L’annonce de la fin du film par le président Gbagbo a semé la trouille dans le camp des ennemis de la paix. Que de frénésie dans les rangs de l’opposition depuis l’annonce par le chef de l’Etat de la fin du Western ivoirien. Visiblement hantés par ce qui pourrait être le contenu de cette ultime étape du processus de paix, les leaders du RHDP et des forces nouvelles évoquent presque instinctivement le sujet dans tous leurs discours et autres interventions publiques. Les uns affûtent leurs armes et se disent prêts à affronter ce moment décisif quand les autres s’interrogent et se couvrent d’angoisse devant la sortie du président Laurent Gbagbo. Le RDR d’Alassane Ouattara a naturellement pris la tête de cette campagne insidieuse tendant à faire croire que la fin du film rimera avec affrontements armés. Lors d’une cérémonie organisée le 24 mars dernier, au golf hôtel, Hamed Bakayoko, membre de la direction du RDR, a traduit en des termes suffisamment clairs les dispositions prises par son parti en prélude à cette fin du film. “La lutte est longue. Elle a été difficile mais tout le monde s’accorde à dire qu’elle va bientôt prendre fin. Nous nous disons qu’elle va bientôt prendre fin. Gbagbo Laurent a déclaré qu’elle va bientôt prendre fin. Nous nous préparons sérieusement pour cette ultime bataille. Que Dieu nous accompagne. Les survivants se respecteront”. Comme on peut le constater, pour le RDR et ses alliés, la fin du film annonce une nouvelle guerre à laquelle ils semblent déjà bien préparés. Et pourtant la réalité est tout autre. La sortie du président de la République n’a rien d’une déclaration de guerre. La fin du film ici veut dire simplement la fin de la crise et le retour définitif de la paix. Cette fin du film western signifie surtout la fin des tergiversations et des atermoiements dans la mise en œuvre du processus de paix placé sous le joug de l’accord politique de Ouagadougou. Le message du chef de l’Etat prescrit la fin du règne des seigneurs de guerre qui accrochés à leurs intérêts égoïstes, louvoient avec le désarmement et la réunification du pays. La fin du film veut dire que la recréation est terminée et que les hors -la -loi qui rusent avec la paix seront mis hors d’état de nuire comme l’a indiqué le ministre de la défense, Michel Amani N’Guessan. Dans la fin du western, il faut aussi voir la fin des noirs desseins de certains esprits malins qui veulent utiliser les étrangers comme marche-pied pour satisfaire leurs ambitions politiques. Le retour de la paix passe par une application rigoureuse de l’APO qui conduira à la réunification du pays et à des élections transparentes à partir d’une liste débarrassée de tous les étrangers qui s’y sont glissés malicieusement avec la complicité avérée du RDR. Telle est la quintessence du message du chef de l’Etat. La rébellion et ses commanditaires redoutent la fin du film et veulent engager leurs dernières forces dans la bataille pour échapper à la sentence qui sied aux renégats. L’exercice s’avère périlleux parce qu’en face le “brave” veille au grain. Junior Dekassan
Politique Publié le mardi 30 mars 2010 | Notre Voie