Gbagbo avait promis à ses compatriotes que le délestage ne serait désormais qu’un vieux souvenir. A peine a-t-il fini de parler que les coupures d’électricité sont revenues de plus belle. Créant du coup, de sérieux désagréments aux populations ivoiriennes. Sensible à cette situation qui accentue la souffrance du peuple, le RDR ne veut pas rester les bras croisés. Le parti de M. Ouattara ‘’s’engage à rencontrer’’ les tout prochains jours, les décideurs pour ‘’proposer ses solutions pour mieux prendre en main les défis qui se posent au secteur électrique’’.
Le lundi 01 Février 2010, le Ministère des Mines et de l’Energie a informé les populations d’un programme national de délestage sur tout le territoire national pour une période de quatre (4) mois à compter de février 2010.
Selon ce Ministère, cette situation trouvait son explication dans une panne accidentelle survenue le 22 Décembre 2009 sur une des turbines de la centrale d’AZITO.
Près de deux (2) mois après le début des délestages, dans une déclaration radiotélévisée, le chef de l’Etat après avoir minimisé les problèmes du secteur de l’électricité, revenait à son tour sur la panne de la turbine d’AZITO pour expliquer les délestages et annonçait ses solutions pour résoudre définitivement cette crise dans un délai d’une semaine.
Dans sa déclaration du 13 Mars 2010, la Commission Technique Mines et Energie du RDR, après une analyse minutieuse du secteur électrique sur ces dix dernières années, avait clairement expliqué l’ampleur des problèmes qui assaillent ce secteur.
En effet, de cette analyse, il ressort que la simple panne d’une turbine ne pouvait pas expliquer cette situation catastrophique dont les conséquences économiques et sociales sont encore difficiles à évaluer.
REPRISE DU DELESTAGE
Quelques semaines après la réparation de la turbine d’AZITO, voici que la Côte d’Ivoire renoue avec les délestages d’électricité.
La Commission Technique n’est aucunement surprise de ce rebondissement vu que la panne d’une turbine à AZITO n’a fait qu’accroître le déficit de production, qui était déjà enregistré par le secteur électrique.
En effet, alors que la demande d’électricité enregistre une croissance annuelle moyenne de 7%, ce secteur stratégique n’a enregistré aucun investissement de développement depuis l’accession du régime FPI au pouvoir.
De plus, dans le cadre de sa politique de propagande électoraliste, le pouvoir FPI a utilisé ce secteur pour électrifier les localités qui lui seraient favorables sans tenir compte des critères rationnels d’électrification rurale.
Cela traduit une énième défaillance des actuels dirigeants vu que l’électricité est en Côte d’ivoire un service public, c'est-à-dire, un service réalisé par la CIE sous la responsabilité et le contrôle de l’Etat. De ce fait, l’Etat doit prendre toutes les dispositions en vue de s’assurer de la disponibilité à tout instant de ce service auprès des populations.
La situation que nous vivons n’est donc pas une fatalité, mais est plutôt due à un manque d’anticipation des dirigeants de ce secteur stratégique.
En effet, cette crise énergétique tire ses fondements dans les faits suivants :
La non sécurisation de l’alimentation en électricité
Une règle fondamentale de sécurité, appelée «règle du N-1», doit être appliquée dans la gestion des systèmes électriques afin de se prémunir contre les ruptures de l’alimentation électrique. Cette règle consiste à garantir le bon fonctionnement du réseau, même en cas de défaillance d’un élément du réseau de transport ou d’une unité de production.
On observe donc la fragilisation de notre système électrique par le non respect de cette règle fondamentale, exposant ainsi le système aux conséquences fâcheuses de la moindre panne qui surviendrait sur un des ouvrages.
Ce que nous vivons n’est donc pas une fatalité.
La mauvaise gestion du secteur électrique
L’électricité en Côte d’Ivoire est un service public géré par la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) pour le compte et sous le contrôle de l’Etat dans le cadre d’un affermage.
Dans le cadre de ce contrat, le patrimoine du secteur électrique (les barrages électriques, la centrale de Vridi, les ouvrages de transport et de distribution de l’électricité) sont la propriété de l’Etat, la CIE n’en assurant que la gestion.
