Animateur sur Radio France international (Rfi) et coproducteur du concours de jeunes chanteurs africains, Africa Star, Claudy Siar parle. Il donne son point de vue sur le zouglou et évoque le problème qui a amené les organisateurs de l’émission à quitter le Sénégal.
En tant que promoteur de la musique ivoirienne au plan international, que pensez-vous du 1er Festival international du zouglou (Fiz) ?
Je suis fier d’avoir vu un mouvement naître, grandir, d’avoir entendu ‘’les parents’’ dire en 1990, qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce qu’ils nous racontent. Ces jeunes-là avaient envie de changer le monde. Evidemment, ça commence au campus universitaire de Yopougon. Mais après, ça gagne toute la jeunesse. A cette époque, je me disais que ‘’les parents’’ ne savent pas à quel point ce mouvement est fort. Mon sentiment aujourd’hui après 19 ou 20 vingt ans, c’est comment les choses se sont structurées pour le zouglou. Cette musique est devenue l’un des piliers de l’identité ivoirienne. Je suis très heureux de savoir qu’il y a dans le pays des visionnaires. Des personnes qui comprennent qu’il faut soutenir le zouglou en lui donnant ses notes de noblesse à travers des évènements de choix comme c’est le cas du festival.
Quel impact peut avoir ce festival sur la musique zouglou au plan international ?
L’impact, pour nous qui sommes à l’international, c’est de se rendre compte que cette musique est portée par les professionnels de la musique en Côte d’Ivoire, et le peuple ivoirien. Aujourd’hui, le zouglou est aimé partout. Il est écouté jusqu’à Saint Domingue. J’y étais la dernière fois et il y avait des mélodies zouglou qui passaient sur les chaînes de radio. J’étais étonné. Car je suis sûr que les Dominicains ne savent pas de quel pays vient cette musique. Je pense que cela ne peut qu’aider le zouglou à consolider la maison au plan local et à fortifier cette musique à l’international. C’est une musique au même titre, même si elle n’a pas le même âge et retentissement dans le monde, que le reggae. C’est une musique établie.
Quel conseil donnez-vous aux artistes zouglou pour éclore à l’international ?
Moi, je ne conseille rien. Et, je me suis toujours opposé à dire aux artistes ce qu’ils devaient faire. Les chanteurs sont des créateurs. On aime ou on n’aime pas leurs productions. Mais, ce n’est pas à nous de leur dire comment travailler. On peut, après, donner des conseils sur les encadrements ou comment se positionner. Mais, on ne doit pas aller au-delà. Moi je n’irai jamais au-delà, et je défie tous les journalistes, les animateurs, les producteurs et les patrons de média, de dire aux artistes ce qu’ils doivent faire. Les artistes ne nous disent pas, à nous, ce que nous devons faire.
Pourquoi après trois primes times, Africa Star, dont vous êtes coproducteur, a marqué un arrêt ?
La dernière évolution, c’est qu’Africa Star s’installe à Abidjan. Et les émissions débutent en fin mai. Les documents ont été signés récemment, je vous confirme qu’Africa Star sera à Abidjan.
Que s’est-il passé avec les autorités sénégalaises ?
Il y a eu beaucoup de problèmes. Des difficultés d’ordre organisationnel. Mais, aller jusqu’à incriminer l’Etat sénégalais, non. J’ai de très bons rapports avec le président Wade, sa famille, son ministre de l’Information. Malheureusement, lorsqu’une machine est mal enclenchée, c’est compliqué. Et moi dans un tel cas, je n’ai pas de fierté ou d’orgueil mal placé. Donc, je me dis si ce n’est pas bien, il faut revoir sa copie. Après quelques évaluations, on s’est arrêté, pour faire les phases finales ailleurs. Et cet ailleurs, c’est la Côte d’Ivoire.
Est-ce à dire que le problème était profond ?
Je résume. Je ne vais pas tout vous raconter. Pour moi, le passé c’est le passé. Le plus important, c’est ce que nous faisons aujourd’hui pour préparer les nouvelles phases d’Africa Star. Oui, il y a eu de gros problèmes, de très gros problèmes, sinon on n’aurait pas arrêté. Dans toute cette histoire, l’organisation a perdu beaucoup d’argent. Mais, ce n’est pas grave, c’est la vie. Je suis un combattant. Je voulais offrir Africa Star à l’Afrique pour dire, ce n’est pas la peine de regarder les grandes chaînes françaises, chez nous, sur le continent, on peut faire la même chose. C’est très difficile d’organiser sur le continent ce genre d’évènement. Il faut des personnes qui y croient.
