L’histoire des sondages du grand chef fait penser au mélodrame d’un boxeur dont les partisans suscitent des opinions, pour s’entendre dire que leur champion est « le plus grand, le plus beau et le plus fort ». Mais curieusement, ce dernier use de tous les subterfuges pour ne pas monter sur le ring. C’est cette image que Laurent Gbagbo véhicule au niveau des Ivoiriens. Cela fait bien cinq sondages qu’on nous sert depuis des lustres sur un triomphe du camarade socialiste à l’élection présidentielle. Sans que l’homme ne se décide à mettre son fauteuil en jeu. Si l’objectif de ce cinquième « songe » était de mettre mal à l’aise l’ancien opposant historique, ses commanditaires ont atteint leur objectif. Ils ont convenablement rempli leur mission. Selon eux, le candidat des refondateurs présente de nombreux handicaps qui pourraient lui être préjudiciables lors des joutes électorales. SOFRES nous dit également qu’il est le moins crédible dans la lutte contre la corruption. Par ailleurs, Laurent Gbagbo est perçu comme celui qui tiendra le moins ses promesses. Enfin, l’enquête révèle que le « seplou » de Mama est très mal entouré. En d’autres termes, il n’a pas de bonnes fréquentations. Pour résumer tout cela, on dira que le camarade socialiste n’a pas les hommes qu’il faut pour gouverner la Côte d’Ivoire. Cela, tout le monde en est convaincu avec la décennie de chaos et de banqueroute que le FPI a servie aux Ivoiriens. Avec ses vecteurs communs de corruption, de clientélisme, de pillage systématique de la manne nationale, de grosses commissions reçues sur l’attribution de marchés, sur l’achat des armes de guerre. Avec la refondation, notre pays est vraiment « gouverné autrement ». C’est donc un lieu commun de dire que les sondages de SOFRES portent en eux-mêmes, les germes de leur propre destruction. C’est le serpent qui, à force de contorsions, finit par se mordre la queue. Ou encore, « le petit rat du marigot qui creuse le trou pour le serpent avaleur de rats ». Dire qu’un tel candidat, peu crédible, gagnera la présidentielle, c’est se moquer de nos compatriotes. Il fallait bien que SOFRES s’embaume de ridicule, se mélange les pédales, pour donner des résultats au goût de fraise. Afin d’empocher les milliards soutirés dans les caisses de l’Etat.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga