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Société Publié le mardi 6 avril 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Adjamé / Quatre mois après les incendies - Le black Market renaît de ses cendres

Ravagé à 80% par un incendie en janvier dernier, le marché noir d’Adjamé s’est reconstruit aussitôt comme si rien ne s’était passé. Pas un seul indice ne rappelle sur les lieux, aujourd’hui ce drame qui a fait perdre des centaines de millions aux commerçants.

Jeudi 1er avril 2010. Il est 9 heures, le black market bat son plein. La rue Vassikiri est infranchissable, prise d’assaut par les vendeurs de téléphones portables qui accostent les passants en leur proposant toute une gamme d’appareils. Dans le tumulte et l’encombrement, les klaxons des véhicules et les cris des pousse-pousse s’imposent par moment pour se frayer un passage. Ce matin là, comme les semaines précédentes sans doute, il est difficile de faire croire à quelqu’un qui n’a pas vécu le drame de janvier que les trois quarts de ce site qui grouille de monde avaient été consumés par des flammes. Et que l’incendie dont l’origine reste encore méconnue, trois mois après, a fait perdre des centaines de millions de FCFA de dégât matériel. De l’entrée principale, aux différents couloirs d’issue, les commerçants s’activent chaque jour à écouler leurs différentes marchandises. Les magasins de portables, de pièces électroniques, de pagnes, de chaussures, de vêtements sont bondés de stocks comme c’était le cas dans la matinée de l’incendie de décembre. Le décor, hormis les magasins qui paraissent neufs, n’a en rien changé. Promiscuité, exigüité, le tout assorti de branchements anarchiques du courant, qui laissent planer de réelles menaces de court-circuit, le black s’est reconstruit très vite sans avoir tiré les leçons du drame de janvier. « Rien n’a changé, on a juste reconstruit ce qui a été détruit par l’incendie », nous renseigne un revendeur de téléphones portables qui pense qu’un incendie ne peut plus survenir de sitôt. Nous aurions bien voulu partager son optimisme, mais la réalité nous en dissuade. Au sujet de la renaissance du black, les commerçants affirment avoir reconstruit leurs magasins eux-mêmes. « Personne n’a été dédommagée ici. Chacun s’est battu pour reconstruire son magasin parce que c’est notre moyen de survie », déclare Ahmed, un autre commerçant. Dans les différents couloirs du site, dans un marché ordinaire, l’ambiance est bruyante, ponctuée de rires aux éclats. Les sentiments de tristesse qui ont prévalu lors de l’incendie sont déjà un lointain souvenir. A 18 heures, les magasins baissent le rideau. Les commerçants rentrent chez eux et sont remplacés par les gardiens. Il s’agit d’un groupe de ‘’Behe’’ bêla (originaires du Niger) qui bouclent les portails du site couloir après couloir après s’être assurés que personne ne s’y trouve. Les portails sont scellés à l’aide de gros cadenas. Ces portes ne s’ouvriront que le lendemain pour accueillir le même monde bruyant. Ainsi va le black.
Olivier Guédé


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