Après la saisie d`armes de guerre, mercredi : Anyama vit dans la psychose

L`atmosphère est lourde dans la Cité de cola après la saisie, mercredi, d`armes de guerre par le Groupement de documentation de recherche (Gdr) et d`une unité d`intervention rapide (Uir), tous deux de la gendarmerie. Même si les activités économiques se passent comme d`habitude, donnant l`impression que tout va bien, il suffit d`approcher un riverain pour se rendre compte de la psychose qui habite les esprits. L`histoire est encore trop fraîche dans les esprits. «Tout le monde a peur », a confié un responsable de l`opposition sous couvert de l`anonymat. Qui est Fofana Baya ? A-t-il trempé dans ce genre d`affaire ? A ces questions, le regard inquiet et suspicieux des interlocuteurs adressé à l`étranger que nous sommes, laisse croire que la population est sur ses gardes. Au secteur Kédjénou, théâtre de l`opération, la cour avec les deux cocotiers à l`entrée est devenue célèbre. C`est là qu`habite Fofana Baya, un natif de Kanawolo (village situé à 9 km de Dabakala) âgé de 31 ans et qui est étudiant d`une école franco-arabe. Nous essayons d`avoir plus d`information sur lui auprès des colocataires. Leur réponse est des plus surprenantes. « Il n`habite pas ici. Nous ne le connaissons pas », lance une vieille dame. Ce qui n`est pas vrai. Nous la comprenons, personne ne veut être mêlé à une affaire de coup d`Etat. Rien de plus ne sera appris de ses plus proches voisins. Retour vers notre militant de l`opposition au carrefour Poteau. Celui-ci assure qu`il ne connaît pas Fofana Baya. Il passe quelques coups de fils à ses camarades de partis. «Personne ne le connaît», finit-il par lâcher. Un de ses amis qui s`est joint à la discussion ne dit pas autre chose. Toutefois, il ajoute, selon les commentaires qu`il a entendus, que l`accusé est «un homme sans problème». De l`avis de ces derniers, cette affaire est liée à la marche du 15 mai projetée par le Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp). « Ils (le pouvoir, ndlr) savent que dans un mouvement de masse, si Anyama arrive à rejoindre Abobo, ça devient difficile à canaliser », explique l`un de nos interlocuteurs. Dans l`après-midi, une vingtaine de véhicule du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) a fait une descente sur le lieu de la saisie. En rajoutant ainsi à la psychose déjà généralisée.

Bamba K. Inza