Des informations graves ont circulé dans la métropole abidjanaise. Une reprise des hostilités entre les FANCI et les FAFN avait été programmée, selon certaines sources assez crédibles, autour de la fête de la Pâques. Mais, fort heureusement, la fête est passée sans l’opération "Dignité II". Comment l’équilibre de la terreur a sauvé la Côte d’Ivoire d’un bain de sang et d’un carnage jamais vécus par les Ivoiriens ?
Une attaque des positions des Forces Nouvelles, comme en novembre 2004, se peaufinait dans les laboratoires à conflits du Front populaire ivoirien (FPI). Et les discours de Gbagbo : "J’ai les moyens de désarmer les rebelles par la force. C’est la communauté internationale qui m’empêche d’utiliser ces moyens", avaient fini par convaincre les plus sceptiques d’une guerre fratricide imminente.
Alcide Djédjé, le représentant de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité de l’ONU et proche du président Laurent Gbagbo, n’a-t-il pas affirmé que "nous désarmerons par la force" ? Charles Blé Goudé et Affi N’Guessan n’ont-ils pas parcouru villes et villages pour annoncer qu’il n’y aura pas d’élections sans le désarmement des "rebelles" ? Ces sorties de Gbagbo (western) et de ses proches, annonçaient ainsi une reprise des hostilités armées. Du côté des Forces Nouvelles, des dispositions étaient prises pour parer à toute éventualité de reprise des hostilités. Les éléments des FAFN étaient en alerte maximale. La semaine dernière, dans une parade exceptionnelle, des éléments des Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) ont fait des descentes dans les rues de Bouaké. "Ces derniers temps, des rumeurs font état de la présence à Bouaké de personnes infiltrées en vue de la reprise des hostilités. On affirme même que la guerre est imminente. Ces activités militaires constatées cette semaine ne sont rien d’autre que des contrôles de routine", avait tenu à préciser Sékongo Félicien, porte-parole des FN, le vendredi 16 avril dernier, au cours de leur traditionnel point de presse. Une façon habile de voiler la réalité. Cependant, certains officiers des FAFN sont sereins. Ils comptent sur leur force pour se défendre contre toute attaque. "Si on nous attaque, nous répliquerons à l’israélienne", nous a confié un officier des FAFN, très proche de Wattao. Selon lui, répondre à l’israélienne signifierait : "Si un élément des FAFN tombe sous des balles dans une attaque quelconque, il doit en tomber 10 dans le camp opposé". Et le camp présidentiel qui a engagé des experts ou mercenaires israéliens, à l’effet d’en découdre avec les rebelles des Forces Nouvelles, savent de quoi parle cet officier. Car, de la même façon que le camp Gbagbo pense avoir suffisamment infiltré les zones CNO, les FAFN ne se font pas prier pour dire que "si les loyalistes nous attaquent à nouveau, ils ne sauront même pas contre qui, ils se battent. Car, nous avons assez d’éléments dans leur camp qui sont capables, aujourd’hui, de maîtriser Abidjan. Vous les voyez, ils sont tous les jours avec vous, mais vous ne savez pas leur rôle au sein des FAFN. Abidjan risque de devenir une perle de lagunes de sang", ironise, pour finir, un autre officier des ex-rebelles.
Du coup, avec les démonstrations de forces de part et d’autre des ex-belligérants, on a abouti à un équilibre de la terreur. Chacun craignant une guerre civile avec à la clé un carnage inutile. Et l’opération "Dignité II" est restée dans les laboratoires à conflits du FPI. Alors, le parti de Laurent Gbagbo use de subterfuges pour se maintenir au pouvoir sans jamais aller aux élections. Ils proposent même la réécriture de l’Accord de Ouaga. Mieux, un autre accord semble pointer du nez avec l’appel à la rescousse de l’avocat-président du Sénégal, Abdoulaye Wade, par Gbagbo. L’APO (Accord politique de Ouagadougou) est-il mort ? Vive l’APD (Accord politique de Dakar) pour repartir à zéro !!!
Guy Tressia
guy_tressia@yahoo.fr
Une attaque des positions des Forces Nouvelles, comme en novembre 2004, se peaufinait dans les laboratoires à conflits du Front populaire ivoirien (FPI). Et les discours de Gbagbo : "J’ai les moyens de désarmer les rebelles par la force. C’est la communauté internationale qui m’empêche d’utiliser ces moyens", avaient fini par convaincre les plus sceptiques d’une guerre fratricide imminente.
Alcide Djédjé, le représentant de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité de l’ONU et proche du président Laurent Gbagbo, n’a-t-il pas affirmé que "nous désarmerons par la force" ? Charles Blé Goudé et Affi N’Guessan n’ont-ils pas parcouru villes et villages pour annoncer qu’il n’y aura pas d’élections sans le désarmement des "rebelles" ? Ces sorties de Gbagbo (western) et de ses proches, annonçaient ainsi une reprise des hostilités armées. Du côté des Forces Nouvelles, des dispositions étaient prises pour parer à toute éventualité de reprise des hostilités. Les éléments des FAFN étaient en alerte maximale. La semaine dernière, dans une parade exceptionnelle, des éléments des Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) ont fait des descentes dans les rues de Bouaké. "Ces derniers temps, des rumeurs font état de la présence à Bouaké de personnes infiltrées en vue de la reprise des hostilités. On affirme même que la guerre est imminente. Ces activités militaires constatées cette semaine ne sont rien d’autre que des contrôles de routine", avait tenu à préciser Sékongo Félicien, porte-parole des FN, le vendredi 16 avril dernier, au cours de leur traditionnel point de presse. Une façon habile de voiler la réalité. Cependant, certains officiers des FAFN sont sereins. Ils comptent sur leur force pour se défendre contre toute attaque. "Si on nous attaque, nous répliquerons à l’israélienne", nous a confié un officier des FAFN, très proche de Wattao. Selon lui, répondre à l’israélienne signifierait : "Si un élément des FAFN tombe sous des balles dans une attaque quelconque, il doit en tomber 10 dans le camp opposé". Et le camp présidentiel qui a engagé des experts ou mercenaires israéliens, à l’effet d’en découdre avec les rebelles des Forces Nouvelles, savent de quoi parle cet officier. Car, de la même façon que le camp Gbagbo pense avoir suffisamment infiltré les zones CNO, les FAFN ne se font pas prier pour dire que "si les loyalistes nous attaquent à nouveau, ils ne sauront même pas contre qui, ils se battent. Car, nous avons assez d’éléments dans leur camp qui sont capables, aujourd’hui, de maîtriser Abidjan. Vous les voyez, ils sont tous les jours avec vous, mais vous ne savez pas leur rôle au sein des FAFN. Abidjan risque de devenir une perle de lagunes de sang", ironise, pour finir, un autre officier des ex-rebelles.
Du coup, avec les démonstrations de forces de part et d’autre des ex-belligérants, on a abouti à un équilibre de la terreur. Chacun craignant une guerre civile avec à la clé un carnage inutile. Et l’opération "Dignité II" est restée dans les laboratoires à conflits du FPI. Alors, le parti de Laurent Gbagbo use de subterfuges pour se maintenir au pouvoir sans jamais aller aux élections. Ils proposent même la réécriture de l’Accord de Ouaga. Mieux, un autre accord semble pointer du nez avec l’appel à la rescousse de l’avocat-président du Sénégal, Abdoulaye Wade, par Gbagbo. L’APO (Accord politique de Ouagadougou) est-il mort ? Vive l’APD (Accord politique de Dakar) pour repartir à zéro !!!
Guy Tressia
guy_tressia@yahoo.fr
