La caravane de « l’expression » a marqué un arrêt hier, dans le fief de l’ex rébellion. La rencontre du quotidien avec les lecteurs qui s’est déroulée à la tribune d’échanges « le Senat »au quartier Commerce avait des invités de taille et a enregistré des débats enrichissants. Eugène Djué, l’un des invités spéciaux a profité pour se prononcer sur les rumeurs relatives à la relance de la belligérance en Côte d’Ivoire. Pour lui, il n’y a pas le feu en la demeure. Les deux ex-belligérants, a-t-il précisé, malgré les discours musclés de leurs proches, ne sont pas prêts à ouvrir le feu. «Laurent Gbagbo ne va attaquer personne. On a déjà trop de problème. On ne peut pas faire tant de sacrifice et vouloir reprendre la guerre. Ce n’est ni dans le langage de Laurent Gbagbo, ni dans le langage des Fn. Les attaques entre les proches des deux camps ne sont pas des positions officielles et ces voix discordantes ne peuvent pas remettre en cause l’accord politique de Ouaga », a-t-il coupé court aux rumeurs. Avant de souligner que sa présence à Bouaké pour participer aux obsèques d’un parent qu’il a perdu est le signe que le ciel ivoirien n’est pas menacé des coups de canons et autres armes de guerre. «J’ai tenu à être là pour dire au monde que la Côte d’Ivoire tient. Malgré la rumeur, je suis à Bouaké pour mettre fin à la psychose et surtout éviter les interprétations. Si la Côte d’Ivoire se réarme ce n’est pas pour faire la guerre. Nous sommes en train de travailler pour aller aux élections », a-t-il rassuré. Tout en emboitant le pas au membre du conseil politique de l’équipe de campagne du candidat président, Laurent Gbagbo, Bema Fofana, président de la coalition du changement et la démocratie en Côte d’Ivoire, l’autre invité spécial, a cependant reconnu que les attaques en règle de Charles Blé Goudé contre les Fn et les passe d’arme entre les deux camps, même si elles ne sont pas des positions officielles, ne sont pas de nature à tranquillisé les Ivoiriens. «Blé Goudé profite de la guerre et il ne veut pas que ça finisse. Il vit de la guerre », a-t-il attaqué. Selon lui, il faut contraindre les politiciens à aller aux élections. Le parrain de la manifestation, le maire de la ville, Fanny Ibrahim, s’est attardé sur le désarmement. A l’en croire, au lieu de faire du bruit autour du dépôt des armes, il faut plutôt procéder à la réhabilitation des casernes. «Si les casernes étaient en état, le désarmement serait déjà fait », a-t-il estimé. Le directeur général de « l’expression », Dembélé Al Seni, a pour sa part, indiqué que les priorités du gouvernement sont mal définies. «Ce qui devrait préoccuper le chef de l’Etat et le Premier ministre, c’est l’organisation des élections et non le cinquantenaire qui va coûter plus de 20 milliards. Alors qu’avec 10 milliards on peut réinsérer 60 000 jeunes », a-t-il remarqué.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara
