Favoritisme, complaisance, voici les maux dont doivent se départir les organisateurs de la cérémonie de distinction des meilleurs artistes du Burida, Summum, si tant est qu’il faut estampiller au bas du prix la référence « Le sommet de l’art ». L’esprit du prix est bon mais, certaines pratiques, non exemplaires. Contre le gré d’un jury dont l’autorité s’est vue par moment bafouée, les membres du comité d’organisation appuyé par le PCA du Burida ont voulu, à quelques heures du début de la cérémonie du samedi, faire plaisir à certains artistes au lieu de mettre en évidence le mérite de 23 lauréats choisis par le jury. Que dire du prix de la meilleure audience internationale que les organisateurs, sans l’aval du jury, ont attribué – à la dernière minute – à Magic System ? Ou encore le prix KoZ (500.000 Fcfa) de l’artiste Model décerné à Wedji Ped ? Si beaucoup d’artistes ont écouté et regardé, les yeux hagards, la dénomination de ce prix, ils auraient été heureux pour Wedji Ped que les organisateurs expliquent au public ivoirien, le critère d’attribution du prix de l’artiste Model. Sur quelle base et dans quel cadre reçoit-il ce prix, se sont interrogé des artistes et spectateurs qui ont pu constater dans la salle du palais de la culture plus d’un model d’artistes. Par ailleurs, là où chacun des lauréats a reçu un chèque de 200.000 Fcfa, l’artiste « Model », lui, en a empoché trois cent (300) milles de plus. L’humoriste Zongo, meilleur dans sa catégorie, le dit si bien lorsqu’il reçoit son trophée : « l’art, c’est le degré le plus élevé où la vérité exprime son existence». Optant pour une dimension plus grande du prix qui doit pouvoir créer l’émulation en leur sein (artistes) et susciter un challenge, Summum devra être, selon lui, un évènement prestigieux qui puisse être cité en exemple dans la sous région. « Un prix respecté et respectable qui engage toute la nation ivoirienne car la culture est la vitrine d’un pays ; un évènement auquel doivent véritablement s’associer les sponsors qui peuvent faire mieux que ça car, les artistes ont besoin de mieux que ça. Il faut poser des actes précis qui puissent changer la vie d’un artiste. L’art, ce n’est pas l’expression d’une belle chose, c’est la belle expression d’une chose», a-t-il partagé son cri de cœur. Le meilleur humoriste 2010 qui exprime sa « reconnaissance à toute le Côte d’Ivoire » est rejoint par Olivier Meliehé, meilleur scénariste (ex aequo avec Adama Coulibaly dans Squatters) qui invite à plus d’implication. « Si on a pas de bons scenarios et de bons scénaristes, on n’aura pas une bonne cinémathèque », a-t-il averti. L’attribution des prix à Ahmed Souané (meilleur acteur devant Digbeu Cravate et Jimmy Danger) et Arantess De Bonalii (meilleur long métrage – Squatters) a laissé des commentaires. Les deux sont respectivement commissaire général des Summum et secrétaire général à l’organisation. Si leur nomination (Souané et Arentess - absent) n’a pas été appréciée par certains membres du jury, ceux-ci ne voulaient pas que l’esprit des Summum souffre de sa crédibilité. Mais, selon ce que l’organisateur (le Burida) a fait comprendre, ceux-ci, selon les textes qui régissent ledit prix ont droit d’être nominés. Ne leur donnant pas le choix, des jurés auraient conseillé, pour faire sérieux, qu’aucun membre de l’organisation ne soit candidat pour les éditions à venir. Le sérieux de l’évènement, c’est aussi de permettre à tout sociétaire du Burida d’être nominé si l’œuvre en compétition respecte la fourchette de l’année exigée. Pour l’édition 2010, les œuvres ont été évaluées sur la période 2008 à 2009. Dans la catégorie clip vidéo, la structure Boss Playa n’étant pas déclarée au Burida, selon une source, ne méritait plus d’être nominée. Ce qu’avait conclu le jury, peu importe que les réalisations de Boss Playa soient belles. Qu’à cela ne tienne, Boss Playa est resté en compétition avec Aman Louis Serge et Boni Sylvestre (réalisation : tapé do de Magic system), désigné meilleur de la catégorie. « Summum est une soirée culturelle qui récompense ceux qui ne pensaient pas être nominés et met de l’ordre », a apprécié Mohamed Salamé, Chairman de KoZ, sponsor de l’évènement. Cependant, l’ordre devrait être la chose la mieux partagée et acceptée par les organisateurs pour tenir une soirée en deux heures comme prévue au lieu de trois, du fait de certaines improvisations dans l’organisation. Ce qui a mis à rude épreuve les présentateurs Serge Fatoh et Mirième Touré.
Koné Saydoo
Koné Saydoo