Elu le 25 février 2010 à la tête de la Commission électorale indépendante, M. Youssouf Bakayoko semble apparemment tourner les pouces dans la somptueuse résidence des Angoua. Après quelques visites de courtoisie ou de gratitude à des personnalités d’ici et d’ailleurs, un séminaire organisé au siège de l’institution, le président de la CEI s’est muré dans un silence troublant, arguant qu’il ne veut rien entreprendre dans la précipitation. Comme pour dire qu’il travaille. Effectivement, l’homme et ses nouveaux conseillers et autres experts de la refondation tapis dans l’ombre, sont en train de préparer un coup fumant sur le dos des Ivoiriens en particulier l’opposition politique ivoirienne. De quoi s’agit-il?
Rappelons qu’au plus fort de l’affaire Mambé, le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro avait mis sur la place publique son intention de récupérer le processus électoral en y impliquant les préfets et les sous-préfets. Ce projet n’a jamais été abandonné par le FPI, nonobstant la réinstallation de la commission centrale de la CEI dirigée par une personnalité dont l’élection à ce poste a étrangement été saluée par le camp présidentiel. Tous les chemins mènent à Rome, dit-on. Aujourd’hui, il s’agit du camp présidentiel qui montre toute sa frilosité à voir les CEI locales dirigées par le RHDP, de contrôler les personnes qui constituent le cordon ombilical entre les commissions locales et la commission centrale. Ces personnes sont appelées Responsables administratifs (RA). Dans l’organigramme de la CEI, ces responsables administratifs au nom de 415, jouent le rôle de secrétaires permanents dans les CEI locales. A ce titre, ils gèrent les archives, certains dossiers de la CEI, se chargent de convoquer les commissaires locaux quand une session doit se tenir. En un mot, les Responsables administratifs sont la cheville ouvrière, l’oreille et les yeux de la Commission centrale dans les CEI locales. Ils sont recrutés par le président de la CEI par le truchement du secrétaire général de la commission centrale. Ils dépendent de lui.
Dans le cadre du redimensionnement du personnel de la CEI tel que recommandé par le séminaire des 18, 19 et 20 mars derniers, il sera procédé à la suppression pure et simple des postes de ces responsables administratifs. Le camp présidentiel a réussi à avoir la tête de ces administratifs en évoquant deux raisons à Youssouf Bakayoko. D’un, ces 415 responsables administratifs ont été recrutés par son prédécesseur, Mambé, que le camp présidentiel a décidé de combattre jusqu’à son ombre. Et de deux, payés à 200 mille Fcfa par agent, ils engloutissent 83 millions par mois. En y ajoutant les primes, c’est la somme de 100 millions par mois qui est nécessaire à l’entretien de ces agents. «Ils sont très budgétivores», aurait martelé un représentant de Désiré Tagro au cours du séminaire. Là où il y a le hic, c’est que le rôle dévolu aux responsables administratifs des CEI locales, sera désormais assuré par des agents de l’Etat désignés par les préfets ou sous-préfets des localités concernées. Et en cas de besoin, ceux-ci pourront s’adresser à la tutelle, c’est-à-dire au ministre de l’Intérieur. Voici comment Tagro manœuvre avec la bénédiction de la Commission centrale pour récupérer et phagocyter l’un des maillons essentiels du processus électoral. Une bombe que, décidément, le président de la CEI prépare contre la démocratie. Ce que Tagro n’a pas eu de la main droite, il l’aura de la main gauche avec la complicité de la commission centrale de la CEI.
IBK
Rappelons qu’au plus fort de l’affaire Mambé, le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro avait mis sur la place publique son intention de récupérer le processus électoral en y impliquant les préfets et les sous-préfets. Ce projet n’a jamais été abandonné par le FPI, nonobstant la réinstallation de la commission centrale de la CEI dirigée par une personnalité dont l’élection à ce poste a étrangement été saluée par le camp présidentiel. Tous les chemins mènent à Rome, dit-on. Aujourd’hui, il s’agit du camp présidentiel qui montre toute sa frilosité à voir les CEI locales dirigées par le RHDP, de contrôler les personnes qui constituent le cordon ombilical entre les commissions locales et la commission centrale. Ces personnes sont appelées Responsables administratifs (RA). Dans l’organigramme de la CEI, ces responsables administratifs au nom de 415, jouent le rôle de secrétaires permanents dans les CEI locales. A ce titre, ils gèrent les archives, certains dossiers de la CEI, se chargent de convoquer les commissaires locaux quand une session doit se tenir. En un mot, les Responsables administratifs sont la cheville ouvrière, l’oreille et les yeux de la Commission centrale dans les CEI locales. Ils sont recrutés par le président de la CEI par le truchement du secrétaire général de la commission centrale. Ils dépendent de lui.
Dans le cadre du redimensionnement du personnel de la CEI tel que recommandé par le séminaire des 18, 19 et 20 mars derniers, il sera procédé à la suppression pure et simple des postes de ces responsables administratifs. Le camp présidentiel a réussi à avoir la tête de ces administratifs en évoquant deux raisons à Youssouf Bakayoko. D’un, ces 415 responsables administratifs ont été recrutés par son prédécesseur, Mambé, que le camp présidentiel a décidé de combattre jusqu’à son ombre. Et de deux, payés à 200 mille Fcfa par agent, ils engloutissent 83 millions par mois. En y ajoutant les primes, c’est la somme de 100 millions par mois qui est nécessaire à l’entretien de ces agents. «Ils sont très budgétivores», aurait martelé un représentant de Désiré Tagro au cours du séminaire. Là où il y a le hic, c’est que le rôle dévolu aux responsables administratifs des CEI locales, sera désormais assuré par des agents de l’Etat désignés par les préfets ou sous-préfets des localités concernées. Et en cas de besoin, ceux-ci pourront s’adresser à la tutelle, c’est-à-dire au ministre de l’Intérieur. Voici comment Tagro manœuvre avec la bénédiction de la Commission centrale pour récupérer et phagocyter l’un des maillons essentiels du processus électoral. Une bombe que, décidément, le président de la CEI prépare contre la démocratie. Ce que Tagro n’a pas eu de la main droite, il l’aura de la main gauche avec la complicité de la commission centrale de la CEI.
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