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Politique Publié le samedi 10 avril 2010 | Nord-Sud

Les Forces nouvelles contre-attaquent / Me Affoussy Bamba : “Affi N’Guessan est peut-être aigri…”

© Nord-Sud Par Emma
Sortie de crise: Me Affoussy Bamba clarifie la position des Forces nouvelles
Lundi 22 mars 2010. Abidjan, Cocody, Hôtel du Golf. La porte-parole des Forces nouvelles, Me Affoussy Bamba (photo), entourée de ses principaux collaborateurs, Sékongo Félicien et le commissaire Ouattara Seydou, a levé toute équivoque sur la volonté des ex-rebelles à conduire à bon port les accords politiques de Ouagadougou
Du berger à la bergère. Les échanges de piques entre les Forces nouvelles et le camp présidentiel se poursuivent. Après la réponse jeudi, du président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascale Affi N’Guessan, à Guillaume Soro qui précisait n’avoir pas signé d’accord avec l’entourage de Laurent Gbagbo, la porte-parole des Forces nouvelles (Fn), Me Affoussy Bamba, a apporté, encore une fois, la réplique.

La conclusion de tout accord y compris politique requiert de la part des concluants, à savoir des personnes à cet accord, deux choses : la volonté de conclure et la qualité pour conclure.
On peut donc dire que ces deux éléments étaient réunis tant en ce qui concerne le chef de l’Etat que le secrétaire général des Forces Nouvelles. En effet, après la signature d’un accord, encore faut-il avoir la légitimité nécessaire pour pouvoir y faire adhérer ses partisans ou militants. Contrairement à ce que dit monsieur Affi, ce n’est pas par hasard que Soro Guillaume s’est trouvé en interlocuteur de Gbagbo Laurent dans le dialogue direct puis signataire de l’APO et enfin Premier ministre. Tout cela est un enchaînement logique.

Si monsieur Affi N’Guessan avait voulu que monsieur Guillaume Soro soit Premier ministre, est-ce qu’il aurait pu le faire sans l’accord préalable du chef de l’Etat ? Voilà la question que je pose. Ce qui veut donc dire qu’il a fallu d’abord que le chef de l’Etat veuille effectivement tendre la main à Guillaume Soro et que celui-ci l’accepte pour qu’on en arrive à discuter et qu’enfin on accouche d’un Accord politique, qu’est l’APO. Et pour moi, les choses sont très claires.

Quand monsieur Pascal Affi N’Guessan dit que le chef de l’Etat qui a signé l’Accord Politique de Ouagadougou, l’a signé en tenant compte effectivement de tout son environnement, de la volonté de tous ses partisans. Je m’inscris en faux contre cette assertion.

Je ne rentrerai pas dans les polémiques. Je veux quand même rappeler que le SG des Fn qui a signé l’Accord Politique de Ouagadougou, qui a mené les négociations, a fallu, après y faire adhérer ses partisans. Cela n’a pas été simple parce que d’un côté comme de l’autre, il a fallu convaincre ceux qui n’étaient pas d’accord avec la négociation de l’APO et son application.

Pour autant, les partisans de l’un comme de l’autre ne peuvent pas donner une interprétation qui pourrait prévaloir sur celle des signataires. Ce qui explique que seule la position du chef de l’Etat est celle dont doit tenir compte le Secrétaire général des Forces Nouvelles. C’est donc à juste titre que le Premier ministre dit qu’il a signé l’APO avec le chef de l’Etat et non avec Affi et les autres.

En outre, je m’inscris encore en faux lorsque monsieur Affi dit que l’APO a été signé pour aller à la réunification et au désarmement, en occultant le fait qu’il fallait que la Côte d’Ivoire sorte de la situation d’illégitimité dans laquelle elle est depuis l’expiration du mandat du chef de l’Etat, en octobre 2005. C’est d’abord cette préoccupation que l’APO a voulu régler. Cela prouve, si besoin en était, que monsieur Affi ayant adhéré à l’APO, n’en connaît pas l’esprit.

Depuis la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou et ses Accords complémentaires, les Forces nouvelles ont décidé de respecter les Institutions de ce pays, et partant de ne pas s’attaquer à la personne du président de la République, parce que c’est une Institution. Il serait souhaitable également, par égard pour l’Institution qu’est le Premier ministre, qu’il ne soit pas attaqué de la façon violente dont il l’a été par monsieur Affi N’Guessan, président du Fpi. Il faut voir dans la sortie de monsieur Pascal Affi N’Guessan le fait qu’il a été considéré comme faisant partie des partisans du chef de l’Etat qui rendent son action difficile.

J’estime que les déclarations de monsieur Affi sont déplacées, gratuites et hors de propos. Il aurait dû tenir compte du fait qu’il s’adresse au Premier ministre.

En réalité, c’est le comportement d’une personne qui est peut-être aigrie. Nous savons tous que monsieur Pascal Affi N’Guessan a été Premier ministre de 2000 à 2002. Il a joui des privilèges de l’Etat. Il ne l’est plus aujourd’hui. Peut-être que sa sortie s’explique par ce fait et qu’il aimerait continuer à l’être. Qu’il nous le dise simplement et évite de s’étaler de cette façon en invectivant le Premier ministre, parce que c’est inutile et cela n’apporte rien au débat.

Je reprends les propos de monsieur Affi à mon compte: les Premiers ministres passent et la Côte d’Ivoire reste, tout comme les présidents passent, la Côte d’Ivoire reste et demeure.

Aujourd’hui, nous avons fini les audiences foraines, nous avons fini l’enrôlement, nous avons fini le redéploiement de l’administration, nous avons fait de grands bonds en avant. Et je crois que c’est ça qu’il faut regarder. Il faut également garder son sang froid. Aujourd’hui, nous avons des désaccords et cela, je le comprends aisément. Il faut qu’on en discute.

Ce qui doit être réglé dans les meilleurs délais, c’est d’admettre la fiabilité de la liste blanche, l’examen de la liste grise pour en extraire les Ivoiriens qui sont électeurs et aller aux contentieux pour aboutir à l’établissement de la liste définitive. Parce que les Ivoiriens sont impatients. C’est cela qui doit être notre préoccupation à tous.
Je sais que le Premier ministre est conscient des responsabilités qui sont les siennes en sorte qu’il ne tienne pas compte des propos tenus par le président du FPI, propos qui n’engagent d’ailleurs que lui.

Par contre, le jour où le chef de l’Etat dira effectivement un mot, qui pourra être un obstacle à l’application de l’APO, alors nous pourrions tous nous poser des questions, sur l’avenir de cet accord-là. Et, nous n’en sommes pas là, Dieu merci.

Pour les Forces Nouvelles
Me Affoussy Bamba, porte-parole
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