Seulement quelques semaines après son installation à la tête de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko est automatiquement mis sur le banc des accusés par des Ivoiriens. Il lui est reproché de retarder au profit du camp présidentiel, le processus électoral. On lui impute directement la non reprise des opérations liées au processus électoral comme la reprise du contentieux électoral, la distribution des cartes d’identité et d’électeurs, ainsi que la proposition de la date des élections. En effet, le président de la CEI est la face visible du processus de sortie de crise qui comprend d’autres articulations plus importantes. Il s’agit, entre autres, de la Primature, de la Présidence de la République et du Cadre Permanent de Concertation(CPC). Si le CPC a un rôle de suivi, les deux dernières Institutions sont parties prenantes dans le processus électoral. Mieux, elles tiennent même le haut du pavé dans la hiérarchie du processus. C’est ainsi que le Premier Ministre, en sa qualité de chef de la Primature, détient la feuille de route du président de la CEI, l’Ambassadeur Youssouf Bakayoko. Autrement dit, c’est bien le premier Ministre qui doit relancer le processus pour que la CEI suive. Jusqu’aujourd’hui, ce processus n’est pas encore relancé par le chef du gouvernement. Peut-être pas forcément par mauvaise foi, mais certainement, parce que des problèmes liés à la bonne exécution de la feuille de route de la structure en charge des élections, ne sont pas totalement évacués. Quand ces difficultés seront réglées, le Premier Ministre pourra relancer le processus, et Youssouf Bakayoko jouera aisément sa partition.
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
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