x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le jeudi 8 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Dédicace des 4 livres des éditions “Le Réveil”, hier, à la librairie de France (Plateau) : Les auteurs dénoncent les travers du régime de Gbagbo

Chose promise, chose due. Les éditions "Le Réveil" a procédé, hier, à la librairie de France, à la première phase des dédicaces de ses ouvrages. A cette occasion, les auteurs que sont Tiburce Koffi, Venance Konan, Assalé Tiémoko, Sylvain Takoué et Clémentine Caumaueth ont échangé avec le public venu les écouter. Les quatre (04) premiers cités, lors de cette causerie, il fallait s'y attendre, n'ont pas fait de cadeaux à Laurent Gbagbo et au régime Fpi. Venance Konan et Tiburce Koffi ont demandé au président de la République de quitter le pouvoir s'il n'a rien à proposer aux Ivoiriens. Avant ces piques, c'est M. Koffi Koffi (journaliste-écrivain) qui s'est fait le devoir de présenter "Ngo'ndi" ou "Palabres", "Le jeu de la vie", "Prisonnier en Côte d'Ivoire" et "Gbagbo-le-petit". Celui-ci a particulièrement axé son intervention sur ce dernier ouvrage, un pamphlet, un livre prolixe, selon lui, qui présente Gbagbo comme un homme impopulaire qui a un talent de farceur. Un ouvrage, en somme, qui attaque le personnage Gbagbo. Koffi Koffi ne s'est pas arrêté là. Dans sa présentation globale, il a rappelé les points de convergence entre les ouvrages. A savoir, les couleurs vert et blanc. Mais aussi les divergences faisant allusion aux volumes des livres. Après toutes ces indications, la parole est revenue aux auteurs. Dans l'ensemble, ils ont conseillé aux lecteurs de lire leurs ouvrages qui, du reste, sont d'actualité. Après quoi, est intervenu le public qui a donné l'occasion à Tiburce Koffi et à ses camarades de dire haut et fort ce qu'ils pensent de Gbagbo et de sa gestion du pays . Mais aussi les propositions qu'ils ont à faire au chef de l'Etat. . Sur ce chapitre, c'est Venance Konan qui a ouvert le bal à ce tir groupé "Gbagbo n'a jamais été mon ami. Je suis déçu de la façon dont le pays est géré. Koulibaly me demande de faire des propositions concrètes, des propositions pour que le pays avance. S'ils veulent que le pays avance, qu'ils quittent le pouvoir. Mais comme ils ne veulent pas quitter, je vais faire des propositions. J'ai demandé que Koulibaly démissionne de l'Assemblée pour donner son salaire aux jeunes qui sont à la Sorbonne pour qu'ils aillent planter du riz et des bananes pour nourrir les Ivoiriens. Les députés qui sont payés à ne rien faire, qu'on donne leur salaire à des gens qui ont besoin de travailler. Le Conseil économique et social de Fologo qui ne fait absolument rien également, qu'on donne cet argent aux jeunes. Voici les propositions que je vais faire" a-t-il lancé avant de poursuivre en ces termes "Il y a 20 millions de personnes qui sont prises en otage par cinq (05) personnes (Gbagbo, Bédié, Ouattara, Soro et Compaoré)…Que ceux qui se battent pour que ce régime tombe, se mettent ensemble. On ne peut plus être avec les rebelles, ils sont devenus des bandits, ils sont devenus les complices de ceux qu'ils sont censés venir combattre." Quant à Tiburce Koffi, sur la même question, il fera savoir que le rôle d'un écrivain n'est pas de proposer "Ce n'est même pas le rôle d'un critique. Notre vocation, c'est de montrer les failles de fonctionnement de notre société. Si Koulibaly et Gbagbo attendent qu'on leur dise ce qu'ils doivent faire, c'est qu'ils ne savent pas pourquoi ils sont arrivés au pouvoir. Qu'ils ne pensent pas qu'on va diriger à leur place. Ce n'est pas notre rôle" a-t-il fait savoir au président de la République et à son entourage. Le chef du département édition du "Réveil" Tiburce Koffi, poursuivant, n'a pas manqué de donner d'autres leçons de gouvernance au camp présidentiel. "On