En dépit du semblant d’optimisme et de sérénité qu’il affiche actuellement, le chef de l’ex-rébellion, Soro Kigbafory Guillaume est profondément gêné, voire désarçonné par les propos du président du Front populaire ivoirien (FPI) M. Pascal Affi N’guessan. Les déclarations fracassantes de l’ancien maire de Bongouanou, relativement au désarmement et à la réunification du pays, de même que les incessants appels au limogeage de Soro constituent, en réalité, un os dans la gorge du successeur de Charles Konan Banny.
Il faut vraiment être Guillaume Soro, le leader charismatique de l’ex-rébellion pour afficher une sérénité à toute épreuve devant la grande offensive que mène actuellement le camp présidentiel contre les Forces Nouvelles. Car, nonobstant la levée de boucliers sans précédent de l’establishment socialiste à l’endroit des ex-rebelles, le successeur de Charles Banny continue de garder la tête froide, malgré la tempête. Cependant, sa dernière sortie dans l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique » et les déclarations intempestives de la porte-parole des FN, Me Affoussy Bamba de même que celles de Félicien Sékongo, ci-devant, porte-parole du SG des Forces Nouvelles incitent à croire que la fébrilité a désormais gagné le camp des ex-rebelles. Le dernier cité, au cours d’un point de presse qu’il a
Soro entre le marteau et l’enclume
animé le vendredi 16 avril 2010 dernier au secrétariat général des FN à Bouaké, ne s’est pas embarrassé de fioritures pour déclarer que « la reprise de la guerre n’est pas la solution ». Cette déclaration de Sékongo Félicien, postérieure à celles tenues auparavant par le premier ministre Guillaume Soro et Affoussy Bamba, montre clairement que la sérénité a irrémédiablement foutu le camp chez les Forces Nouvelles. Au point où d’aucuns ont commencé à se poser des questions. Et non des moindres. En effet, si Si Sékongo estime que la reprise des hostilités n’est réellement pas la panacée de la crise ivoirienne, pourquoi alors ne convainc-t-il pas ses hommes à déposer les armes de sorte à éviter d’éventuels affrontements avec le camp présidentiel ? Question d’autant plus fondée que le camp présidentiel a toujours fait du désarmement de l’ex-rébellion, une condition sine qua non avant le déroulement du futur scrutin présidentiel. Et que, s’il devrait avoir des assauts sur le Nord, ceux-ci devraient être subordonnés au dépôt des armes des Com’zone et autres combattants des FN. En réalité, les propos de Félicien Sékongo traduisent, ni plus ni moins, la frilosité, la fébrilité et surtout la peur-panique qui se sont emparées des ex-rebelles depuis les sorties fracassantes d’Affi N’guessan, Blé Goudé et d’autres pontes du FPI sur la nécessité impérieuse pour les FN de désarmer sans délais. Comment pouvait-il d’ailleurs en être autrement, quand on sait aujourd’hui que l’ex-rébellion n’a ni le courage ni les moyens logistiques nécessaires de résister à un éventuel déluge de feu du camp présidentiel sur les zones CNO. A la vérité, Félicien Sékongo ne fait que stigmatiser plus haut, les inquiétudes exprimées plus bas par Soro et ses hommes. Qui, il faut l’avouer, sont désormais entre le marteau et l’enclume. Car, aussi longtemps que le pays ne sera pas réunifié, le Premier ministre courra, non seulement le risque de subir le même sort que Diarra et Banny, mais aussi et surtout d’exposer sa base à d’éventuels « bombardements » des FANCI. L’on comprend, dès lors, que les récentes déclarations d’Affi N’guessan et de Blé Goudé ne sont pas fortuites. Pas plus d’ailleurs qu’elles ne sont à minimiser. Et Guillaume Soro a beau affirmer et ressasser qu’il n’a pas signé d’accord avec l’entourage du Président Gbagbo, la réalité est qu’Affi et Blé ne peuvent raisonnablement prendre sur eux la décision de charger l’ex-rébellion sans toutefois l’aval ou la caution du chef de l’Etat.
La grande naïveté des Forces Nouvelles
D’ailleurs, les Forces Nouvelles ignorent-elles qu’Affi N’guessan en plus d’être le président du FPI est également le porte-parole du candidat Laurent Gbagbo ? Et que Charles Blé Goudé lui, est son DNC chargé de la jeunesse ? En tout état de cause, si Affi et Blé n’ont pas la caution du chef de l’Etat, pourquoi alors celui-ci ne se résout pas à les désavouer publiquement ? Dans tous les cas, ceux des Forces Nouvelles qui continuent de croire que l’ex-Premier ministre et l’ex-leader du syndicat estudiantin prêchent dans le désert ne font qu’étaler leur grande naïveté politique. Etant entendu que le Président Gbagbo lui-même ne se mettra jamais au même niveau que Guillaume Soro pour engager d’éventuelles polémiques sur le désarmement avec lui, encore moins avec Affoussy Bamba. D’ailleurs, tout le monde sait que le Président Laurent Gbagbo, en politicien habile et rusé a toujours fait dire à ses fidèles lieutenants, ce qu’il pense lui-même. Quoiqu’il en soit, la dernière sortie de Sékongo Félicien à Bouaké est révélatrice de deux faits majeurs. D’un, elle montre que les FN redoutent fortement la reprise des hostilités parce qu’elles n’ont plus la puissance de feu de 2002. Et de deux, cette sortie met à nue l’embarras de Guillaume face aux menaces du camp présidentiel. Or, dans un cas comme dans l’autre, il demeure évident que le sommeil du Premier ministre est fortement troublé actuellement par la grande offensive du FPI contre lui et ses hommes. En réalité, contrairement à ses laudateurs et autres thuriféraires, Soro est conscient de ce que ses jours sont comptés à la Primature tant qu’il ne parvient pas à désarmer ses hommes et à restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Auquel cas, tout pourrait lui arriver dès lors.
