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Politique Publié le mardi 6 avril 2010 | Notre Voie

Soro refuse le désarmement

“J’ai du mal à imaginer que le 7 août prochain, jour de notre fête nationale et du cinquantenaire de notre indépendance, la Côte d’Ivoire n’aura pas encore dépassé cette étape”. A lire ces propos du Premier ministre, Guillaume Soro, SG des Forces nouvelles, on pourrait être tenté de pousser un ouf de soulagement, à l’idée qu’il y a enfin une volonté politique manifeste de sa part d’organiser l’élection présidentielle au plus tôt. Et donc d’en créer les conditions. Notamment le désarmement. En effet, en sa qualité de Premier ministre, Guillaume Soro, est le maître d’ouvrage du processus de paix. Il est chargé de traduire sur le terrain les termes de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) qui doivent conduire à l’élection présidentielle et à toutes les autres élections. Cet accord indique clairement que le désarmement doit avoir pris fin deux mois avant la date de l’élection présidentielle. Cela veut dire que, pour respecter le délai du 7 août, comme l’indique le Premier ministre, le désarmement doit être terminé en mai si l’élection présidentielle est fixée en juillet 2010. Mais les propos que tient par la suite M. Soro finissent par trahir ses intentions réelles. Celles de vouloir organiser les élections sans désarmement. “Le chef de l’Etat, que je sache, n’a jamais fait du désarmement un préalable à l’élection”, affirme-t-il de façon péremptoire, avant de narguer les Ivoiriens : “Dans tous les pays en conflit, on n’attend pas que le dernier soldat ait déposé son arme pour voter… S’il s’agit de rassurer le camp présidentiel, au nom des Forces nouvelles (FN), je m’engage à ce que, le jour J, aucun électeur ne soit empêché d’aller déposer son bulletin dans l’urne et qu’aucune urne ne soit escamotée”. C’est donc désormais clair dans les esprits des uns et des autres. Le Premier ministre ne veut pas désarmer ses ex-combattants. Il veut organiser l’élection présidentielle sous la menace de leurs armes. De la sorte, si celui pour qui ils ont pris les armes, c’est à dire Alassane Dramane Ouattara, le vrai chef de la rébellion, n’est pas proclamé vainqueur de l’élection présidentielle, ils reprendront tranquillement la guerre. Si non, dire que le président Gbagbo ne fait pas du désarmement un préalable à l’élection présidentielle apparaît illusoire. D’autant que le président Gbagbo est à la fois signataire et initiateur de l’Accord politique de Ouagadougou. Cet accord indique de façon explicite que le désarmement doit être terminé deux mois avant la tenue de l’élection présidentielle. On n’a pas besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre que cela veut dire que le désarmement, tel que prévu par l’APO, est un préalable à l’élection présidentielle. Par ailleurs, il n’est pas juste de comparer le cas de la Côte d’ivoire à ceux des autres pays où il y a eu des élections sans désarmement. D’ailleurs, il n’y a jamais eu de paix dans ces pays. Or, en Côte d’Ivoire, nous voulons aller à une paix définitive. Si les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation de l’élection présidentielle avant le 7 août, le cinquantenaire devrait être célébré dans la gaïté sous la direction du président de la République en fonction, c'est-à-dire le président Laurent Gbagbo. Pourquoi le Premier ministre Soro voudrait-il que cette fête soit “bien triste” ? Qui pourrait la rendre “bien triste” ? Lui Soro ? Veut-il alors dire que si l’on ne le laisse pas organiser les élections sous la menace des armes, il va reprendre la guerre pour endeuiller à nouveau des familles ivoiriennes ? L’Accord politique de Ouagadougou a tellement suscité de l’espoir qu’il serait dommage de revenir à la case départ. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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