Les jours à venir s’annoncent à la fois heureux et apocalyptiques pour la Côte d’Ivoire. Tant les perspectives de retour à Abidjan de la Banque Africaine de Développement (B.A.D) s’annoncent imminentes, que cette perspective risque d’être entachée le 15 mai prochain par la marche de protestation que projette la jeunesse du Rhdp.
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui à la croisée des chemins. Du 27 au 29 mai prochain se tiendront les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Abidjan. Le retour définitif des instances de la banque africaine en Côte d’Ivoire dépendra du succès de ce grand rendez-vous.
Délocalisée en 2003 en Tunisie, pour cause d’insécurité, la tenue à Abidjan des assemblées annuelles de cette institution se présente désormais comme un baromètre pour le retour définitif de la BAD en Eburnie. Au-delà du retour de cette institution dans ses locaux d’Abidjan, qui se présente comme un véritable challenge pour le gouvernement ivoirien, c’est toute la nation ivoirienne qui tirerait profit de la réussite de ce défi majeur. Cela pourrait favoriser un climat d’apaisement, de sécurité et de paix, gage du retour aussi de toutes les institutions et les entreprises qui avaient fui la Côte d’Ivoire aux lendemains du déclenchement de la rébellion armée de septembre 2002. Depuis cette triste période, le pays n’est pas encore sorti de l’ornière.
Le nombre de chômeurs a pratiquement doublé, tandis que les bailleurs de fonds ne se pressent plus vers la destination ivoirienne. Craignant d’engager leur fonds dans l’incertitude. Mais malheureusement, voilà qu’à quelques jours du début de cette grande rencontre de la BAD, les jeunes du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix projettent d’organiser une marche de protestation pour, selon eux, réclamer le départ du Président Laurent Gbagbo. Le pouvoir en place, voyant cette marche comme une intention voilée de remettre en cause la relative paix sociale qui a cours actuellement au pays, il a alors, par le canal du ministre Désiré Tagro, engagé des négociations avec le Jrdp en vue de surseoir à la marche du 15 mai, et la programmer à une date au-delà de la tenue des assemblées annuelles de la BAD.
L’intérêt national doit primer
En réussissant la prouesse de rétablir la confiance entre la Côte d’Ivoire et les dirigeants de la Banque africaine de développement, les autorités ivoiriennes n’étaient animées que d’une seule intention. Celle de permettre à la Côte d’Ivoire de présenter un aspect plus attractif à l’extérieur, d’autant que la crise politico-militaire qui dure pratiquement huit ans a beaucoup entaché sa superbe image. L’intention du gouvernement est surtout de tirer avantage du retour de cette institution bancaire qui regroupe en son sein de nombreux hauts fonctionnaires, à même d’insuffler du sang neuf à l’économie chancelante du pays. En plus de cet avantage pour la Côte d’Ivoire, le retour de la BAD à Abidjan serait perçu comme un symbole par tous ceux qui ont encore des doutes de venir investir en Côte d’Ivoire. Cette hargne du gouvernement à vouloir faire rayonner à nouveau l’image du pays dans le concert des nations doit, par principe, être relayée par l’opposition. La Côte d’Ivoire s’en tirerait mieux. Si tel est que la volonté première des opposants au régime de Laurent Gbagbo est d’accéder un jour à la magistrature suprême, ils doivent absolument s’inscrire sur cette voie. Quel plaisir aurait un leader à trôner un pays qui est en mauvaise odeur de sainteté avec pratiquement les autres, et d’où ont fui toutes les institutions internationales ? Cette interrogation est à l’endroit de l’opposition ivoirienne, mais particulièrement à la jeunesse du Rhdp. Elle doit être perçue par elle comme une invitation à la sagesse. Le pays a déjà connu assez de soubresauts. Qui, parmi ces jeunes ne se rappelle pas les sanglantes journées de mars 2004 ? Mettre un peu d’eau dans son vin n’est pas signe de lâcheté. Il est temps que tous aient à l’esprit l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens en seront les plus grands bénéficiaires.
