Le correspondant de “l’Expression” est convoqué ce matin à 9 h par le préfet de police. Le professeur de Lettres modernes au Lycée moderne 3 est prié de prendre contact avec l'officier de police "pour affaire le concernant" comme indiqué sur la convocation signée le 5 mai. Les origines de cette convocation sont liées aux manifestations du Rdhp contre la double dissolution du gouvernement et de la Cei décidée le 12 février par le président Laurent Gbagbo. Les Houphouëtistes ont lancé leurs militants dans la rue pour protester contre ce "coup d'Etat". Le 19 février à Gagnoa, les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Pour avoir relayé l'information, Gnaoré David est convoqué par son proviseur qui lui reproche d'avoir écrit son article à partir des ordinateurs de l'établissement. Ce que le journaliste ne nie pas. Il est également accusé d'avoir fourni les informations à la chaîne France 24 et à d'autres organes ivoiriens qui ont utilisé ses photos. Or la chaîne française y avait une équipe de reporters qui ont pu saisir les images des tueries. Une demande d'explication est adressée au journaliste qui est entendu par le préfet. L'amicale du personnel du lycée dépêche une délégation auprès du Directeur régional de l'Education nationale (Dren) pour lui demander des excuses qui accepte. David continue ses activités jusqu'au 5 mai où il est tenu de se rendre devant la police. On s'interroge sur les motifs de la convocation alors que tous les autres correspondants qui ont relayé l'information ne sont point inquiétés.
Une correspondance particulière de N.E.
Une correspondance particulière de N.E.