Entretien réalisé par Sanou Amadou (stagiaire)
En tant que promoteur de la musique ivoirienne au plan international, que pensez-vous du 1er Festival international du zouglou (Fiz) ?
Je suis fier d’avoir vu un mouvement naître, grandir, d’avoir entendu ‘’les parents’’ dire en 1990, qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce qu’ils nous racontent. Ces jeunes-là avaient envie de changer le monde. Evidemment, ça commence au campus universitaire de Yopougon. Mais après, ça gagne toute la jeunesse. A cette époque, je me disais que ‘’les parents’’ ne savent pas à quel point ce mouvement est fort. Mon sentiment aujourd’hui après 19 ou 20 vingt ans, c’est comment les choses se sont structurées pour le zouglou. Cette musique est devenue l’un des piliers de l’identité ivoirienne. Je suis très heureux de savoir qu’il y a dans le pays des visionnaires. Des personnes qui comprennent qu’il faut soutenir le zouglou en lui donnant ses notes de noblesse à travers des évènements de choix comme c’est le cas du festival.
Quel impact peut avoir ce festival sur la musique zouglou au plan international ?
L’impact, pour nous qui sommes à l’international, c’est de se rendre compte que cette musique est portée par les professionnels de la musique en Côte d’Ivoire, et le peuple ivoirien. Aujourd’hui, le zouglou est aimé partout. Il est écouté jusqu’à Saint Domingue. J’y étais la dernière fois et il y avait des mélodies zouglou qui passaient sur les chaînes de radio. J’étais étonné. Car je suis sûr que les Dominicains ne savent pas de quel pays vient cette musique. Je pense que cela ne peut qu’aider le zouglou à consolider la maison au plan local et à fortifier cette musique à l’international. C’est une musique au même titre, même si elle n’a pas le même âge et retentissement dans le monde, que le reggae. C’est une musique établie.
Quel conseil donnez-vous aux artistes zouglou pour éclore à l’international ?
Moi, je ne conseille rien. Et, je me suis toujours opposé à dire aux artistes ce qu’ils devaient faire. Les chanteurs sont des créateurs. On aime ou on n’aime pas leurs productions. Mais, ce n’est pas à nous de leur dire comment travailler. On peut, après, donner des conseils sur les encadrements ou comment se positionner. Mais, on ne doit pas aller au-delà. Moi je n’irai jamais au-delà, et je défie tous les journalistes, les animateurs, les producteurs et les patrons de média, de dire aux artistes ce qu’ils doivent faire. Les artistes ne nous disent pas, à nous, ce que nous devons faire.
Pourquoi après trois primes times, Africa Star, dont vous êtes coproducteur, a marqué un arrêt ?
La dernière évolution, c’est qu’Africa Star s’installe à Abidjan. Et les émissions débutent en fin mai. Les documents ont été signés récemment, je vous confirme qu’Africa Star sera à Abidjan.
Que s’est-il passé avec les autorités sénégalaises ?
Il y a eu beaucoup de problèmes. Des difficultés d’ordre organisationnel. Mais, aller jusqu’à incriminer l’Etat sénégalais, non. J’ai de très bons rapports avec le président Wade, sa famille, son ministre de l’Information. Malheureusement, lorsqu’une machine est mal enclenchée, c’est compliqué. Et moi dans un tel cas, je n’ai pas de fierté ou d’orgueil mal placé. Donc, je me dis si ce n’est pas bien, il faut revoir sa copie. Après quelques évaluations, on s’est arrêté, pour faire les phases finales ailleurs. Et cet ailleurs, c’est la Côte d’Ivoire.
Est-ce à dire que le problème était profond ?
Je résume. Je ne vais pas tout vous raconter. Pour moi, le passé c’est le passé. Le plus important, c’est ce que nous faisons aujourd’hui pour préparer les nouvelles phases d’Africa Star. Oui, il y a eu de gros problèmes, de très gros problèmes, sinon on n’aurait pas arrêté. Dans toute cette histoire, l’organisation a perdu beaucoup d’argent. Mais, ce n’est pas grave, c’est la vie. Je suis un combattant. Je voulais offrir Africa Star à l’Afrique pour dire, ce n’est pas la peine de regarder les grandes chaînes françaises, chez nous, sur le continent, on peut faire la même chose. C’est très difficile d’organiser sur le continent ce genre d’évènement. Il faut des personnes qui y croient.
Entretien réalisé par Sanou Amadou (stagiaire)