Le 15 mai prochain, la jeunesse du RHDP décide de monter au créneau en projetant une marche sur trois jours, pour exiger du pouvoir des refondateurs et des structures en charge des élections, la reprise du contentieux électoral, la proclamation de la date des élections et la remise des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeur. Bref, la relance de tout le processus électoral. Tout à coup, toute la mouvance présidentielle se met en transe tel des « comians ». La confrérie des sorciers au service de la refondation se met en branle avec en toile de fond, le passage à la guillotine des leaders du RJDP, initiatrice de la marche, à titre purement dissuasif. Aujourd’hui, le coordinateur de la JPDCI d’Abobo 2, Assi Hermann lutte contre la mort, dans un hôpital de la place, des suites d’une attaque dont il a été victime de la part d’hommes en treillis. Reproche lui est fait d’appartenir au bureau du RJDP qui entend marcher le 15 mai, alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à abriter les travaux des prochaines assises de la Banque Africaine de Développement(BAD). Seulement, Laurent Gbagbo et ses affidés semblent oublier que l’histoire demeure le témoignage des faits. En effet, Laurent Gbagbo a oublié qu’en 1990, lorsque le Président Houphouët Boigny avait invité le Pape Jean-Paul II pour consacrer la Basilique Notre Dame de Yamoussoukro, il avait organisé une marche à Abidjan pour saboter la cérémonie. Au cours de cette marche, lui et ses camarades aux ‘’2 doigts’’ criaient sur tous les toits et traitaient Houphouët de « voleur ». Toutes les tentatives entreprises auprès de Gbagbo pour surseoir à cette marche afin de protéger l’image du pays, s’étaient avérées vaines. Parce qu’il (Gbagbo) savait qu’avec la venue du Pape, tous les regards du monde entier se tourneraient vers la Côte d’Ivoire et il fallait en profiter pour présenter une vilaine image du pays. Et il l’avait fait. En 1996, lorsque le Gouvernement du Premier Ministre Daniel Kablan Duncan procédait au lancement de « Investir en Côte d’Ivoire » (ICI) qui était une tribune idéale pour inviter les investisseurs à choisir la destination ivoirienne, Koudou et ses compagnons se livraient à des actes de vandalisme dignes de l’époque préhistorique. Il s’opposait à tout ce qui n’était pas son intérêt particulier. Voici donc le passé très récent de celui qui veut faire croire que la marche du RJDP est un désamour de la patrie. Au moins les Ivoiriens ont encore de la mémoire. Ils savent que seules des élections transparentes équitables et crédibles peuvent rassurer les investisseurs à choisir l’option ivoirienne. D’où la nécessaire primauté des élections sur toutes autres initiatives. C’est aussi cette grosse erreur que veulent commettre Gbagbo et les siens en faisant croire que les assises de la BAD sont prioritaires sur les élections au point où injonction est faite aux leaders du RJDP de renoncer à leur marche pour permettre à ces assises de se tenir dans la quiétude. Après avoir semé le vent en 1990, Gbagbo a peur de récolter la tempête en 2010. Ses propres faits viennent de le rattraper, heureusement !
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
