Une sévère mise au point. C’est ainsi que l’on peut résumer la conférence de presse qu’a animée hier au Golf hôtel, le conseiller spécial du Premier ministre pour l’agriculture et les ressources halieutiques. Au cours de cette conférence, M. Alphonse Soro s’est élevé contre les accusations proférées par Charles Blé Goudé la semaine dernière, lors de l’émission «Entretien» diffusée sur les antennes de la première chaine de la RTI. Pour le conseiller spécial du Premier ministre, Blé Goudé qui a déclaré que le coton ivoirien transite par le Mali, ne sait pas comment la filière coton, anacarde est gérée. Pire, il n’a pas pris le soin de se renseigner avant de proférer de telles déclarations. «Blé Goudé, en réalité, n’est qu’un vieux qui refuse d’apprendre. Il est le prototype achevé de l’échec du FPI. Parce qu’il n’a aucune éducation, aucune formation et aucun emploi», a asséné le conférencier. Visiblement choqué par les accusations du directeur national de campagne de Laurent Gbagbo, Alphonse Soro a soutenu qu’aucun gramme du coton de la Côte d’Ivoire ne va au Mali. Au contraire, selon lui, c’est le coton du Mali qui vient à Abidjan. Pour lui qui est également le président du Comité de suivi coton-anacarde, l’action des Forces Nouvelles dans la filière a, au contraire, permis d’assainir la filière, de mettre fin aux litiges qui avaient cours dans la filière, aux pisteurs qui causaient du tort aux producteurs, à épurer les arriérés de paiement dus aux producteurs qui s’élevaient à 14 milliards. Ainsi qu’à la nécessaire restructuration de la filière. Mieux, selon lui, aujourd’hui, grâce au travail abattu par son équipe, la production cotonnière est aujourd’hui, à 200 mille tonnes. Alors que selon lui, cette production qui était de 400 mille tonnes était passée au cœur de la crise à 105 mille tonnes. Pour l’anacarde, le conférencier a dit avoir fait passer le prix du kilo de 75 FCFA à 175 FCFA. Sans rien prélever. Alors que ceux-là même qui crient au pillage des ressources économiques, sans rien faire, font des ponctions honteuses sur l’anacarde et le coton. «Au port d’Abidjan, on prend 10 FCFA comme droit unique de sortie et cette année, on envisage de prendre comme droit d’enregistrement 12 FCFA. Qui pille alors l’économie? Les 100 milliards de l’usine de Fulton qui les a détournés? Ceux qui sont à la MACA sont-ils des rebelles?», a-t-il lancé à l’endroit de Blé Goudé. Devant une mauvaise foi aussi manifeste, le conférencier dit comprendre pourquoi les sanctions onusiennes se sont abattues sur le président du COJEP. Et d’asséner: «Je ne sais pas ce qui a bien pu pousser Laurent Gbagbo à prendre un tel individu comme directeur de campagne». Pour le conseiller spécial du Premier ministre, ces accusations de pillage des ressources sont encore un faux problème suscité par le FPI. Car pour lui, ce que les Ivoiriens réclament aujourd’hui, ce sont les élections et non un nouveau leader pour les Forces Nouvelles comme veut le faire croire le camp présidentiel.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly