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Art et Culture Publié le mercredi 28 avril 2010 | Le Patriote

Burida : Lutte contre la piraterie - Blé Goudé n’est pas l’homme de la situation

© Le Patriote Par DR
Politique nationale - Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) et leader de la galaxie patriotique
Le pêcheur n’accroche à l’hameçon que ce que le poisson connaît. C’est sûrement cette maxime africaine qui a guidé le Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA) en s’en remettant à Charles Blé Goudé. Le Conseil d’Administration, la Direction générale et l’ensemble des artistes ivoiriens, affiliés au Burida ont confié, le jeudi dernier dans les locaux de cette structure, leur sort à Charles Blé Goudé, chef de file des "jeunes patriotes", par ailleurs président du Congrès Panafricain de la Jeunesse et pour la Paix (COJEP). A ce dernier, le Burida demande de lui prêter main forte dans la lutte contre la piraterie. «Lorsque la crise a éclaté en Côte d’Ivoire, il a suffi que tu dises aux Ivoiriens de descendre dans la rue et ils l’ont fait. Aujourd’hui, les artistes ivoiriens veulent que tu parles à tes hommes, que tu dises un mot afin que la piraterie cesse », a dit Gadji Céli Saint Joseph, Président du Conseil d’Administration du Burida. La réponse de Blé Goudé ne s’est pas fait attendre: « Je ferai en sorte que les coordinations régionales du Cojep s’impliquent dans cette lutte », s’est-il engagé avant d’implorer : « Je demande pardon aux étudiants, chassez les pirates des cités universitaires. Je demande à nos amis de la Sorbonne, du Black Market, de Siporex d’arrêter de pirater les œuvres des artistes. Car, je suis écœuré de voir que les artistes entrent en studio pour faire des gombos (spectacles ponctuels). C’est dommage qu’ils ne vivent pas de la vente de leurs albums». Pour certains artistes, en confiant cette mission de traque des pirates au chef de file des "jeunes patriotes", les responsables du Burida risquent de replonger la maison des artistes dans l’informel. Car, il est incompréhensible qu’une structure étatique sous tutelle, dotée de moyens régaliens s’en remette à un citoyen lambda pour régler un problème que la loi résout. Le décret N° 2008- 357 du 20 novembre 2008 portant réforme du Burida et de la lutte contre la piraterie est un arsenal juridique consistant sur lequel Gadji et ses collaborateurs devraient s’appuyer pour mener une lutte accrue contre la piraterie. Surtout que cette loi stipule que : « Désormais, tout pirate encourt une peine d’emprisonnement de six mois à six ans ferme assortie d’une amende de six cent mille à six millions de Francs CFA. » Cette loi va même plus loin en prenant en compte "la Copie privée". Et, le gouvernement ivoirien, lors du conseil des ministres du 14 avril dernier, a pris une Ordonnance pour rendre applicables toutes ces dispositions juridiques en vue de réprimer la piraterie. Aussi le Burida est dotée d’une unité spéciale dénommée " Brigade culturelle de lutte contre la piraterie". Cette brigade, dirigée par le Commissaire de police, Françis Ouattara, a mené de nombreuses actions dans la traque des pirates. L’on se souvient que sous Armand Obou, Françis Ouattara et ses hommes ont fait incinérer plus de 500 mille Disques Compacts (CD) saisis sur les marchés et lieux de vente d’œuvres illicites. Alors, en confiant cette tâche de traque à Blé Goudé, qui promet actionner les Coordinations régionales du Cojep, n’est-ce pas là mettre de côté les structures légales pour emprunter le chemin de l’informel ? Bien plus, ce serait une boîte de pandore qui s’ouvre pour laisser cours à une situation de chienlit ! Les membres du Cojep n’ont aucune prérogative à traquer des pirates. Blé Goudé lui- même, non plus, n’a le droit de jouer ce rôle dévolu à la police et aux hommes de loi.

Attention à la chienlit !
Par contre, si ce sont des actions de sensibilisation « de ses hommes » que le Burida sollicite Charles Blé Goudé, il faut seulement limiter ses manœuvres à cela. Si c’est uniquement cette mission, il est fort à parier que le Burida a frappé à la bonne porte. Car, pour qui connaît l’histoire de la contrefaçon des œuvres de l’esprit en Côte d’Ivoire, pendant les dix dernières années, des endroits tels que "la Sorbonne", "les Agoras", "les Parlements" et certaines Cités universitaires, sous la coupe de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), sont constamment pointés du doigt comme étant des "laboratoire de la piraterie". Et des avis vont même loin pour soutenir que, puisque ces endroits sont régentés par les hommes de Blé Goudé, le Burida fait donc bien de lui demander de « parler à ses hommes ». Car, lui seul connaît le langage à leur tenir. « Puisque c’est lui qui les a instrumentalisés, je pense qu’il saura trouver les mots et la formule pour leur demander de se consacrer à leurs études ou faire autre boulot que de pirater nos œuvres et nous tuer à petit feu », confie un célèbre artiste Zouglou, sous le sceau de l’anonymat. A regarder certains événements antérieurs il urge qu’il soit un acteur incontournable dans la sensibilisation de ses hommes. A titre d’exemple, l’on se rappelle qu’en février dernier, à la Sorbonne en plein Plateau, la Brigade culturelle de lutte contre la piraterie a essuyé des coups de feu, de pierres et autres projectiles lorsqu’elle s’y est aventurée pour saisir des CD contrefaits. « Ils ont tiré sur mes hommes. Nous avons dû replier, mais qu’ils sachent que nous reviendront, maintenant que la loi est avec nous, tous ceux que nous attraperons, nous les mettrons en prison », confiait le Commissaire Francis Ouattara au lendemain de ces rixes. Et qui ne se souvient de l’exaspération de Serges Kassy contre Richard Dakoury, un autre membre de la galaxie patriotique. En effet, Serges Kassy s’élevait contre Dakoury qu’il accusait de protéger les pirates de la Sorbonne, l’antre de ce dernier à qui il a même demandé de « de prendre ses responsabilités ».
On le voit, les responsables du Burida veulent utiliser tous les moyens pour contrer les pirates. Mais, Blé Goudé n’a ni la capacité de réquisitionner une unité de la police ou de l’armée pour traquer les pirates. Gadji et ses collaborateurs doivent donner les moyens à la Brigade culturelle afin qu’elle soit suffisamment opérationnelle sur le terrain. JAD


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