Pour assurer sa mission de responsable du service public, l’Etat s’est doté de quatre structures publiques dont les missions sont de :
- aider le gouvernement à définir la politique de développement de ce secteur stratégique ;
- assurer le contrôle des activités confiées à la CIE ;
- assurer la planification des investissements ;
- assurer le financement des investissements (aussi bien les nouveaux investissements que les investissements de renouvellement) ;
- anticiper les problèmes éventuels auxquels le secteur pourrait être confronté en vue de faire des recommandations aux décideurs politiques;
- gérer le patrimoine du secteur.
Dans un souci d’efficacité, ces missions ont été réparties entre quatre structures publiques qui devaient en assurer l’exécution.
Comment alors expliquer qu’un service public aussi important, supervisé par quatre structures publiques (Direction Générale de l’Electricité, Anaré, Sogepe, Sopie) n’ait pas pu anticiper la grave crise à laquelle il se trouve aujourd’hui confronté ? Pourquoi les nombreuses alertes de la CIE n’ont t’elles pas été prises en compte par les responsables de ces structures?
Pour répondre à ces questions, il y a lieu de comprendre l’organisation institutionnelle mise en place, ainsi que les attributions de chacune des structures publiques intervenant dans ce secteur stratégique, afin de déterminer les disfonctionnements qui nous ont conduits à cette grave crise.
Ces questions feront l’objet d’une note d’analyse spécifique que nous nous proposons de partager avec l’ensemble des consommateurs d’électricité et les Ivoiriens en général dans les jours à venir.
Ce qu’il faut retenir à ce jour c’est que malgré la gravité de la crise et les manquements évidents constatés dans la gestion du secteur électrique, aucun ajustement institutionnel n’a été enregistré. Tout se passe comme si l’organisation mise en place et les personnes qui l’animent n’avaient aucune responsabilité dans la crise que traverse notre secteur électrique. Comme s’il s’agissait d’une fatalité.
En tout état de cause, la Commission Technique constate que conformément aux conclusions de son analyse du 13 Mars 2010, les dirigeants actuels du secteur n’ont pas réussi à solutionner de façon définitive la crise actuelle, parce que n’ayant pas pris conscience des causes profondes qui l’ont occasionnée.
Par devoir républicain et au regard de toutes les souffrances que subissent les populations du fait de ces délestages, la Commission Technique s’engage à rencontrer dans les jours à venir, les décideurs actuels afin de leur proposer ses solutions pour mieux prendre en main les défis qui se posent au secteur électrique.
Fait à Abidjan le 14 Avril 2010
Pour la Commission Technique Mines et Energie du RDR
La Présidente
Le lundi 01 Février 2010, le Ministère des Mines et de l’Energie a informé les populations d’un programme national de délestage sur tout le territoire national pour une période de quatre (4) mois à compter de février 2010.
Selon ce Ministère, cette situation trouvait son explication dans une panne accidentelle survenue le 22 Décembre 2009 sur une des turbines de la centrale d’AZITO.
Près de deux (2) mois après le début des délestages, dans une déclaration radiotélévisée, le chef de l’Etat après avoir minimisé les problèmes du secteur de l’électricité, revenait à son tour sur la panne de la turbine d’AZITO pour expliquer les délestages et annonçait ses solutions pour résoudre définitivement cette crise dans un délai d’une semaine.
Dans sa déclaration du 13 Mars 2010, la Commission Technique Mines et Energie du RDR, après une analyse minutieuse du secteur électrique sur ces dix dernières années, avait clairement expliqué l’ampleur des problèmes qui assaillent ce secteur.
En effet, de cette analyse, il ressort que la simple panne d’une turbine ne pouvait pas expliquer cette situation catastrophique dont les conséquences économiques et sociales sont encore difficiles à évaluer.
REPRISE DU DELESTAGE
Quelques semaines après la réparation de la turbine d’AZITO, voici que la Côte d’Ivoire renoue avec les délestages d’électricité.
La Commission Technique n’est aucunement surprise de ce rebondissement vu que la panne d’une turbine à AZITO n’a fait qu’accroître le déficit de production, qui était déjà enregistré par le secteur électrique.
En effet, alors que la demande d’électricité enregistre une croissance annuelle moyenne de 7%, ce secteur stratégique n’a enregistré aucun investissement de développement depuis l’accession du régime FPI au pouvoir.
De plus, dans le cadre de sa politique de propagande électoraliste, le pouvoir FPI a utilisé ce secteur pour électrifier les localités qui lui seraient favorables sans tenir compte des critères rationnels d’électrification rurale.
