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Politique Publié le vendredi 30 avril 2010 | Notre Voie

Sokouri Bohui à propos de la marche du Rhdp - “Il est criminel de saboter les intérêts du pays rien que pour affaiblir un adversaire”

Dans les causeries de vendredi (de ce jour), nous évoquons avec le député Sokouri, les questions relatives à la marche du RHDP à l’audit de la liste électorale provisoire et au désarmement. Notre Voie : nous allons ouvrir cet entretien par la fête de la liberté qui a ouvert ses portes hier jeudi à yopougon. Quels sont vos sentiments après cette première journée ? Martin Sokouri Bohui : La fête de la liberté, qui est à sa 13ème édition, mais qui en réalité devrait être à sa 20ème édition n’eût été la sale guerre qui n’a pas permis son organisation depuis 8 ans, a connu hier un début en fanfare. C’est la preuve que les militants avaient soif de cette fête qui leur a manqué. C’est aussi la preuve que pendant ces quatre jours que durera cette fête il y aura une grande mobilisation, une mobilisation exceptionnelle. C’est le lieu de féliciter l’équipe du comité d’organisation dirigée par le professeur Abou Drahamane Sangaré. Cette équipe a travaillé de jour comme de nuit pour avoir ce résultat. Nous remarquons qu’il y a eu beaucoup d’innovations par rapport aux éditions précédentes. Avec le chapiteau où nous avons des stands d’exposition, le bar, la case du chef, le podium et les écrans géants, réalisés sous la supervision du ministre Odette Sauyet que nous voulons également féliciter. Tout ceci est tout simplement beau et impressionnant. La fête a donc bien commencé sur des roulettes. Et nous sommes convaincus que le dernier jour, c'est-à-dire dimanche, la mobilisation sera encore plus forte avec la présence du président de la République, Laurent Gbagbo. ça sera l’apothéose et ce jour-là la fête sera encore plus belle avec le défilé qui sera fait en présence du chef de l’Etat. N.V. : Pendant que vous êtes à la fête de la liberté, en face, vos adversaires préparent leur marche du 15 mai pour, disent-ils, réclamer les élections. Une marche qui, selon les organisateurs durera jusqu’à ce que le président Gbagbo tombe. Est-ce que vous n’avez pas des appréhensions ? M.S.B. : Nous l’avons déjà dit et nous le répétons encore aujourd’hui, cette autre marche insurrectionnelle est la marque d’Alassane Ouattara qui demeure dans la logique du coup d’Etat. Tous les actes de cet homme montrent à l’évidence qu’il est venu détruire la Côte d’Ivoire, notre pays. La marche du 15 mai entre dans la logique d’un nouveau coup d’Etat que Ouattara prépare. C’est pour cette raison qu’il est assis à Paris en attendant que son rêve se réalise pour venir en soi disant héros. Nous connaissons ses méthodes. Si hier il a pu surprendre Bédié, nous, nous ne laisserons pas surprendre. Nous ne sommes donc pas inquiets. Mais ce qui nous désole, c’est quand le PDCI-RDA, le parti du président Houphouët qui se targue d’avoir construit ce pays fait un suivisme moutonnier à Alassane Ouattara, celui-là même dont les actions ne visent qu’à détruire la Côte d’Ivoire. Il est le père de la tentative de coup d’Etat de 1993 à la mort du président Houphouët. Il est le père du coup d’Etat du 24 décembre 1999 contre Bédié. Il est le père des tentatives de coup d’Etat contre le général Guéi en 2000 pendant la transition militaire. Il est le père de la tentative de coup d’Etat de janvier 2001. Il est le père de la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 et il est le père de la rébellion issue de ce coup de force manqué. Il est enfin le père de tous les dénigrements contre la Côte d’Ivoire à l’extérieur. Avec un tel passif à son actif, Ouattara sait très bien qu’entre les Ivoiriens et lui, c’est un amour impossible. En ce sens qu’aucun Ivoirien digne de ce nom ne peut l’accepter comme président de la République, surtout que ce pays n’est pas le sien. Et il le sait très bien. Le PDCI, qui le sait aussi, ne devrait pas l’encourager dans son action diabolique. Pour revenir à votre question, la marche insurrectionnelle du RHDP se situe à deux semaines de la tenue des Assemblées Annuelles de la BAD dans notre pays. Ce qu’elle vise, à défaut de renverser le régime, parce que dans tous les cas le RHDP n’y parviendra pas, c’est d’empêcher le retour de la Bad en terre ivoirienne. C’est simplement diabolique. C’est la grave faute politique que commettent toujours les nombrilistes. C'est-à-dire ceux qui mettent leurs intérêts égoïstes avant les intérêts de la Nation. Ouattara et le RHDP croient faire du mal au président Gbagbo, mais en réalité, c’est à la Côte d’Ivoire qu’ils font du mal car la