Quelqu’un a dit que cette institution est un grand machin. Les années passent, l’Organisation des nations unies a du mal à prouver le contraire de cette amabilité peu flatteuse. En janvier dernier, le camp du chef de l’Etat Laurent Gbagbo a lancé une violente attaque contre le président de la Commission électorale indépendante. Robert Beugré Mambé été acculé, poussé dans ses derniers retranchements. Le pouvoir Gbagbo a utilisé, pour le déstabiliser, ses hommes de mains et mis à contribution les médias d’Etat. Fraternité Matin, le journal gouvernemental, et la Rti, les chaines publiques de la radio et de la télévision ont joué à fond la caisse la partition de la mise à mort de la Cei et son président. Alors que l’Onu avait fait savoir que toute attaque contre la Cei serait traitée comme une obstruction au processus de sortie de crise, et ses auteurs sanctionnés, c’est le silence radio complet qui a été officiellement observé du côté de la représentation locale l’Onuci. Dans les coulisses, le patron de l’Onuci a porté à bout de bras la charge de Gbagbo et manœuvré pour le départ de Mambé. Et depuis, malgré les changements effectués, le processus de sortie de crise est au point mort. Des quatre fers, le camp de Gbagbo bloque tout. Pas question d’aller aux élections. Les préalables se multiplient. Des supposées fraudes sur la liste électorale, il est maintenant question du désarmement avant toute élection. Face à ces manœuvres, l’Onuci est de marbre. Nous sommes là pour accompagner les Ivoiriens. Et pour Choi, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, les Ivoiriens c’est le Fpi de Gbagbo et ses intérêts. Cerise sur le gâteau, une délégation de l’Onu venue du siège est dans le pays pour évaluer la situation. Elle écoute tout le monde. Sur une situation pour laquelle l’Onu a en place une armée de diplomates, soldats et d’administratifs sur place. C’est ça le grand machin !
D. Al Seni
D. Al Seni