Idrissa Konaté
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui à la croisée des chemins. Du 27 au 29 mai prochain se tiendront les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Abidjan. Le retour définitif des instances de la banque africaine en Côte d’Ivoire dépendra du succès de ce grand rendez-vous.
Délocalisée en 2003 en Tunisie, pour cause d’insécurité, la tenue à Abidjan des assemblées annuelles de cette institution se présente désormais comme un baromètre pour le retour définitif de la BAD en Eburnie. Au-delà du retour de cette institution dans ses locaux d’Abidjan, qui se présente comme un véritable challenge pour le gouvernement ivoirien, c’est toute la nation ivoirienne qui tirerait profit de la réussite de ce défi majeur. Cela pourrait favoriser un climat d’apaisement, de sécurité et de paix, gage du retour aussi de toutes les institutions et les entreprises qui avaient fui la Côte d’Ivoire aux lendemains du déclenchement de la rébellion armée de septembre 2002. Depuis cette triste période, le pays n’est pas encore sorti de l’ornière.
Le nombre de chômeurs a pratiquement doublé, tandis que les bailleurs de fonds ne se pressent plus vers la destination ivoirienne. Craignant d’engager leur fonds dans l’incertitude. Mais malheureusement, voilà qu’à quelques jours du début de cette grande rencontre de la BAD, les jeunes du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix projettent d’organiser une marche de protestation pour, selon eux, réclamer le départ du Président Laurent Gbagbo. Le pouvoir en place, voyant cette marche comme une intention voilée de remettre en cause la relative paix sociale qui a cours actuellement au pays, il a alors, par le canal du ministre Désiré Tagro, engagé des négociations avec le Jrdp en vue de surseoir à la marche du 15 mai, et la programmer à une date au-delà de la tenue des assemblées annuelles de la BAD.
L’intérêt national doit primer
En réussissant la prouesse de rétablir la confiance entre la Côte d’Ivoire et les dirigeants de la Banque africaine de développement, les autorités ivoiriennes n’étaient animées que d’une seule intention. Celle de permettre à la Côte d’Ivoire de présenter un aspect plus attractif à l’extérieur, d’autant que la crise politico-militaire qui dure pratiquement huit ans a beaucoup entaché sa superbe image. L’intention du gouvernement est surtout de tirer avantage du retour de cette institution bancaire qui regroupe en son sein de nombreux hauts fonctionnaires, à même d’insuffler du sang neuf à l’économie chancelante du pays. En plus de cet avantage pour la Côte d’Ivoire, le retour de la BAD à Abidjan serait perçu comme un symbole par tous ceux qui ont encore des doutes de venir investir en Côte d’Ivoire. Cette hargne du gouvernement à vouloir faire rayonner à nouveau l’image du pays dans le concert des nations doit, par principe, être relayée par l’opposition. La Côte d’Ivoire s’en tirerait mieux. Si tel est que la volonté première des opposants au régime de Laurent Gbagbo est d’accéder un jour à la magistrature suprême, ils doivent absolument s’inscrire sur cette voie. Quel plaisir aurait un leader à trôner un pays qui est en mauvaise odeur de sainteté avec pratiquement les autres, et d’où ont fui toutes les institutions internationales ? Cette interrogation est à l’endroit de l’opposition ivoirienne, mais particulièrement à la jeunesse du Rhdp. Elle doit être perçue par elle comme une invitation à la sagesse. Le pays a déjà connu assez de soubresauts. Qui, parmi ces jeunes ne se rappelle pas les sanglantes journées de mars 2004 ? Mettre un peu d’eau dans son vin n’est pas signe de lâcheté. Il est temps que tous aient à l’esprit l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens en seront les plus grands bénéficiaires.
Idrissa Konaté