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Économie Publié le lundi 19 avril 2010 | Le Patriote

Mamadou Touré depuis Paris: "Gbagbo n’a pas l’intention d’organiser les élections, mobilisons-nous !"

© Le Patriote Par DR
Blocages répétés du processus de paix: Touré Mamadou, président de la Coalition pour le changement rencontre les Ivoiriens de France
Samedi 17 avril 2010. Paris (France)
Les élections sont-elles possibles avec Laurent Gbagbo ? Le président de la Coalition pour le changement (CPC) et porte-parole jeune d’Alassane Ouattara n’en est pas convaincu. Samedi, au cours d’une conférence prononcée à Paris, devant une centaine de militants et sympathisants du Rassemblement des républicains (RDR), Mamadou Touré a épaté son auditoire par la pertinence de ses analyses de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. « Laurent Gbagbo n’a pas l’intention d’organiser des élections en Côte d’Ivoire », a t-il clairement indiqué. Pour étayer ses assertions, le jeune porte-parole d’ADO a énuméré un ensemble d’indices ou de faits qui sont de véritables fuites en avant. Au nombre de ceux-ci, les multiples obstacles créés par le chef d’Etat ivoirien depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) et dont le dernier en date (véritable coup d’éclat), la double dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement.
Selon les informations en possession de Mamadou Touré, la prétendue fraude imputée à Beugré Mambé n’en est rien du tout. L’ancien président de la CEI a procédé à un croisement interne dans le seul but de s’assurer qu’aucun Ivoirien ne soit injustement rayé de la liste. Comme le souhaitait d’ailleurs le FPI. Le prétexte de fraude n’était qu’une manœuvre dilatoire du camp présidentiel pour retarder une fois encore, l’échéance de l’élection. N’eût été cette mauvaise volonté des frontistes, des élections auraient pu se tenir depuis bien longtemps, comme le stipulait les recommandations de l’APO. La proclamation solennelle du FPI à réclamer des élections le plus vite possible cache en réalité, une peur bleue d’une défaite cuisante en cas d’élection dans les plus brefs délais. Quid des sondages estampillés Sofres ? Selon le conférencier, lesdits sondages qui font régulièrement les unes de la presse ivoirienne ne sont que des opérations de manipulation. « Sofres n’a jamais envoyé d’équipes en Côte d’Ivoire pour réaliser de quelconques sondages. Elle fait en réalité de la sous-traitance. C’est Marketing Field Force dirigée par Djahi Serge qui réalise ces sondages sous la houlette de James Cenach, pour le compte du FPI », a-t-il révélé devant une assistance médusée. Pour lui, tout le tintamarre fait autour de ces pseudo-études n’est que des astuces savamment concoctées pour « préparer l’opinion à un brigandage des élections comme en 2000 où il (Laurent Gbagbo) a pris le pouvoir à l’issue d’un coup d’état militaro-civil ». Et de poursuivre en déclarant, en guise d’avertissement aux militants du Rassemblement des Houphouétistes (RHDP), que « Gbagbo veut servir au peuple le schéma angolais ». Les élections, à ce jeu de cache-cache ne devraient être organisées, selon les officines du FPI qu’en…2015. Une éventualité qui a fait vivement réagir quelques membres de l’assistance qui ont, du reste, demandé aux jeunes ivoiriens de prendre leurs responsabilités, dans la délivrance de la Côte d’Ivoire.
Dans cette optique, Touré Mamadou a annoncé une série d’actions, dans un sursaut patriotique, afin de sauver un pays en lambeaux. « Dans les prochains jours, le 6 mai, nous allons organiser un giga sit-in où nous allons tirer toutes les conséquences politiques des différents blocages faits par Laurent Gbagbo ». Le nouveau président de la CEI, Youssouf Bakayoko est également dans le viseur. Les membres du CPC prévoient aussi l’acculer afin que celui-ci se bouge ou rende le tablier si la tâche à lui confiée est trop insurmontable.
La conférence a été rehaussée par la présence de certains jeunes tels que Doumbia Major, Soumahoro Sahi, Koné Ladio dit Sankara, mais aussi les principaux responsables du RHDP, en l’occurrence, Youpeh Marcel (UDPCI) et Gnizako Gogoua (RDR). Il y’a eu également, par une prise de parole énergique du président de l’Alliance pour le changement (APC) Alphonse Soro, également membre des Forces Nouvelles et conseiller du Premier ministre Guillaume Soro. Réagissant à une accusation tendant à faire porter le chapeau du blocage du processus aux FN, il a clamé que le mouvement auquel il appartient n’a pour seule finalité, l’organisation d’élection transparente à l’issue delaquelle, les forces armées des FN déposeront définitivement les armes.
Les jours à venir s’annoncent donc décisifs en Côte d’Ivoire pour le processus de sortie de crise.

(Source : Cellule de communication de la CPC).

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