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Art et Culture Publié le mardi 4 mai 2010 | Nord-Sud

Journée internationale de la liberté de la presse : Les journalistes confessent leurs fautes

Journée internationale de la liberté de la presse : Les journalistes confessent leurs fautes
© Nord-Sud Par Nathan Koné
Presse nationale - L`hommage de la presse aux anciens présidents de l`UNJCI
Mercredi 28 avril 2010. Abidjan. Maison de la presse, Plateau. Cérémonie d`hommage aux anciens présidents de l`Union nationale des journalistes de Côte d`Ivoire. Photo de famille
Les hommes de presse ivoiriens sont conscients de leurs fautes. Le manque d’intérêt de la population pour les titres sur le marché et la chute vertigineuse des ventes que connaissent les entreprises de presse existantes, sont le témoignage de nombreux manquements des journalistes dans l’exercice de leur métier. Ils l’ont exprimé dans la charte qu’ils ont lue, hier, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse à l’Ivoire Golf Club à Cocody. «De 2001 à 2005, les journaux ivoiriens ont perdu 8 millions d’‘’achetorat’’. L’ensemble des titres périodiques et quotidiens ne tire pas plus de 300.000 exemplaires par jour pour une population estimée à 18 millions d’habitants. Des 200 titres au-moins apparus entre 1990 et 2000, ne survivent qu’une trentaine», a signifié Zio Moussa mandaté pour lire la déclaration au nom de l’Olped (Observatoire de la Liberté de la Presse, de l`Ethique et de la Déontologie en Côte d`Ivoire), l’Unjci (Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire), le Gepci (Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire) et le Synappci (Syndicat national des professionnels de presse de Côte d’Ivoire). Selon la déclaration, «le journalisme demeure encore un métier précaire », à cause des dérives et dérapages qui sont encore nombreux dans les colonnes des journaux et sur les antennes de télévision. Ce qui fait que «les usagers des médias continuent de condamner nos fautes professionnelles et le non respect de l’éthique et de la déontologie journalistique ». Lors de cette 17e édition ivoirienne (instaurée en Côte d’Ivoire en 1993), le ministre de la Communication Ibrahim Sy Savané, a soulevé la question de l’usage d’internet par la presse. Il s’est voulu prudent et inquiet. «On note qu’internet est un lieu de blanchiment d’information. Il suffit d’aller piocher un certain nombre d’informations sur le net et le recycler. Malheureusement, cette toile dont les journaux font le prolongement, est devenue un espace propice au blanchiment », s’est-il indigné. Au sujet de la célébration de la journée, il a noté que c’est «d’abord l’affaire des journalistes». Et, l’Etat ne doit jouer qu’un rôle d’accompagnateur. Deux thèmes étaient à l’ordre du jour. Un thème international : «L’information : le droit de savoir » et un thème national : «Médias ivoiriens : les acquis des cinquante ans et les défis du futur». Mais les experts ivoiriens se sont penchés sur deux sous-thèmes : «Média : droit à l’image et droit de l’image» et «La contribution des médias à la gouvernance démocratique dans un pays en crise». Le premier panel a été égrené par Acka Félix (professeur), Zio Moussa (journaliste) et Kan Souffle (caricaturiste). Sur la question des photos, Zio Moussa a relevé un mauvais usage dans la presse ivoirienne. « La photographie ne bénéficie pas d’un traitement de qualité. Elle arrive en bouche-trou », a-t-il regretté. Il a aussi détecté des images injurieuses, dégradantes et un manque de respect pour les personnes décédées dans l’utilisation de leurs images. Ce qui est une offense à leurs familles. Alfred Dan Moussa, parlant de la contribution des journalistes dans un pays en crise, soutient que : «le journalisme n’est pas un métier de saison ». Continuant, il a souligné qu’« il n’y a pas un journalisme de temps de paix et de guerre ». C’est pourquoi, il a demandé aux hommes de presse ivoiriens de se défaire des tutelles. Car, «Les journalistes ne doivent pas être des griots stériles, ni des serviteurs serviles ». Aussi a-t-il souhaité que les journalistes soient jugés par des journalistes. Car, dira-t-il, «il a beau être appelé pouvoir, l’exécutif et le législatif n’ont pas compétence à juger les journalistes ».

Sanou Amadou (stagiaire)
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