Tiburce Koffi, Journaliste-écrivain - ‘’Les excès des intellectuels vont déboucher sur une grande catastrophe’’

Ngo’ndi ou palabres, Prisonniers en Côte d’Ivoire, Le petit Gbagbo et Le jeu de la vie sont les quatre œuvres désormais en librairie et éditées par les Editions le Réveil. A la Librairie de France, au Plateau, les auteurs Venance Konan et Tiburce Koffi (co-auteurs), Assalé Tiémoko, Sylvain Takoué et Clémentine Caumaueth y ont procédé à la première dédicace de leurs œuvres et ont donné des réponses à certains sujets. Ngo’ndi ou palabres de Venance Konan et Tiburce Koffi est un condensé de chroniques publiées depuis 2007 à le Nouveau Réveil. Abordant des sujets qui restent encore d’actualité, Venance Konan donne sa position de la gestion actuelle du pouvoir d’Etat. « Je ne suis pas déçu de Laurent Gbagbo. Je savais que les choses allaient se passer ainsi s’il arrivait au pouvoir. Je l’ai écrit ». Le co-auteur de Ngo’ndi ou palabres, Tiburce Koffi, par ailleurs chef du département éditions explique une prise de position plutôt révoltée. « C’est ma génération qui arrive au pouvoir pour tuer la Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo et les camarades de ma génération ont trahit le combat de gauche. Ce n’est pas ce qu’on a dit qui est fait. Les pactes n’ont pas été respectés. Si je savais que c’était cette bande de voleurs qui allait venir piller la Côte d’Ivoire, je n’aurais pas attaqué dans le temps le PDCI », a-t-il fait entendre. Avant de prévenir : « les excès des intellectuels vont déboucher sur une grande catastrophe ». Pour lui, la récurrence des problèmes en Afrique est un véritable problème dans la mesure où un dirigeant qui succède à un autre fait autre chose. Sylvain Takoué, auteur de « Le petit Gbagbo » sa première œuvre, est, lui, un ancien de la Fesci. Optant pour une littérature de combat contre un régime (le Fpi), Takoué a décidé de se « démarquer » de sa génération parce que dit-il « je ne veux pas être comptable ». Critique et lapidaire, l’auteur attaque l’homme public Laurent Gbagbo et tourne en dérision l’homme d’Etat. « Nous avons été bercé par les chansons de la gauche. Maintenant que nous avons grandit et que nos pères ne font plus ce qu’ils disaient, moi, je les lapide », fait-il savoir. Prisonnier en Côte d’Ivoire est, pour le journaliste Assalé Tiémoko, le témoignage de 12 mois passés en prison, à la Maca (maison d’arrêt et de correction d’Abidjan). Un livre témoignage dans l’univers de la Maca. Avec dérision, Tiémoko raconte « personne ne veut y aller, tout le monde veut savoir ce qui s’y passe ». Dénonçant le système judiciaire en Côte d’Ivoire où « le plus petit acte conduit à la prison », Assalé Tiémoko invite à petre regardant sur l’état des prisons. « Avec l’état actuel de nos prisons, on ne peut qu’en sortir brisé ou révolté…Je suis révolté. Ceux qui sont brisés sont en grand nombre que les révoltés ». Pour l’auteur qui signe sa première œuvre, « la Maca est un scandale » qui mérite l’attention de tous pour une valorisation de son image. A la différence des autres auteurs, Clémentine Caumaueth plonge dans l’émotion ses lecteurs. L’histoire d’une dame qui découvre du jour au lendemain qu’elle vit une illusion : un choc émotionnel.
Koné Saydoo