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Politique Publié le jeudi 22 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Blocages du processus électoral, batailles autour du mode opératoire et des acquis de l`identification : Le président Bakayoko très embarrassé

© Le Nouveau Réveil Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Photo d`archives. Passation de charges à la Commission électorale indépendante (CEI) entre l`ancien président, Robert Mambé Beugré et le nouveau, Youssouf Bakayoko (photo)
Comment relancer un processus électoral dans un contexte socio-politique marqué par des rivalités politiques exacerbées et des intérêts politiques divergeants ? Comment réactiver et vider définitivement le contentieux électoral pour en arriver à la liste électorale définitive et fixer la date des élections ? Toutes ces questions auxquelles les Ivoiriens attendent des réponses sont à la vérité au centre d`une véritable bataille politique qui se déroule sans éclats de voix, pour l`instant, à la Primature. Les intérêts sont énormes. Et contre son gré, le président de la Cei se voit obligé d`attendre l`issue de cette bataille entre experts et politiques avant de reprendre les manœuvres. De quoi s`agit-il ?
Ce n`est un secret pour personne que la crise née de l`affaire des 429.000 pétitionnaires, qui a conduit à la double dissolution de la Cei et du gouvernement le 12 février dernier, a sérieusement endommagé le tissu de confiance entre les acteurs politiques ivoiriens. Le camp présidentiel a voulu se servir de ce prétexte pour remettre en cause tout le travail effectué par l`équipe Mambé. N`ayant pu obtenir la révision du format de la Cei comme le souhaitait Gbagbo, le camp présidentiel n`a pas pour autant " déposé les armes ".
Dans les discussions qui ont cours actuellement à la Primature et qui réunissent toutes les structures techniques de l`identification, les représentants de l`Onuci et du Facilitateur, il est question de définir un nouveau mode opératoire pour traiter le gisement des 5,3 millions d`électeurs issus de la liste blanche et des 1,03 million issus de la liste grise.

Tagro à la manœuvre à travers l`Oni et la CNSI

Le camp présidentiel estime en effet que la liste des 5,3 millions de pétitionnaires croisés positivement avec les fichiers historiques contient des étrangers. Des gens ont pu s`inscrire avec de fausses pièces, s`attribuer des mamans qui ne sont pas les leurs. Pis, les partisans de Gbagbo mettent en doute la fiabilité du fichier 2000 qui a pourtant servi de premier filtre pour récupérer les électeurs ivoiriens après l`opération d`identification. Selon les accords même de Ouaga. Pour ces derniers, il faut auditer cette liste. Quant à la liste grise des 1,033 million, le camp présidentiel la regarde avec encore plus de suspicion. Comme un gros réservoir d`étrangers qui se sont fait enrôler avec de faux papiers et qu`on n`arrive à retrouver nulle part dans les fichiers historiques. Pour résoudre le cas de ceux-ci, les partisans de Gbagbo proposent qu`on aille au croisement populaire alors que le Rhdp suggère plutôt l`ouverture d`un contentieux électoral suivant le mode opératoire utilisé pour sortir la liste provisoire des 5,3 millions.
Plus simplement, c`est le mode opératoire ancien qui est remis en cause et contesté. Pour le Fpi, ce mode opératoire a montré ses limites, il n`est plus fiable. De même que les résultats qu`il a permis d`obtenir tant au niveau de la liste blanche que de la liste grise sont suspectes et contestables. Considérant ainsi que le débat ouvert étant une question liée à la nationalité, le camp présidentiel suggère que dans le nouveau mode opératoire, l`examen de ces questions soit reversé à la compétence de l`Oni et de la Cnsi qui sont en réalité des démembrements du ministère de l`Intérieur, donc sous la tutelle de M. Désiré Tagro. " La gestion de la liste des cas litigieux, visant essentiellement à préciser la nationalité des pétitionnaires y figurant et à les faire inscrire sur la liste électorale provisoire sera pilotée par l`Oni et la CNSI ", confie une source citant un document sur la table de discussion des experts.
Plus donc question d`aller vers les commissions locales de la Cei et le cas échéant vers les tribunaux pour faire une demande en inscription ou en radiation. Cette démarche est abandonnée au profit d`un comité de traitement des réclamations qui siègera dans les commissions locales de la Cnsi et composé de représentants de la Cei, de la Cnsi, de l`Ins, de l`Oni et Sagem en qualité d`observateur. Ce comité est présidé par la Cnsi et l`Oni en assure le secrétariat. Le nouveau mode opératoire admet entre autres la preuve testimoniale pour attester de la citoyenneté ivoirienne du pétitionnaire. Comme son nom l`indique, cette procédure est fondée sur le témoignage public. C`est-à-dire qu`on va réunir des chefs traditionnels ou religieux, des représentants de partis politiques, de la société civile, des militaires, de l`Onuci, des élus de la localité et procéder à un interrogatoire public pour savoir si tel est Ivoirien ou ne l`est pas. " Ces réclamations auront lieu auprès des bureaux du comité de traitement des réclamations installés dans les sous-préfectures ", précise ce nouveau mode opératoire en discussion.
A y voir donc de près, c`est une tentative de dépouillement de la Cei, du retour en force de l`administration à travers ses démembrements dans le processus électoral. Quelque chose que le ministre de l`Intérieur avait tenté de faire le 15 janvier dernier à travers une curieuse circulaire adressée aux nombres du corps préfectoral à qui il était demandé de reprendre l`initiative du contentieux électoral.

Que fait la Cei ?

Le président Youssouf Bakayoko serait très embarrassé par cette situation. Les blocages actuels n`étant ni d`ordre juridique, ni d`ordre technique, mais purement politique.
Le Rhdp estime que si l`on a le problème de la crise de confiance soulevé par le Fpi en renouvelant le présidium de la Cei, il n`est pas question de remettre en cause les acquis et les moyens techniques et opérationnels qui ont permis d`obtenir des résultats jugés crédibles par les Nations-Unies. Le président de la Cei a décidé de s`accrocher, lui, aux textes, il s`interdit de s`impliquer dans les débats à polémique, d`en rajouter aux querelles politiciennes. Selon en effet des sources proches de la Cei, le président Bakayoko est convaincu qu`il a un travail de rapprochement à faire. Et qu`un tel travail ne peut prospérer s`il s`accompagne de tambours, d`injonctions et de coups de chicottes. Tenant compte de la sensibilité de sa mission, l`homme veut manœuvrer avec discrétion, tempérance. Aujourd`hui, il est question de s`accorder autour d`un mode opératoire consensuel. C`est seulement après cela que Youssouf Bakayoko pourra être jugé. Son rôle est d`organiser les élections et tous les Ivoiriens l`attendent sur ce terrain. Mais dans le cas spécifique de la Côte d`Ivoire, certaines opérations clefs sont indispensables. Et tout ne relève pas de la seule et unique volonté de la Cei.
Après son élection, le nouveau président a visité sa maison, fait l`état des lieux, l`état des acquis, il n`attend que le feu vert des acteurs politiques. " Il n`est ni autiste, ni aphone, il se veut l`animateur d`une équipe solidaire, soudée et responsable qui entend donner une lisibilité forte aux programmes de la Cei en évitant de l`installer dans le lendemain de l`imprévision et des manœuvres incomprises ". Telle est la vision de Youssouf Bakayoko.

AKWABA ST CLAIR
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