Le vol d’essai effectué récemment par le MI-24 de l’armée ivoirienne, inquiète aussi bien l’opinion nationale qu’internationale.
S’achemine-t-on vers une reprise des hostilités ou du moins l’armée loyaliste s’apprête-t-elle à reprendre l’offensive contre les positions des Forces nouvelles ? La question est depuis près de quatre jours, sur toutes les lèvres. Et pour cause, de sources sûres, le dernier MI-24 en possession des Forces de défense et de sécurités ivoiriennes aurait effectué un vol d’essai, mercredi dernier autour de 12 heures. L’appareil aurait volé entre Abidjan et Grand-Bassam à partir du Groupement aérien de transport et de liaison (Gatl), sous la supervision de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et de la Licorne. Selon une source proche de l’ex-base aérienne d’Abidjan, c’est donc avec l’accord des forces impartiales chargées de superviser l’embargo qui frappe l’armée ivoirienne que le vol d’essai a été préparé puis effectué. Une information que n’a pas démentie l’Onuci même si le porte-parole de l’organisation onusienne refuse de parler de vol à proprement parlé. « Il n’y a pas eu vol », assuré Hamadoun Touré. Pour le fonctionnaire onusien, ce qui s’est passé, était juste un test des turbines de l’appareil, un peu comme lorsqu’on chauffe le moteur d’un véhicule sans forcément le faire rouler. Et d’ajouter que « cela s’est déroulé conformément aux accords en la matière». En effet, ces disposition prescrivent que pour mettre un moyen aérien de combat en marche, il faut que les forces ivoiriennes obtiennent au préalable l’accord des forces impartiales, que l’appareil en question ne vol pas au-delà de la zone d’Abidjan et qu’il ne soit pas muni d’armes. A coup sûr, ces dispositions ont été, dans ce cas ci, respectées. Il est par ailleurs aussi évident que Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Onu et Nicolas Sarkozy, le président français ont été informés par Abidjan de l’initiative de tester le MI-24. Mais ce qui est également sûr, c’est que tout ceci n’est cependant pas fait pour rassurer. On se souvient, en effet, que c’est dans ces conditions qu’ont eu lieu les événements de 2004 au cours desquels, les positions des Forces nouvelles ont été pilonnées dans ce qui s’est appelé « opération Dignité ». C’est dans un contexte qui ressemble étrangement à celui dans lequel est actuellement plongé le pays qu’a eu lieu cette opération. L’entrée en transe du camp présidentiel avec des discours particulièrement musclés demandant le désarmement de gré ou de force, apparaît donc comme un indice à ne pas minimiser. Le camp présidentiel aurait-il réveillé son vieux rêve d’écraser l’ancienne rébellion en enjambant la chaude dépouille de l’Accord politique de Ouagadougou ? En tout état de cause, les Ivoiriens, inquiets, s’interrogent sur la bonne foi du camp présidentiel à aller résolument à la paix. Car si le scénario de la reprise des hostilités se confirme, il ne ferait que donner raison à ceux qui ont pensé que le camp Gbagbo voulait juste gagner du temps à travers l’APO.
Marc Dossa
S’achemine-t-on vers une reprise des hostilités ou du moins l’armée loyaliste s’apprête-t-elle à reprendre l’offensive contre les positions des Forces nouvelles ? La question est depuis près de quatre jours, sur toutes les lèvres. Et pour cause, de sources sûres, le dernier MI-24 en possession des Forces de défense et de sécurités ivoiriennes aurait effectué un vol d’essai, mercredi dernier autour de 12 heures. L’appareil aurait volé entre Abidjan et Grand-Bassam à partir du Groupement aérien de transport et de liaison (Gatl), sous la supervision de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et de la Licorne. Selon une source proche de l’ex-base aérienne d’Abidjan, c’est donc avec l’accord des forces impartiales chargées de superviser l’embargo qui frappe l’armée ivoirienne que le vol d’essai a été préparé puis effectué. Une information que n’a pas démentie l’Onuci même si le porte-parole de l’organisation onusienne refuse de parler de vol à proprement parlé. « Il n’y a pas eu vol », assuré Hamadoun Touré. Pour le fonctionnaire onusien, ce qui s’est passé, était juste un test des turbines de l’appareil, un peu comme lorsqu’on chauffe le moteur d’un véhicule sans forcément le faire rouler. Et d’ajouter que « cela s’est déroulé conformément aux accords en la matière». En effet, ces disposition prescrivent que pour mettre un moyen aérien de combat en marche, il faut que les forces ivoiriennes obtiennent au préalable l’accord des forces impartiales, que l’appareil en question ne vol pas au-delà de la zone d’Abidjan et qu’il ne soit pas muni d’armes. A coup sûr, ces dispositions ont été, dans ce cas ci, respectées. Il est par ailleurs aussi évident que Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Onu et Nicolas Sarkozy, le président français ont été informés par Abidjan de l’initiative de tester le MI-24. Mais ce qui est également sûr, c’est que tout ceci n’est cependant pas fait pour rassurer. On se souvient, en effet, que c’est dans ces conditions qu’ont eu lieu les événements de 2004 au cours desquels, les positions des Forces nouvelles ont été pilonnées dans ce qui s’est appelé « opération Dignité ». C’est dans un contexte qui ressemble étrangement à celui dans lequel est actuellement plongé le pays qu’a eu lieu cette opération. L’entrée en transe du camp présidentiel avec des discours particulièrement musclés demandant le désarmement de gré ou de force, apparaît donc comme un indice à ne pas minimiser. Le camp présidentiel aurait-il réveillé son vieux rêve d’écraser l’ancienne rébellion en enjambant la chaude dépouille de l’Accord politique de Ouagadougou ? En tout état de cause, les Ivoiriens, inquiets, s’interrogent sur la bonne foi du camp présidentiel à aller résolument à la paix. Car si le scénario de la reprise des hostilités se confirme, il ne ferait que donner raison à ceux qui ont pensé que le camp Gbagbo voulait juste gagner du temps à travers l’APO.
Marc Dossa