Ça ressemble bien à une veillée d’armée chez les Forces armées des forces nouvelles (Fafn) et les Forces de défense et de sécurité (Fds) de Côte d’Ivoire. A l’instar des forces restées fidèles à Laurent Gbagbo, l’aile militaire des ex-rebelles a mis ses combattants en alerte maximale. Malgré les déclarations officielles tendant à balayer du revers de la main la reprise des hostilités, Guillaume Soro, secrétaire général des FN, par ailleurs chef de gouvernement dort un seul œil fermé. Chat échaudé craignant l’eau froide, les ex-rebelles se souviennent encore de l’opération « Dignité » de reconquête des zones centre, nord et ouest, sous contrôle de la rébellion par le pouvoir d’Abidjan. «C’est une mesure usuelle pour toute armée », fait remarquer un officier des FAFN. Officiellement, les ex-rebelles ont adopté cette posture pour deux raisons : permettre à leurs populations de fêter paisiblement la Pâques et la situation socio-politique actuelle qui n’offre pas une bonne lisibilité. Les ex-rebelles sont conscients depuis la dissolution de la CEI et du gouvernement, que la Côte d’Ivoire a ouvert ses portes à toutes les aventures. La non fixation d’une date de la présidentielle en rajoute à la suspicion. Dans le quartier général des ex-rebelles de Bouaké, le déploiement des ex-combattants en position avancée s’est fait de façon discrète. Ils soutiennent ne pas vouloir perturber les populations. Mais les troupes de Guillaume Soro ont les yeux bien fixés sur les zones de Sakassou, Yamoussoukro et Tiebissou. Mieux vaut prévoir que guérir. A bon entendeur salut !
C.B
C.B