Cela traduit une énième défaillance des actuels dirigeants vu que l’électricité est en Côte d’ivoire un service public, c'est-à-dire, un service réalisé par la CIE sous la responsabilité et le contrôle de l’Etat. De ce fait, l’Etat doit prendre toutes les dispositions en vue de s’assurer de la disponibilité à tout instant de ce service auprès des populations.
La situation que nous vivons n’est donc pas une fatalité, mais est plutôt due à un manque d’anticipation des dirigeants de ce secteur stratégique.
En effet, cette crise énergétique tire ses fondements dans les faits suivants :
La non sécurisation de l’alimentation en électricité
Une règle fondamentale de sécurité, appelée «règle du N-1», doit être appliquée dans la gestion des systèmes électriques afin de se prémunir contre les ruptures de l’alimentation électrique. Cette règle consiste à garantir le bon fonctionnement du réseau, même en cas de défaillance d’un élément du réseau de transport ou d’une unité de production.
On observe donc la fragilisation de notre système électrique par le non respect de cette règle fondamentale, exposant ainsi le système aux conséquences fâcheuses de la moindre panne qui surviendrait sur un des ouvrages.
Ce que nous vivons n’est donc pas une fatalité.
La mauvaise gestion du secteur électrique
L’électricité en Côte d’Ivoire est un service public géré par la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) pour le compte et sous le contrôle de l’Etat dans le cadre d’un affermage.
Dans le cadre de ce contrat, le patrimoine du secteur électrique (les barrages électriques, la centrale de Vridi, les ouvrages de transport et de distribution de l’électricité) sont la propriété de l’Etat, la CIE n’en assurant que la gestion.
Pour assurer sa mission de responsable du service public, l’Etat s’est doté de quatre structures publiques dont les missions sont de :
- aider le gouvernement à définir la politique de développement de ce secteur stratégique ;
- assurer le contrôle des activités confiées à la CIE ;
- assurer la planification des investissements ;
- assurer le financement des investissements (aussi bien les nouveaux investissements que les investissements de renouvellement) ;
- anticiper les problèmes éventuels auxquels le secteur pourrait être confronté en vue de faire des recommandations aux décideurs politiques;
- gérer le patrimoine du secteur.
Dans un souci d’efficacité, ces missions ont été réparties entre quatre structures publiques qui devaient en assurer l’exécution.
Comment alors expliquer qu’un service public aussi important, supervisé par quatre structures publiques (Direction Générale de l’Electricité, Anaré, Sogepe, Sopie) n’ait pas pu anticiper la grave crise à laquelle il se trouve aujourd’hui confronté ? Pourquoi les nombreuses alertes de la CIE n’ont t’elles pas été prises en compte par les responsables de ces structures?
Pour répondre à ces questions, il y a lieu de comprendre l’organisation institutionnelle mise en place, ainsi que les attributions de chacune des structures publiques intervenant dans ce secteur stratégique, afin de déterminer les disfonctionnements qui nous ont conduits à cette grave crise.
Ces questions feront l’objet d’une note d’analyse spécifique que nous nous proposons de partager avec l’ensemble des consommateurs d’électricité et les Ivoiriens en général dans les jours à venir.
Ce qu’il faut retenir à ce jour c’est que malgré la gravité de la crise et les manquements évidents constatés dans la gestion du secteur électrique, aucun ajustement institutionnel n’a été enregistré. Tout se passe comme si l’organisation mise en place et les personnes qui l’animent n’avaient aucune responsabilité dans la crise que traverse notre secteur électrique. Comme s’il s’agissait d’une fatalité.
En tout état de cause, la Commission Technique constate que conformément aux conclusions de son analyse du 13 Mars 2010, les dirigeants actuels du secteur n’ont pas réussi à solutionner de façon définitive la crise actuelle, parce que n’ayant pas pris conscience des causes profondes qui l’ont occasionnée.
Par devoir républicain et au regard de toutes les souffrances que subissent les populations du fait de ces délestages, la Commission Technique s’engage à rencontrer dans les jours à venir, les décideurs actuels afin de leur proposer ses solutions pour mieux prendre en main les défis qui se posent au secteur électrique.
Fait à Abidjan le 14 Avril 2010
Pour la Commission Technique Mines et Energie du RDR
La Présidente