Bad ne vient pas pour les intérêts personnels de Gbagbo et de sa famille. Ce qui se joue ici, c’est la vie de la Nation ivoirienne. En effet, à cause de la sale guerre de Ouattara, la Bad a délocalisé son siège. Et, depuis, le pays court après son retour. Nous sommes si proches du but. Il serait absurde de rater ce moment tant attendu pour des raisons d’intérêts personnels. C’est pourquoi je demande aux jeunes du RHDP de surseoir à leur marche s’ils aiment leur pays. En tout état de cause, le seul vrai combat qui vaille la peine d’être mené aujourd’hui, c’est celui du désarmement. Car c’est la seule condition pour ramener la paix et donc un climat de sécurité et de sérénité dans le pays. Les élections suivront. Car si la BAD a délocalisé, c’est bien parce que la guerre a installé un climat d’insécurité dans le pays. Cela dit, en cette période de crise, c’est criminel de demander les élections sans exiger préalablement le désarmement.Il est aussi criminel de saboter les intérêts vitaux du pays rien que pour affaiblir un adversaire. N.V. : Le ministre de l’Intérieur, M. Désiré Tagro, a reçu avant-hier les jeunes du RHDP pour demander le report de leur marche. Mais la rencontre n’a pas été fructueuse car ils promettent de donner leur réponse la semaine prochaine. En attendant elle est maintenue. M.S.B. : La démarche du ministre Tagro tient du fait que le président Gbagbo veut inculquer à la classe politique le dialogue permanent, même entre adversaires. Le ministre peut proposer au président de prendre un décret pour interdire une marche sans même rencontrer les organisateurs de cette marche s’il estime qu’elle est inopportune. Le ministre met donc en application la politique de dialogue et de paix prônée par le président Gbagbo depuis l’opposition à travers sa formule “Asseyons-nous et discutons”. Si les organisateurs ont un sens de responsabilité, ils doivent saisir cette main tendue du ministre de l’intérieur qui est chargé de la sécurité intérieure du pays. Et je les y invite. Ne pas la saisir, c’est ne pas aimer son pays et s’installer dans une logique de désobéissance civile. En tout état de cause, il appartiendra à l’Etat de prendre ses responsabilités. N.V. : On ne peut ne pas évoquer avec vous le problème de l’audit de la liste électorale qui se trouve un peu mis en veilleuse au profit de la question du désarmement. Qu’est-ce qui explique cette attitude ? Est-ce une stratégie ? M.S.B. : Le problème de la liste électorale et celui du désarmement sont les deux obstacles à l’organisation des élections. Il faut donc lever ces deux obstacles avant d’aller aux élections. Donc le problème de la liste électorale n’est pas mis en veilleuse, mais la CEI et la Primature sont en train d’étudier un mécanisme qu’ils vont nous proposer pour la vérification des inscrits sur la liste électorale. Nous savons tous que la liste actuelle est truffée de fraudeurs. Nous-mêmes, nous avons déjà identifié de nombreux fraudeurs qui sont sur cette liste. Certains fraudeurs sont venus eux-mêmes nous voir pour dire qu’ils ont été trompés et qu’ils veulent retirer leurs noms des listes. La primature propose un comité des experts qui sera mis en place pour procéder à la vérification de la liste a l’effet d’extraire tous ceux qui n’ont pas le droit d’y figurer. On nous apprend que Ouattara n’est pas d’accord, encore le même. Mais que Ouattara soit d’accord ou pas, la vérification se fera. Et sur ce sujet, je ne crois pas que le PDCI puisse s’opposer. L’Etat de Côte d’Ivoire ne peut pas se permettre d’accepter qu’on organise des élections avec les fraudeurs d’un candidat sur la liste, ce qui lui donnerait une longueur d’avance sur les autres. Je voudrais donc rassurer les Ivoiriens que l’audit se fera d’une manière ou d’une autre et on aboutira à une liste électorale définitive propre. Quant au désarmement, il se fera aussi pour que les élections se déroulent dans un climat de sécurité. Il traîne encore parce que Ouattara qui est le vrai commanditaire de la rébellion n’en veut pas aussi. Mais il se fera. Parce qu’au moins pour une fois la communauté internationale est d’accord avec le camp présidentiel qu’il faut faire le désarmement avant d’aller aux élections. Et donc que Ouattara veuille ou pas, le désarmement se fera. Après la levée de ces deux obstacles, les Ivoiriens iront tranquillement aux élections et le meilleur d’entre les candidats triomphera. Mais le meilleur tout le monde le connaît. C’est le président Laurent Gbagbo qui étalera ses adversaires dès le premier tour. Entretien réalisé par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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