Bouaké, la capitale de l’ex-rébellion a vécu une journée sanglante, hier. Des partisans de Chérif et de Wattao ont fait usage de leurs armes pour régler un différend.
Des douilles traînent par terre, un peu plus en retrait le corps sans vie d’un jeune homme étendu dans une marre de sang, des soldats lourdement armés, le doigt sur la gâchette patrouillent dans des véhicules militaires, l’air grave. L’esplanade de l’usine Fibako, sis au quartier Ahougnanssou à Bouaké avait, hier, en milieu d’après midi, l’allure d’un véritable champ de guerre. D’un côté, les célèbres bérets verts du commandant Chérif Ousmane, kalachnikovs en mains, font d’incessants va et vient dans leurs pick-up. En face d’eux, des soldats en position de combat, proches de Dem Cool, élément de Mobio (chef de guerre décédé) et proche d’Issiaka Ouattara dit Wattao, chef d’Etat major adjoint. Une demi-heure avant, une violente altercation entre les deux détachements s’est achevée dans le sang, notamment Dem Cool et trois membres de sa garde ainsi que deux civils (Amani Kouassi Wenceslas, élève en classe de 4e au collège moderne de Koko et un homme qui faisait du footing), tous deux fauchés par des tirs d’armes automatiques. Traumatisées, les populations de Bouaké se sont terrées. Comment en est-on arrivé à cette journée sanglante? Selon des sources proches de l’ex-rébellion, tout a commencé, hier, vers 14 h. Un groupe de bérets verts débarquent à l’usine Fibako pour procéder à l’interpellation d’un ouvrier. « Cet ouvrier fait partie des travailleurs de la section corderie de la Fibako. Il faisait l’objet d’une plainte pour non paiement de dette qui s’élève à 25.000 F cfa. La situation a dégénéré quand les hommes en arme ont tenté d’embarquer le mauvais payeur de force », explique un témoin, sous le couvert de l’anonymat. Une bagarre éclate entre les éléments de Dem Cool en civil et le détachement des bérets verts. Noir de colère, Dem Cool, accompagné de sa garde rapprochée vole au secours de son ‘‘bon petit’’. Les nerfs sont à vifs, les menaces verbales fusent. « Vous nous emmerdez ! Vous nous faites chier! On a en marre de vous. » La vieille rivalité entre pro-Wattao et pro-Chérif éclate au grand jour. Les bérets verts reçoivent du renfort. Deux pick-up et un autre véhicule bourrés de soldats stationnent. La tension monte d’un cran. Avec elle, l’adrénaline. Les esprits s’échauffent et l’irréparable se produit. Durant cinq minutes, des coups de feu partent dans toutes les directions. Plusieurs combattants sont fauchés.
Dem Cool est mortellement atteint
Mortellement atteint, Dem Cool est transporté d’urgence au Chu de Bouaké où il décède des suites de ses blessures. Au moment où nous mettions sous presse, des informations concordantes, faisant état de cinq morts et de nombreux blessés. La panique s’empare des populations. Magasins, boutiques, tabliers et revendeurs de carburant baissent pavillon. Le collège technique féminin, le Cbcg et le collège moderne de Koko ferment. C’est le sauve-qui-peut. Elèves, enseignants, personnes de passage cherchent à fuir le lieu du drame. Des véhicules 4x4 bondés de soldats, armés jusqu’aux dents, arrivent de partout : du camp de Wattao et des cantonnements des bérets verts. Un mini car des bérets verts s’immobilise devant le portail de l’usine Fibako. Les hommes de Dem Cool, postés à quelques pas de là, sont sur leur garde. Ils redoutent une nouvelle attaque. Les bérets verts procèdent à des fouilles minutieuses du secteur à la recherche de leurs éléments blessés. Ils sortent des égouts, un homme blessé au pied droit. Il est évacué aussitôt sur le Chu.
La médiation en marche…
Alertés, les responsables de l’Etat-major de Forces armées des Forces nouvelles arrivent sur les lieux aux environs de 17 h. Les hommes de Dem Cool baissent la garde pour les laisser passer. L’officier, accompagné de sa garde, pénètre dans la ‘‘zone rouge’’ qui donne accès au domicile de chef de guerre mortellement atteint. Quelques minutes après, le directeur de cabinet adjoint du secrétaire général des FN, Cissé Sindou, à bord de son véhicule 4x4 fait son apparition. Après un tour pour prendre le pouls de la situation, il rebrousse chemin. Le troisième responsable FAFN à se présenter sur les lieux est le commandant Soro Dramane dit « commandant docteur ». A la tête d’un impressionnant cortège, il entre dans la zone rouge. Pour échanger avec les hommes de Dem Cool encore sous l’effet de la colère. Le chef d’Etat major des FAFN, le général Soumaïla Bakayoko, aux dernières nouvelles, a fait le déplacement dans les familles endeuillées pour présenter les condoléances du mouvement. Il a indiqué qu’il ne s’agit pas d’un affrontement entre factions des FN. Aujourd’hui, le Cema fera le tour des différents camps pour ramener le calme.
Marcel Konan
Correspondant régional
Lég : Les hommes de Guillaume Soro ont fait parler la poudre hier à Bouaké. Le bilan est lourd : plusieurs morts et de nombreux blessés.
