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Politique Publié le mercredi 21 avril 2010 | Fraternité Matin

Colonel Ange Kessi : une affaire pénale ne se gère pas comme une affaire civile

© Fraternité Matin Par DR
Justice militaire : Lt/colonel Ange Kessi Kouamé Bernard, Commissaire du gouvernement
Invité à se présenter hier au tribunal militaire, le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le Pr. Alphonse Djédjé Mady, n’est pas venu au rendez-vous. C’est la deuxième fois que le porte-parole du Rhdp et secrétaire général du Pdci-Rda refuse de répondre à une convocation. Ce qui a amené le commissaire du gouvernement, le Lt/colonel Ange Kessi Kouamé Bernard, directeur des enquêtes en cours, a expliqué aux nombreux journalistes présents à la conférence, les raisons de la convocation qu’il s’est permis d’adresser à Djédjé Mady.

En présence du colonel Gnahoré de la gendarmerie, venu avec ses collaborateurs pour auditionner le chef de file des houphouétistes, Ange Kessi a fait savoir ce qui suit : «Djédjé Mady est convoqué pour se présenter devant les enquêteurs et non devant le tribunal militaire. C’est pourquoi, les convocations lui sont servies par la gendarmerie.

Et si j’ai demandé à ce qu’il soit reçu par les enquêteurs gendarmes à mon bureau, c’est bien par courtoisie et par respect pour sa personne. Maintenant qu’il persiste dans son refus de se présenter, je vais laisser les gendarmes faire leur travail et nous aviserons par la suite. Mais, qu’il sache qu’il s’agit ici d’une affaire pénale et elle ne se gère pas comme une affaire civile où les avocats interviennent exclusivement dans la procédure».

Par la suite, le chef du parquet militaire explique que contrairement aux insinuations faites dans certains journaux de la place, l’affaire est au stade de l’enquête et aucune poursuite judiciaire n’est encore engagée contre qui que ce soit, et encore moins contre le Pr. Alphonse Djédjé Mady. Ce dernier, évoque-t-il, est convoqué au même titre que la centaine de personnes au nombre desquelles le préfet de région du Fromager, tous déjà entendus par la gendarmerie.

Selon le Lt/colonel Ange Kessi, c’est de cette même façon que le Pr. Djédjé Mady devrait se présenter devant les gendarmes à Gagnoa. Ange Kessi, premier responsable de la procédure, dit avoir usé de son autorité dans le traitement du dossier, pour que le concerné soit auditionné de façon plus décente aux fins de lui éviter le déplacement à Gagnoa. Déplacement susceptible de créer des troubles avec un éventuel déferlement de militants du Rhdp dans la capitale du Fromager.

Sur le contenu des explications que les enquêteurs attendent du Sg du Pdci, le conférencier indique : «On demande à Djédjé Mady de se présenter parce que c’est bien à la suite de sa déclaration à la télévision que la marche qui a occasionné des morts à Gagnoa a eu lieu. Des Forces de défense et de sécurité sont accusées d’avoir tiré à balles réelles sur la foule. Les chefs des Fds ont été déjà interrogés. Et il reste que Djédjé Mady vienne expliquer le contenu de sa déclaration faite. Et qu’il témoigne de ce qu’il a vu des Fds tirer, etc.

Voyez-vous, ce qu’on recherche, ce sont les auteurs des tueries». A la question de savoir quel est le sort de Djédjé Mady, si sa responsabilité pénale venait à être établie, le procureur militaire répond en ces termes : «Si nous estimons établie la responsabilité pénale de Djédjé Mady ou toute autre personne civile, le tribunal militaire se dessaisira du dossier au profit du procureur de la République».

Le commissaire du gouvernement qui entend conduire à terme la procédure, dit que la loi s’appliquera dans toute sa rigueur. Et il se dit prêt à saisir un juge d’instruction par un réquisitoire introductif comme le lui permet l’article 107 du code de procédure pénale, si Djédjé Mady s’obstine dans son refus de se présenter aux enquêteurs. Sur les raisons de la réticence du président du directoire du Rhdp, le conférencier brandit un courrier à lui adressé par les avocats de ce dernier.

Entre autres, Me Ahoussou-Kouadio Jeannot et Me Beira Ehi Marc qui écrivent : «Nous savons tous que le tribunal militaire est incompétent pour poursuivre un civil. Nous savons tous que tout civil peut être entendu comme témoin devant toute juridiction. Mais la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le pays, les fréquentes violations des droits de l’homme, des textes, les abus de pouvoir, l’impunité généralisée nous amènent à être prudents». Les avocats font savoir par ailleurs que la déclaration lue par Djédjé Mady et qui justifie sa convocation, engage tout aussi les premiers dirigeants des partis politiques qui composent le Rhdp. Commentaire de Ange Kessi : «C’est justement pour ne pas qu’il y ait impunité qu’il faut se présenter devant la justice pour contribuer à la manifestation de la vérité».

Landry Kohon
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