dit qu'il n'y a pas d'école, la proposition, c'est de construire des écoles, les hôpitaux manquent en Côte d'Ivoire, la proposition, c'est de construire des hôpitaux. On n'a pas de route, il faut construire des routes. Voler, la proposition c'est de ne plus voler. Les propositions, on ne fait qu'en faire chaque jour" a mentionné Tiburce Koffi. Il a regretté que ces problèmes, quand ils étaient dénoncés sous Bédié, les gens en étaient contents. Mais sous Gbagbo, ils sont traités de tribalistes. Il a même pris le cas de l'ivoirité et indiqué que ce n'est pas du tout du nazisme contrairement à ce que certains intellectuels veulent faire croire. Assalé Tiémoko, auteur de "prisonnier en Côte d'Ivoire" lui aussi, n'a pas fait de cadeau au régime et particulièrement au système judiciaire. "Je suis très révolté par les dysfonctionnements incroyables du système judiciaire ivoirien. Des personnes qui sont condamnées à 12 mois de prison peuvent passer plusieurs années en prison parce qu'un procureur s'est trompé en reportant la décision du juge dans son compte rendu d'audience. Des gens qui ont fini de purger leur peine sont encore en prison parce que le compte rendu de leur jugement a disparu alors qu'il y a un juge de l'application des peines en Côte d'Ivoire. J'ai passé 12 mois à la Maca, je ne l'ai jamais vu. Son rôle, c'est d'aller vérifier si des gens qui ont été condamnés ont purgé leur peine et qu'il n'y a pas d'erreur sur ce qu'on leur a infligé comme peine. Il ne va jamais à la Maca. On est révolté de voir que des gens soient en prison depuis 12 ans et qu'on ne les ait pas appelés plus d'une fois au parquet parce qu'on les a oubliés …ce ne sont pas des faits inventés. Ce sont des faits réels qui dépassent parfois la fiction. Quand on sort de cette prison, on est soit brisé soit révolté. Et moi, je suis sorti de là complètement révolté." a-t-il dénoncé, en ajoutant que ce sont des situations qui peuvent arriver à n'importe qui. Que faire donc ? L'ancien bagnard pense que la société civile ou la société tout entière a laissé faire. Et Assalé Tiémoko d'ajouter : "Le système judiciaire, qui est à l'image de la nouvelle société ivoirienne, est complètement pourri…là où on peut intervenir, c'est de surveiller le fonctionnement de ce système, mettre en place un réseau de surveillance et de vigilance pour dénoncer systématiquement toutes les malfaisances…c'est ainsi qu'on peut améliorer les choses…" A son tour, Sylvain Takoué à qui il est reproché dans son ouvrage d'avoir comparé Gbagbo à Hitler s'est justifié sans pourtant renoncer à son engagement "C'est des figures de style. Il faut comprendre que c'est aussi de la littérature. C'est aussi une guerre. Je ne suis pas venu dorloter M. Laurent Gbagbo. Hitler a tué des millions de juifs. Sous le régime Gbagbo, qu'est ce qu'on a vu ? On donne la possibilité aux gens de voir …En Côte d'Ivoire, les gens meurent à 45 ans, 50 ans. Parce qu'on mange très mal. C'est le régime qui nous crée les conditions intenables de vie. On a un régime qu'il faut lapider" a-t-il dit. Enfin, Mme Clémentine Caumaueth a, elle, conseillé aux lecteurs de lire simplement son ouvrage pour comprendre cette femme qui ne cesse de s'interroger. Pour le reste, le Directeur général du groupe "Le Réveil", M. Zion Kah Dénis, a dit ne pas regretter d'avoir pris cette initiative, celle d'éditer ces ouvrages. Il a d'ailleurs reçu les encouragements de Foua Ernest, président de l'association des écrivains de Côte d'Ivoire, par ailleurs, président de cette cérémonie. Pour lui, la multiplicité des maisons d'éditions est une chance pour les écrivains. Après ces mots, la dédicace proprement dite a commencé. Elle se poursuit jusqu'au samedi 10 Avril avant l'étape de Sococé prévue du 13 au 17 Avril prochain.
DJE KM
cathycelio@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