Candidat naturel du parti sexagénaire, Henri Konan Bédié, en cette période de Pré-campagne politique aura fort à faire pour se tailler une posture de rassembleur afin de prétendre un retour au pouvoir d’Etat. En entendant, c’est un homme presque qu’au crépuscule de son atypique carrière politique qui essai non sans peine de relancer la machine PDCI pour la prochaine présidentielle qui s’annonce ‘’historique’’ à bien d’égard. Pendant ce temps, la majorité silencieuse du parti lui exige un nouveau congrès.
Il aura été de tous les combats pour ‘’glaner’’ les lauriers taillés à sa mesure : diplomate, ambassadeur, ministre des finances, conseiller de Marc Mannaman à la Banque Mondiale, président de l’Assemblée nationale et bien sûr, président de la République de Côte d’Ivoire de décembre 1993 au 24 décembre 1999, mais lorsque les ‘’jeunes gens’’ à la veille de Noël 2000 prirent les armes pour revendiquer des primes et leurs soldes, la toute puissante présidence de celui qui se définit ‘’comme le principal artisan du miracle ivoirien prit subitement fin. Ce fut la fin d’un cycle et le début de 22 mois d’exil pour le prince de ‘’Nambê’’. Commence alors un autre ‘’chemin de vie’’ pour Henri Konan Bédié : descendre dans l’arène politique ivoirien et reconquérir le pouvoir d’Etat. Décidément, les temps ont changé et les 22 mois passés au bord de la Seine ont entre temps transformé le microscome politique ivoirien : de l’ère de la Côte d’Ivoire d’Eléphant d’Afrique, nous sommes très vite aux diapasons des réalités de la Refondation, magistralement dictée par l’opposant d’hier, Laurent Gbagbo. Mais très vite, en disciple d’Houphouët, il fait une main basse sur le PDCI en témoigne la guerre de tranchée livrée à son secrétaire général, Laurent Dona Fologo. Cette victoire en demi-teinte pour le contrôle du vieux parti a laissé des séquelles : ce fut le début d’une longue série de défection ‘’de la main habile’’ de l’un des plus grand parti politique de la Côte d’Ivoire. Bédié en véritable reine d’Angleterre inaugure les chrysanthèmes et est littéralement coupé de la base. Et pourtant, il a une seule obsession : reconquérir le pouvoir d’Etat. « J’ai toujours le soutien du PDCI » aime-t-il à le répéter comme pour jouer toujours en division première. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont, la carte politique de Côte d’Ivoire ayant été profondément modifié. Quelles peuvent-ils être les chances d’Henri Konan Bédié à la prochaine présidentielle ? Poser cette question, c’est inéluctablement donner une exquise de solution tant l’eau semble trouble dans le marigot ivoirien. La machine PDCI peut-être une chance et là encore… ? Son âge ? A la fois un inconvénient et un atout mais… La gestion de la crise actuelle ? Il s’est tiré une balle dans les pieds en s’alliant avec son Raspoutine d’hier, ce qui lui donne une posture de ‘’situationnisme’’ dans l’imagerie populaire ivoirien. Pendant ce temps en face de lui, Laurent Gbagbo manœuvre et montre chaque jour un peu plus sa maestria politique tout en se gardant de ‘’tirer sur l’ambulance’’. Pour Laurent Gbagbo, Bédié lutte contre ses propres démons et fait désormais figure de ‘’sérail loser’’ même s’il a toujours officiellement la gestion du PDCI, les rats ont depuis lors quitté le navire pour aller baiser à la soupe présidentielle. En témoigne de l’exigence de la majorité silencieuse d’organiser le nouveau congrès du PDCI. Mais les paris sont ouverts, car N’zuéba ne semble pas lâché du lest, la politique étant la saine appréciation de la réalité, le sphinx de Daoukro pourrait renaître de ses cendres si le ’’ PDCI lui fait allégeance pourtant la réalité est autre chose. Pire en interne, les voix s’élèvent de plus en plus en off pour réclamer sa démission : ‘’il mérite un repos prolongé’’ a affirmé un jeune loup du parti avec humour. Avant de rappeler : « en refusant d’organiser le congrès du PDCI, il a manque de prendre rendez-vous avec l’histoire. Depuis 2007 son mandat est arrivé à expiration ». Revenir au pouvoir pourquoi faire ? s’est interrogé un autre responsable local du PDCI. Lorsqu’on constate qu’il n’a pas été en mesure de recoller les morceaux cassés au sein de sa propre formation politique, ce n’est pas la Côte d’Ivoire actuelle, défigurée, humiliée, divisée qu’il pourra rassembler.
