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Politique Publié le mercredi 21 avril 2010 | Nuit & Jour

Sortie de crise / Après les déclarations de Meleu Mathieu - Vers la reprise du processus d’enrôlement

A la suite d’une rencontre avec la mission d’évaluation de l’ONU, le professeur Meleu Mathieu, directeur général de l’Institut national de statistique (INS) a fait une sortie sur ONUCI-FM au cours laquelle il a dénoncé des cas de fraudes avérées sur la liste électorale provisoire. Depuis cette remise en cause de la ‘’liste blanche’’ par le patron de l’INS, d’aucuns n’hésitent plus à croire en la thèse d’une éventuelle reprise du processus d’identification et de recensement électoral.

La récente sortie du professeur Meleu Mathieu sur ONUCI-FM continue de faire des vagues en Eburnie. Ce jour-là, de manière péremptoire, le DG de l’INS a déclaré que : « sur la liste blanche par construction, il y a eu des personnes de nationalité étrangère. Car il s’est trouvé que tous ceux qui sont sur la liste de 2000 et qui sont venus se faire enrôler, on n’avait pas à regarder leur problème de nationalité. Donc les étrangers qu’on trouve sur la liste blanche viennent principalement de là… » Mais, le DG de l’INS ne s’arrête pas en si bon chemin. Car, dans son argumentaire, il rappelle « qu’il y a aussi les fraudeurs, c'est-à-dire ceux qui se sont donnés des mamans qui ne sont pas les leurs… » Pour le patron de l’Institut national de la statistique, la seule solution à même de remédier à cette situation est l’usage du croisement populaire. Point n’est besoin de préciser que depuis la sortie de Meleu Mathieu, les supputations vont bon train en Eburnie. D’aucuns estiment qu’en tenant un tel discours, le DG de l’INS avait à cœur de susciter un vrai-faux débat aux fins de compromettre voire retarder l’échéance électoral. D’autres par contre estiment que le patron de l’INS a eu une bonne dose de courage pour mettre le doigt sur la plaie. Mais, dans un sens

Meleu désavoue Mambé et la SAGEM

comme dans l’autre, la réalité est que le professeur a encore une fois désavoué Beugré Mambé et la SAGEM qui ont de tout temps soutenu la fiabilité de cette opération. L’on se rappelle d’ailleurs qu’au lendemain de la saisine du ministre de l’Intérieur par le chef de l’Etat relativement aux cas de fraude dont la CEI s’était rendue coupable, Beugré Mambé avait rejeté en bloc les accusateurs formulées contre sa personne. Aussi, face au Premier ministre et au facilitateur de la crise ivoirienne qui lui demandaient de rendre le tablier parce que trempé dans ce scandale qui avait éclaboussé son institution, l’ex-patron de la CEI avait encore opposé un refus catégorique. Au point où, la seule alternative que se présentait au Président Gbagbo était de dissoudre purement et simplement la Commission électorale indépendante. Aujourd’hui, en faisant une telle révélation, Meleu Mathieu avait certainement à cœur de désavouer Mambé qui a toujours soutenu la fiabilité de l’opération d’identification et de recensement des Ivoiriens. Et par ricochet, légitimer la thèse de l’audit de la liste des 5,3 millions d’électeurs appelés « liste blanche ».

Vers la reprise de l’enrôlement ?

Or, il est de notoriété que l’opposition significative, réunie au sein du RHDP s’est toujours opposée, avec hargne, à l’audit de cette liste électorale provisoire, estimant qu’elle a été jugée crédible par l’ONU. Face donc à cette situation, la solution qui s’impose aux deux parties serait certainement de couper la poire en deux. C'est-à-dire que les deux camps, à défaut d’opter pour la reprise totale de l’enrôlement, ou même d’accepter l’audit de cette liste, pourraient au moins se mettre d’accord sur le croisement populaire proposé par le professeur Meleu Mathieu. Car, s’il est réellement prouvé que des personnes étrangères se sont faites enrôler frauduleusement aux fins de bénéficier de la nationalité ivoirienne, la logique voudrait qu’elles en soient extirpées. D’autant plus que l’opposition ivoirienne, tout comme le camp présidentiel s’accordent à dire que le futur scrutin devra être le plus transparent possible afin de permettre au pays de sortir définitivement de cette situation névralgique qui n’a que trop duré. Dans tous les cas, l’opposition a beau crier que Meleu Mathieu veut faire du dilatoire pour compromettre la tenue de la future présidentielle, la réalité est que personne n’acceptera que des étrangers prennent part à un scrutin qui n’est pas le leur. Aussi, le RHDP n’a véritablement rien à craindre dans un contexte de croisement populaire dans la mesure où il revient à celui qui conteste la nationalité d’un pétitionnaire de donner la preuve du faux. Et de ce point de vue, l’on devra être rassuré de ce que personne ne pourra prendre le risque de dénoncer d’autres personnes, si tant est qu’elles ne se sont pas rendues coupables de fraude.

Michel Ziki


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