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Politique Publié le vendredi 16 avril 2010 | Notre Voie

Désarmement, réunification du pays et élection présidentielle / Méité Sindou, porte-parole de Guillaume Soro : “Nulle part dans cet Accord politique de Ouagadougou, il n’est écrit désarmement”

© Notre Voie Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Soldats des Forces armées des Forces nouvelles
Méité Sindou, le porte-parole du Premier ministre, secrétaire général des Forces nouvelles, a déclaré, hier, à RFI que le désarmement n’est nullement inscrit dans l’Accord politique de Ouagadougou. Il entendait ainsi porter la contradiction à Pascal Affi N’Guessan qui, deux jours plus tôt appelait Guillaume Soro à désarmer ses hommes. Voici, pour nos lecteurs, l’intégralité de cette interview. RFI : Pascal Affi N’Guessan dit soit vous désarmez les Forces nouvelles, soit vous quittez la Primature. Qu’est-ce que vous lui répondez ? Méité Sindou : Je dois dire que c’est une litanie depuis quelques semaines. On a tendance à brandir le limogeage du Premier ministre comme un épouvantail. Mais je vais vraiment vous dire quelque chose de très simple. Les consignes du Premier ministre. Lorsqu’il nous a demandé de venir travailler sur la préparation de la rencontre avec le chef de l’Etat, le tête-à-tête du dimanche 11 avril, un des axes que nous avons développés au Premier ministre, c’est de lui demander de poser au chef de l’Etat la question de confiance. Parce que comme Affi N’Guessan, hier, nous avons entendu les critiques et les récriminations, en tout cas, du camp présidentiel. Ces critiques et ces récriminations-là pouvaient laisser croire qu’il y avait un problème de confiance entre le chef de l’Etat et le Premier ministre. Et nous avons pesé de tout notre poids et nous avons demandé au Premier ministre de poser au président de la République la question de confiance c’est-à-dire au chef de l’Etat : “Si vous n’avez pas confiance Monsieur le président, nous vous mettons à l’aise. Nous vous donnons notre démission avant même que la discussion n’aille plus loin”. Et le Premier ministre a exactement fait ce que nous lui avons demandé. Et, bien entendu, le président, dans sa volonté farouche de contiuner à rechercher la paix, a écarté cette éventualité. Il a réaffirmé sa confiance au Premier ministre. RFI : Le président du FPI au pouvoir affirme que les accords de Ouagadougou de 2007 stipulent que le désarmement doit être achevé deux mois avant les élections. M.S. : Nous ne comprenons pas leur inquiétude. Nulle part, dans cet accord, je précise, il n’est écrit désarmement. Il est bien inscrit que la démobilisation des ex-combattants des Forces nouvelles doit être achevée au plus tard, il faut peut-être qu’ils le relisent, un mois avant la date fixée pour l’élection présidentielle. Et la mise en place de la nouvelle armée et donc l’armée réunifiée, un mois après l’élection présidentielle. Mais, en ce qui concerne quand même la sécurisation des tâches électorales qui est la préoccupation du camp présidentiel, sur ce point-là, on est encore dans l`accord IV. Donc ces tâches-là reviennent au Centre de commandement intégré. Parce qu` en plus, le Premier ministre fait d’autres propositions. Le Premier ministre demande qu’en appui du CCI, spécifiquement dans les zones centre, nord et ouest, il soit autorisé aux missions militaires de l`Organisation des Nations unies en Côte d`Ivoire, ainsi qu`aux forces Licorne, d`opérer sur le terrain. C`est-à-dire que, Licorne et l`Onuci pourront aller en appui dans les opérations de sécurisation du processus électoral sur le terrain en même temps que le CCI. Donc le Premier ministre, sur ce point-là, fait des concessions. Donc, essaie de rassurer. Et ce sont ces propositions qui, en tout cas jusqu’à mieux informer agréent le chef de l`Etat. Sur la démobilisation des ex-combattants, il n`y a pas d`inquiétude. RFI : Les questions que pose aussi le FPI, c`est celles de savoir si vous contrôlez réellement les chefs des Forces nouvelles, les fameux com`zones. M.S.: Monsieur le Premier ministre a déjà répondu à cette préoccupation. On entend cette litanie régulièrement depuis le déclenchement de la crise armée. Les tentatives de couper Monsieur le Premier ministre de sa base politique et militaire. Mais, il n`y a pas un seul com`zone qui est en rupture de ban. Les quelques-uns qui ont tenté d`être en rupture de ban, le dernier en date, c`est Koné Zakaria. Il a été limogé par le Premier ministre en sa qualité de secrétaire général des Forces nouvelles. RFI : Autre pomme de discorde, Méité Sindou, c`est la liste électorale. Le FPI au pouvoir réclame un audit de la liste blanche où sont inscrits 5.300.000 personnes. Est-ce que vous êtes d`accord ou pas ? M.S. : Le Premier ministre n`a pas à être d`accord ou pas. Le travail du Premier ministre Guillaume Soro c’est de rassurer tous les camps.

Sur ce point, le Premier ministre essaie de rassurer les deux camps. Sur ce point, le Premier ministre essaie de proposer une alternative. Il a proposé, il y a 48 heures, la mise en place d`un comité d`experts pour que les fraudes ou les allégations de fraude ou les listings de fraude parce que chacun des partis a élaboré un listing de preuves et de documents qui attestent d`une fraude possible soient constatés. Et donc le Premier ministre a décidé de mettre vraiment en place le comité d`experts qui servira aussi de comité de vérification de tous les ordinateurs dans lesquels on aura stocké la liste provisoire et qui récupérerait toutes ces listes pour les passer au scanner, pour les éprouver sur les logiciels des opérateurs techniques. Donc ça va vraiment permettre d`identifier la source des fraudes. Donc ce comité d`experts permettrait de passer au crible nom par nom la liste des fraudeurs supposés avérés ou dénoncés par les partis politiques notamment, le camp présidentiel, nous proposeraient. RFI: Dimanche, le Premier ministre s`est promené en bateau avec le président. Lundi, il a été attaqué frontalement par l`un des plus proches collaborateurs du président. Est-ce que ce n`est pas un peu la douche écossaise pour Guillaume Soro ? M.S.: Le président de la République a demandé aux acteurs du camp présidentiel et des Forces nouvelles d’observer un petit calme, une certaine omerta, un silence , une retenue pour que nous réamorcions le processus de sortie de crise. Quand Affi N`Guessan se fend d`une déclaration comme celle que nous avons entendue, tout ce que cela nous inspire comme commentaire, c`est qu’apparemment ça devient une indiscipline majeure vis-à-vis du président de la République. RFI : Est-ce vraiment de l`indiscipline ou c`est éventuellement une contradiction bien orchestrée ? M.S. : Nous, on ne croit pas au jeu de rôles. Nous, on ne croit pas en la mauvaise foi du président. Parce que, depuis la signature de l`Accord politique de Ouagadougou, le président n`a jamais failli à un des engagements qu`il a pris vis-à-vis de nous. C`est pour cela que nous parlons d`indiscipline. Et nous pensons qu’il faut y mettre fin. RFI : Et si le président Gbagbo ne ramène pas la discipline dans ses rangs, est-ce que vous pouvez continuer de travailler avec lui? M.S.: Je suis sûr que cet aspect des choses a fait l`objet de discussion entre le chef de l`Etat et le Premier ministre le dimanche 11 avril et je sais que des engagements ont été pris. Pour la suite, nous ferons les constats nécessaires et nous aviserons.

Propos recueillis sur par Robert krassault
Source : RFI
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