Bédié : une succession d’histoire manquée
Une symphonie inachevée pour les plus modérées et un ‘’has been’’ pour les autres, c’est ainsi que l’ex-chef d’Etat est vu par l’Ivoirien lambda. « Ni volonté, ni motivation », comme si cela ne suffisait pas ses nombreux problèmes de santé ont fini par convaincre les Ivoiriens mêmes les plus irréductibles d’entre eux de l’incapacité à tenir la barre. Signe des temps ? En tout cas, N’zuéba, loin des bruits du gotha politique d’Abidjan, s’entoure à Daoukro de ses ‘’Sofas’’ pour préserver les quelques rares acquis : faire la promotion de ‘’ses amis’’ au sein du gouvernement de large ouvertement voulu pas l’accord politique de Ouagadougou : Aka Aoulé à la Santé, Yapo Calixte au Commerce, et Gervais Kakou aux Affaires Etrangères. Les jeunes loups aux longues dents ont vu en cela une trahison et à l’image de Bédié, agonisant et grabataire contraste avec la logique de la majorité silencieuse qui de Bédié sonne la charge : «il faut organiser le congrès du PDCI et vite car la pouvoir use et Bédié à tout l’air de s’opposer aux reformes modernes », a fustigé un jeune sous le couvert de l’anonymat. Conséquence, plusieurs clans se forment : les pro Banny, les pro Bombet, les pro Guikahué… Les effets de cette bataille interne sont ravageurs à tel enseigne que le parti sexagénaire vit désormais sur son passé. « Ce n’est pas une tempête dans un verre d’eau » a assuré un autre militant avant de renchérir ‘’qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux’’ c’est une question de bon sens. Désormais l’on peut deviner que les militants du PDCI changent de vitesse et veulent larguer les amarres avec les pratiques ‘’moyenâgeuses’’. Le culte de la personne, la sacralisation du pouvoir, main mise sur les appareils du parti… le processus est semble-t-il irréversible. Quelle sera la réaction du prince des ‘’Nambê’’ ? Refuser la tenue du congrès serait perçue comme ‘’une déclaration de guerre’’ par la désormais mouvementée majorité silencieuse. Se conformer donc à l’exigence de la quasi-totalité des militants du parti pourrait être une opportunité à saisir pour Bédié. Lui qui comme un oracle a tracé ‘’les chemins de sa vie’’. Et cet ultime chemin pourrait lui garantir une vie du 3e âge paisible dans son Daoukro natal. Rompant ainsi avec son caractère de bon vivant depuis près d’un demi-siècle lorsqu’il fut bombardé ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Etats-Unis par la volonté de Félix Houphouët-Boigny.
Williams Arthur Prescot
Photo : Bédié
Légende : Face à la tempête quelle sera sa réaction ?
Il aura été de tous les combats pour ‘’glaner’’ les lauriers taillés à sa mesure : diplomate, ambassadeur, ministre des finances, conseiller de Marc Mannaman à la Banque Mondiale, président de l’Assemblée nationale et bien sûr, président de la République de Côte d’Ivoire de décembre 1993 au 24 décembre 1999, mais lorsque les ‘’jeunes gens’’ à la veille de Noël 2000 prirent les armes pour revendiquer des primes et leurs soldes, la toute puissante présidence de celui qui se définit ‘’comme le principal artisan du miracle ivoirien prit subitement fin. Ce fut la fin d’un cycle et le début de 22 mois d’exil pour le prince de ‘’Nambê’’. Commence alors un autre ‘’chemin de vie’’ pour Henri Konan Bédié : descendre dans l’arène politique ivoirien et reconquérir le pouvoir d’Etat. Décidément, les temps ont changé et les 22 mois passés au bord de la Seine ont entre temps transformé le microscome politique ivoirien : de l’ère de la Côte d’Ivoire d’Eléphant d’Afrique, nous sommes très vite aux diapasons des réalités de la Refondation, magistralement dictée par l’opposant d’hier, Laurent Gbagbo. Mais très vite, en disciple d’Houphouët, il fait une main basse sur le PDCI en témoigne la guerre de tranchée livrée à son secrétaire général, Laurent Dona Fologo. Cette victoire en demi-teinte pour le contrôle du vieux parti a laissé des séquelles : ce fut le début d’une longue série de défection ‘’de la main habile’’ de l’un des plus grand parti politique de la Côte d’Ivoire. Bédié en véritable reine d’Angleterre inaugure les chrysanthèmes et est littéralement coupé de la base. Et pourtant, il a une seule obsession : reconquérir le pouvoir d’Etat. « J’ai toujours le soutien du PDCI » aime-t-il à le répéter comme pour jouer toujours en division première. