui a refait surface, ces derniers temps, suite à la conférence de presse du porte-parole des Forces nouvelles (FN), Me Affoussy Bamba, au cours de laquelle a affirmé que le désarmement n’est pas un préalable aux élections. Aussi le ministre a-t-il interpellé les acteurs militaires qui ont en charge l’exécution des accords et résolutions sur le terrain, en ces termes : “Officiers, sous-officiers, militaires du rang des forces de défense et de sécurité et des FAFN, vous connaissez le contenu des textes que je viens de citer. Votre devoir est de dire la vérité aux Ivoiriens et au monde qui nous regardent, pour éviter les malentendus et les contre-vérités qui peuvent avoir des conséquences irréparables pour la mère patrie”. Le ministre Amani N’Guessan s’est également adressé à la communauté internationale : “En Républi-que Centrafricaine, sur recommandation de la France, de l’Union Européenne, etc., l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu en avril vient d’être reportée à une date ultérieure pour permettre que le désarmement ait lieu. Il faut donc également convenir qu’il ne peut y avoir élections libres et transparentes en Côte d’ivoire sans désarmement. Il faut assumer ce choix et appliquer toutes les modalités du désarmement en suivant l’Accord politique de Ouagadougou. En Côte d’Ivoire, comme partout ailleurs en Afrique, l’antériorité du désarmement par rapport aux élections est établie”. Il estime qu’on ne peut durablement accepter l’exixtence de deux armées dans une République puisqu’un bicéphalisme nuit à l’exécution des missions régaliennes de l’armée et des forces de défense et de sécurité. Pour lui, seuls les intérêts du peuple doivent guider tout action et non des intérêts individuels. Sur ce point, le ministre a exprimé sa peine d’avoir constaté lors de sa tournée de trois semaines dans les villes où les brigades et des commissariats mixtes ont été déployés que nulle part, les FAFN n’ont respecté les quotas qui leur ont été fixés. C’est sur ces regrets que M. Amani N’Guessan Michel qui représentait le Premier ministre, Guillaume Soro, a ouvert les travaux de l’atelier. Avant le ministre de la Défense, les participants ont écouté le maire de Grand- Bassam, Jean-Michel Moulod, qui leur a souhaité la bienvenue. A sa suite, le député Laurent Akoun, en sa qualité de président du comité scientifique de l’atelier, a indiqué que la restructuration et la refondation de l’armée de Côte d’Ivoire, constitue, un impératif comme le stipule l’accord de Ouaga qui mentionne entre autres que “les parties se sont engagées à procéder à la restructuration et à la refondation des deux armées en vue de la mise en place de nouvelles forces de défense et de sécurité attachées aux valeurs d’intégrité et de moralité républicaines”. C’est selon lui, pour traduire cette volonté politique sur le terrain qu’un Groupe de travail sur la restructuration et la refondation de l’armée (GTRRA) a été mis en place par le décret n°2207-645 du 20 décembre 2007. Le directeur pays, PNUD Côte d’Ivoire, M. André Carvalho, qui a pris la parole après le député Akoun, a soutenu que le thème “Les nouvelles forces de défense et de sécurité de Côte d’ivoire : préoccupations et perspectives”, interpelle les Nations unies en ce qu’il s’inscrit dans le cadre de la consolidation de la paix et du rétablissement de la sécurité nationale pour l’avènement d’un développement durable. Et l’action du PNUD se fonde, a-t-il ajouté, sur le triptyque “paix, sécurité et développement”. Les participants ont ensuite eu droit à deux exposés. L’un livré par le professeur Dominique Bangoura sur le thème : “Système de sécurité nationale : dysfonctionnements et conséquences”, et l’autre par l’ancien ministre de la sécurité du Sénégal, actuel envoyé spécial de la CEDEAO en Guinée-Conakry les questions électorales, le général Lamine Cissé, qui a traité deux thèmes : “Défis et opportunité dans la construction d’un nouveau système de sécurité nationale” et “Rôle des forces de défense et de sécurité dans la sécurisation des élections”. Trois commissions ont été constituées pour les travaux. L’atelier prend fin aujourd’hui.
Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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