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Politique Publié le mercredi 21 avril 2010 | Notre Voie

Enquêtes sur les événements de Gagnoa - Ange Kessi met la gendarmerie aux trousses de Djédjé Mady

© Notre Voie Par Emma
RHDP - Pr Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du PDCI-RDA, président du Directoire du RHDP
Le procureur militaire a indiqué hier que le président du directoire du RHDP, qui a refusé par deux fois de se faire entendre en tant que témoin dans l’enquête sur les événements de Gagnoa, risque d’être frappé par la rigueur de la loi. Le professeur Alphonse Djédjé Mady ne bénéficiera plus d’un traitement particulier de la part du procureur militaire, directeur de l’enquête sur les manifestations du RHDP qui ont occasionné des morts à Gagnoa dans le courant du mois de février dernier. Prenant acte hier du refus du secrétaire général du PDCI et président du RHDP de répondre à son “invitation”, Ange Kouamé Kessi a donné feu vert à la gendarmerie pour poursuivre son enquête conformément à la procédure en vigueur. “C’est par respect pour sa personne que je l’ai invité à mon bureau pour qu’il nous dise ce qu’il sait de ces événements. Je précise que monsieur Djédjé Mady n’était pas convoqué par le tribunal militaire. Je l’ai invité pour qu’il soit entendu par les enquêteurs de la gendarmerie. Mais comme il refuse de venir, je vais laisser la gendarmerie qui est chargée de l’enquête faire son travail. Dès demain, il recevra une convocation de la gendarmerie en bonne et due forme”, a dit le chef du parquet militaire qui est convaincu que “Djédjé Mady et ses avocats conduits par Me Jeannot Ahoussou usent de subterfuges et de mauvaise foi pour ne pas se présenter devant les enquêteurs”. S’agissant de la compétence du tribunal militaire à entendre le porte-parole du RHDP qui est un civil, Ange Kessi a apporté des éclairages utiles. “Tout civil peut être entendu comme témoin devant toute juridiction. Les avocats de Djédjé en sont parfaitement conscients. Ils l’ont mentionné dans la lettre qu’ils m’ont fait parvenir”. Dans le courrier en question, daté du 15 avril et signé de Mes Jeannot Ahoussou et Beira Ehi Marc, les avocats de Djédjé Mady évoquent “la situation exceptionnelle du pays, l’impunité généralisée et les violations des droits de l’homme” pour expliquer la non comparution de leur client. Une attitude que déplore le directeur de l’enquête. “On ne peut pas prétendre combattre l’impunité et refuser de venir témoigner dans une affaire où il y a eu mort d’homme. La seule façon de montrer qu’on veut que justice soit rendue, et que ceux qui ont tué les personnes à Gagnoa soient punis, c’est de venir témoigner. Malheureusement, on assiste à un comportement qui tend plutôt à cautionner l’impunité”. Le procureur militaire n’a pas manqué de relever une “obstruction à l a justice” de la part des avocats à qui il demande de démissionner du barreau s’ils estiment que la Côte d’Ivoire n’est pas un pays de droit. “Me Ahoussou doit arrêter d’aller plaider au tribunal s’il estime que nous ne sommes pas dans un pays de droit”. A la question de savoir ce qu’il adviendrait si le président du directoire du RHDP ne répond pas à la convocation de la gendarmerie, le directeur de l’enquête s’est voulu assez ferme. “La gendarmerie fera son travail. S’il refuse de répondre, je vais saisir le juge d’instruction qui pourra l’y contraindre par l’application de l’article 107 du code de procédure pénale”. Le procureur militaire, qui n’écarte pas la possibilité d’entendre les principaux leaders du RHDP, tient à faire remarquer que l’affaire est encore au stade d’enquête et non au niveau du tribunal militaire. Junior Dekassan
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