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont, la carte politique de Côte d’Ivoire ayant été profondément modifié. Quelles peuvent-ils être les chances d’Henri Konan Bédié à la prochaine présidentielle ? Poser cette question, c’est inéluctablement donner une exquise de solution tant l’eau semble trouble dans le marigot ivoirien. La machine PDCI peut-être une chance et là encore… ? Son âge ? A la fois un inconvénient et un atout mais… La gestion de la crise actuelle ? Il s’est tiré une balle dans les pieds en s’alliant avec son Raspoutine d’hier, ce qui lui donne une posture de ‘’situationnisme’’ dans l’imagerie populaire ivoirien. Pendant ce temps en face de lui, Laurent Gbagbo manœuvre et montre chaque jour un peu plus sa maestria politique tout en se gardant de ‘’tirer sur l’ambulance’’. Pour Laurent Gbagbo, Bédié lutte contre ses propres démons et fait désormais figure de ‘’sérail loser’’ même s’il a toujours officiellement la gestion du PDCI, les rats ont depuis lors quitté le navire pour aller baiser à la soupe présidentielle. En témoigne de l’exigence de la majorité silencieuse d’organiser le nouveau congrès du PDCI. Mais les paris sont ouverts, car N’zuéba ne semble pas lâché du lest, la politique étant la saine appréciation de la réalité, le sphinx de Daoukro pourrait renaître de ses cendres si le ’’ PDCI lui fait allégeance pourtant la réalité est autre chose. Pire en interne, les voix s’élèvent de plus en plus en off pour réclamer sa démission : ‘’il mérite un repos prolongé’’ a affirmé un jeune loup du parti avec humour. Avant de rappeler : « en refusant d’organiser le congrès du PDCI, il a manque de prendre rendez-vous avec l’histoire. Depuis 2007 son mandat est arrivé à expiration ». Revenir au pouvoir pourquoi faire ? s’est interrogé un autre responsable local du PDCI. Lorsqu’on constate qu’il n’a pas été en mesure de recoller les morceaux cassés au sein de sa propre formation politique, ce n’est pas la Côte d’Ivoire actuelle, défigurée, humiliée, divisée qu’il pourra rassembler.
Bédié : une succession d’histoire manquée
Une symphonie inachevée pour les plus modérées et un ‘’has been’’ pour les autres, c’est ainsi que l’ex-chef d’Etat est vu par l’Ivoirien lambda. « Ni volonté, ni motivation », comme si cela ne suffisait pas ses nombreux problèmes de santé ont fini par convaincre les Ivoiriens mêmes les plus irréductibles d’entre eux de l’incapacité à tenir la barre. Signe des temps ? En tout cas, N’zuéba, loin des bruits du gotha politique d’Abidjan, s’entoure à Daoukro de ses ‘’Sofas’’ pour préserver les quelques rares acquis : faire la promotion de ‘’ses amis’’ au sein du gouvernement de large ouvertement voulu pas l’accord politique de Ouagadougou : Aka Aoulé à la Santé, Yapo Calixte au Commerce, et Gervais Kakou aux Affaires Etrangères. Les jeunes loups aux longues dents ont vu en cela une trahison et à l’image de Bédié, agonisant et grabataire contraste avec la logique de la majorité silencieuse qui de Bédié sonne la charge : «il faut organiser le congrès du PDCI et vite car la pouvoir use et Bédié à tout l’air de s’opposer aux reformes modernes », a fustigé un jeune sous le couvert de l’anonymat. Conséquence, plusieurs clans se forment : les pro Banny, les pro Bombet, les pro Guikahué… Les effets de cette bataille interne sont ravageurs à tel enseigne que le parti sexagénaire vit désormais sur son passé. « Ce n’est pas une tempête dans un verre d’eau » a assuré un autre militant avant de renchérir ‘’qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux’’ c’est une question de bon sens. Désormais l’on peut deviner que les militants du PDCI changent de vitesse et veulent larguer les amarres avec les pratiques ‘’moyenâgeuses’’. Le culte de la personne, la sacralisation du pouvoir, main mise sur les appareils du parti… le processus est semble-t-il irréversible. Quelle sera la réaction du prince des ‘’Nambê’’ ? Refuser la tenue du congrès serait perçue comme ‘’une déclaration de guerre’’ par la désormais mouvementée majorité silencieuse. Se conformer donc à l’exigence de la quasi-totalité des militants du parti pourrait être une opportunité à saisir pour Bédié. Lui qui comme un oracle a tracé ‘’les chemins de sa vie’’. Et cet ultime chemin pourrait lui garantir une vie du 3e âge paisible dans son Daoukro natal. Rompant ainsi avec son caractère de bon vivant depuis près d’un demi-siècle lorsqu’il fut bombardé ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Etats-Unis par la volonté de Félix Houphouët-Boigny.
Williams Arthur Prescot
Photo : Bédié
Légende : Face à la tempête quelle sera sa réaction ?