Des douilles traînent par terre, un peu plus en retrait le corps sans vie d’un jeune homme étendu dans une marre de sang, des soldats lourdement armés, le doigt sur la gâchette patrouillent dans des véhicules militaires, l’air grave. L’esplanade de l’usine Fibako, sis au quartier Ahougnanssou à Bouaké avait, hier, en milieu d’après midi, l’allure d’un véritable champ de guerre. D’un côté, les célèbres bérets verts du commandant Chérif Ousmane, kalachnikovs en mains, font d’incessants va et vient dans leurs pick-up. En face d’eux, des soldats en position de combat, proches de Dem Cool, élément de Mobio (chef de guerre décédé) et proche d’Issiaka Ouattara dit Wattao, chef d’Etat major adjoint. Une demi-heure avant, une violente altercation entre les deux détachements s’est achevée dans le sang, notamment Dem Cool et trois membres de sa garde ainsi que deux civils (Amani Kouassi Wenceslas, élève en classe de 4e au collège moderne de Koko et un homme qui faisait du footing), tous deux fauchés par des tirs d’armes automatiques. Traumatisées, les populations de Bouaké se sont terrées. Comment en est-on arrivé à cette journée sanglante? Selon des sources proches de l’ex-rébellion, tout a commencé, hier, vers 14 h. Un groupe de bérets verts débarquent à l’usine Fibako pour procéder à l’interpellation d’un ouvrier. « Cet ouvrier fait partie des travailleurs de la section corderie de la Fibako. Il faisait l’objet d’une plainte pour non paiement de dette qui s’élève à 25.000 F cfa. La situation a dégénéré quand les hommes en arme ont tenté d’embarquer le mauvais payeur de force », explique un témoin, sous le couvert de l’anonymat. Une bagarre éclate entre les éléments de Dem Cool en civil et le détachement des bérets verts. Noir de colère, Dem Cool, accompagné de sa garde rapprochée vole au secours de son ‘‘bon petit’’. Les nerfs sont à vifs, les menaces verbales fusent. « Vous nous emmerdez ! Vous nous faites chier! On a en marre de vous. » La vieille rivalité entre pro-Wattao et pro-Chérif éclate au grand jour. Les bérets verts reçoivent du renfort. Deux pick-up et un autre véhicule bourrés de soldats stationnent. La tension monte d’un cran. Avec elle, l’adrénaline. Les esprits s’échauffent et l’irréparable se produit. Durant cinq minutes, des coups de feu partent dans toutes les directions. Plusieurs combattants sont fauchés.
Dem Cool est mortellement atteint
Mortellement atteint, Dem Cool est transporté d’urgence au Chu de Bouaké où il décède des suites de ses blessures. Au moment où nous mettions sous presse, des informations concordantes, faisant état de cinq morts et de nombreux blessés. La panique s’empare des populations. Magasins, boutiques, tabliers et revendeurs de carburant baissent pavillon. Le collège technique féminin, le Cbcg et le collège moderne de Koko ferment. C’est le sauve-qui-peut. Elèves, enseignants, personnes de passage cherchent à fuir le lieu du drame. Des véhicules 4x4 bondés de soldats, armés jusqu’aux dents, arrivent de partout : du camp de Wattao et des cantonnements des bérets verts. Un mini car des bérets verts s’immobilise devant le portail de l’usine Fibako. Les hommes de Dem Cool, postés à quelques pas de là, sont sur leur garde. Ils redoutent une nouvelle attaque. Les bérets verts procèdent à des fouilles minutieuses du secteur à la recherche de leurs éléments blessés. Ils sortent des égouts, un homme blessé au pied droit. Il est évacué aussitôt sur le Chu.
La médiation en marche…
Alertés, les responsables de l’Etat-major de Forces armées des Forces nouvelles arrivent sur les lieux aux environs de 17 h. Les hommes de Dem Cool baissent la garde pour les laisser passer. L’officier, accompagné de sa garde, pénètre dans la ‘‘zone rouge’’ qui donne accès au domicile de chef de guerre mortellement atteint. Quelques minutes après, le directeur de cabinet adjoint du secrétaire général des FN, Cissé Sindou, à bord de son véhicule 4x4 fait son apparition. Après un tour pour prendre le pouls de la situation, il rebrousse chemin. Le troisième responsable FAFN à se présenter sur les lieux est le commandant Soro Dramane dit « commandant docteur ». A la tête d’un impressionnant cortège, il entre dans la zone rouge. Pour échanger avec les hommes de Dem Cool encore sous l’effet de la colère. Le chef d’Etat major des FAFN, le général Soumaïla Bakayoko, aux dernières nouvelles, a fait le déplacement dans les familles endeuillées pour présenter les condoléances du mouvement. Il a indiqué qu’il ne s’agit pas d’un affrontement entre factions des FN. Aujourd’hui, le Cema fera le tour des différents camps pour ramener le calme.
Marcel Konan
Correspondant régional
Lég : Les hommes de Guillaume Soro ont fait parler la poudre hier à Bouaké. Le bilan est lourd : plusieurs morts et de nombreux blessés.