Michel Ziki
Il faut vraiment être Guillaume Soro, le leader charismatique de l’ex-rébellion pour afficher une sérénité à toute épreuve devant la grande offensive que mène actuellement le camp présidentiel contre les Forces Nouvelles. Car, nonobstant la levée de boucliers sans précédent de l’establishment socialiste à l’endroit des ex-rebelles, le successeur de Charles Banny continue de garder la tête froide, malgré la tempête. Cependant, sa dernière sortie dans l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique » et les déclarations intempestives de la porte-parole des FN, Me Affoussy Bamba de même que celles de Félicien Sékongo, ci-devant, porte-parole du SG des Forces Nouvelles incitent à croire que la fébrilité a désormais gagné le camp des ex-rebelles. Le dernier cité, au cours d’un point de presse qu’il a
Soro entre le marteau et l’enclume
animé le vendredi 16 avril 2010 dernier au secrétariat général des FN à Bouaké, ne s’est pas embarrassé de fioritures pour déclarer que « la reprise de la guerre n’est pas la solution ». Cette déclaration de Sékongo Félicien, postérieure à celles tenues auparavant par le premier ministre Guillaume Soro et Affoussy Bamba, montre clairement que la sérénité a irrémédiablement foutu le camp chez les Forces Nouvelles. Au point où d’aucuns ont commencé à se poser des questions. Et non des moindres. En effet, si Si Sékongo estime que la reprise des hostilités n’est réellement pas la panacée de la crise ivoirienne, pourquoi alors ne convainc-t-il pas ses hommes à déposer les armes de sorte à éviter d’éventuels affrontements avec le camp présidentiel ? Question d’autant plus fondée que le camp présidentiel a toujours fait du désarmement de l’ex-rébellion, une condition sine qua non avant le déroulement du futur scrutin présidentiel. Et que, s’il devrait avoir des assauts sur le Nord, ceux-ci devraient être subordonnés au dépôt des armes des Com’zone et autres combattants des FN. En réalité, les propos de Félicien Sékongo traduisent, ni plus ni moins, la frilosité, la fébrilité et surtout la peur-panique qui se sont emparées des ex-rebelles depuis les sorties fracassantes d’Affi N’guessan, Blé Goudé et d’autres pontes du FPI sur la nécessité impérieuse pour les FN de désarmer sans délais. Comment pouvait-il d’ailleurs en être autrement, quand on sait aujourd’hui que l’ex-rébellion n’a ni le courage ni les moyens logistiques nécessaires de résister à un éventuel déluge de feu du camp présidentiel sur les zones CNO. A la vérité, Félicien Sékongo ne fait que stigmatiser plus haut, les inquiétudes exprimées plus bas par Soro et ses hommes. Qui, il faut l’avouer, sont désormais entre le marteau et l’enclume. Car, aussi longtemps que le pays ne sera pas réunifié, le Premier ministre courra, non seulement le risque de subir le même sort que Diarra et Banny, mais aussi et surtout d’exposer sa base à d’éventuels « bombardements » des FANCI. L’on comprend, dès lors, que les récentes déclarations d’Affi N’guessan et de Blé Goudé ne sont pas fortuites. Pas plus d’ailleurs qu’elles ne sont à minimiser. Et Guillaume Soro a beau affirmer et ressasser qu’il n’a pas signé d’accord avec l’entourage du Président Gbagbo, la réalité est qu’Affi et Blé ne peuvent raisonnablement prendre sur eux la décision de charger l’ex-rébellion sans toutefois l’aval ou la caution du chef de l’Etat.
La grande naïveté des Forces Nouvelles
D’ailleurs, les Forces Nouvelles ignorent-elles qu’Affi N’guessan en plus d’être le président du FPI est également le porte-parole du candidat Laurent Gbagbo ? Et que Charles Blé Goudé lui, est son DNC chargé de la jeunesse ? En tout état de cause, si Affi et Blé n’ont pas la caution du chef de l’Etat, pourquoi alors celui-ci ne se résout pas à les désavouer publiquement ? Dans tous les cas, ceux des Forces Nouvelles qui continuent de croire que l’ex-Premier ministre et l’ex-leader du syndicat estudiantin prêchent dans le désert ne font qu’étaler leur grande naïveté politique. Etant entendu que le Président Gbagbo lui-même ne se mettra jamais au même niveau que Guillaume Soro pour engager d’éventuelles polémiques sur le désarmement avec lui, encore moins avec Affoussy Bamba. D’ailleurs, tout le monde sait que le Président Laurent Gbagbo, en politicien habile et rusé a toujours fait dire à ses fidèles lieutenants, ce qu’il pense lui-même. Quoiqu’il en soit, la dernière sortie de Sékongo Félicien à Bouaké est révélatrice de deux faits majeurs. D’un, elle montre que les FN redoutent fortement la reprise des hostilités parce qu’elles n’ont plus la puissance de feu de 2002. Et de deux, cette sortie met à nue l’embarras de Guillaume face aux menaces du camp présidentiel. Or, dans un cas comme dans l’autre, il demeure évident que le sommeil du Premier ministre est fortement troublé actuellement par la grande offensive du FPI contre lui et ses hommes. En réalité, contrairement à ses laudateurs et autres thuriféraires, Soro est conscient de ce que ses jours sont comptés à la Primature tant qu’il ne parvient pas à désarmer ses hommes et à restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Auquel cas, tout pourrait lui arriver dès lors.
Michel Ziki
