La présidentielle prévue en Côte d’Ivoire fin avril début mai n’aura plus lieu. Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), M. Youssouf Bakayoko doit être bien malheureux. Et pour cause, le successeur de Robert Beugré Mambé vient en effet d’enregistrer son premier report des élections depuis son installation à la tête de cette institution. Prévue pour se tenir fin avril début mai, la présidentielle en Côte d’Ivoire ne montre aucun signe de se tenir à cette période. Mieux, cette période semble être reléguée aux calendes grecques. Car, aucune date n’a été en réalité encore fixée par le nouveau patron de la CEI, l’ancien ministre des Affaires étrangères. Or, la période de fin avril début mai avait pourtant fait l’objet d’un cadre permanent de concertation (CPC) à Ouagadougou entre les principaux acteurs de la crise ivoirienne (Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara) avec le Facilitateur de l’Accord politique de Ouaga (APO), M. Blaise Compaoré. Pis, la CEI chargée de l’organisation d’élections justes et transparentes dans le pays ne montre nullement que cette élection pourrait se dérouler dans les quatre prochains mois. L’on en veut pour preuve le contentieux électoral qui est toujours bloqué et dont la reprise est à chaque fois remise en cause. De sorte que la tenue de la présidentielle s’achemine allègrement vers le mois d’octobre comme le recommande la constitution ivoirienne. On le voit, Youssouf Bakoyoko vient d’enregistrer un premier échec. Pourra-t-il faire mentir ses nombreux détracteurs qui doutent déjà de sa capacité à donner des élections aux Ivoiriens au prochain rendez-vous ? Les populations ivoiriennes qui souffrent de cette crise et qui voudraient la voir prendre fin par des élections transparentes croisent les doigts.
José S. Koudou
José S. Koudou