De quoi MM Bédié et Gbagbo ont-ils réellement parlé, hier, pendant plus d`une heure ? Sur quels points sont-ils tombés d`accord pour que le Premier ministre Guillaume s`autorise à parler " d`une convergence de point de vue " entre deux hommes politiques qui semblent ramer dans des sens contraires depuis un moment ? Bref, la déclaration servie à la presse au sortir de cette rencontre par le locataire de la Primature est-elle simplement sincère ou volontairement flatteuse ?
" Comme vous pouvez l`imaginer, nous avons passé en revue les questions d`actualité politique de notre pays. Et je peux vous dire que sur toutes ces questions, il y a eu une convergence de point de vue qui permet de faire des progrès non seulement dans le sens de l`organisation des élections, mais aussi dans le sens de la réunification du pays ". Voilà en substance le discours mi-clair et mi-brumeux pour ne pas dire flou que le chef de gouvernement, qui a un peu joué le rôle de secrétaire de séance au cours du cette rencontre entre le Président Bédié et le chef de l`Etat Laurent Gbagbo, a livré à la presse hier. La substance des entretiens est ainsi bien conservée dans un emballage qui en donne juste une idée sans trahir le secret des discussions. On sait donc vaguement de quoi il a été question entre les deux hommes sans plus. Mais, à en croire des sources bien informées, trois points auraient dominé les échanges entre Bédié et Gbagbo.
Primo, la marche projetée par les jeunes du Rhdp le 15 mai. Une préoccupation majeure pour le chef de l`Etat qui a placé ce point au-dessus de tous les autres. C`est également ce qui explique qu`il ait choisi le ministre Tagro Assignini Désiré pour l`épauler dans les négociations. Selon nos sources, Gbagbo redoute terriblement cette marche. Surtout quand il a appris qu`elle serait éclatée et qu`elle visait à le faire partir du pouvoir. En venant donc rencontrer Bédié, le chef de l`Etat avait à cœur de le convaincre de faire reporter ou de la faire annuler tout simplement. Mais le refus catégorique du président du Pdci l`aurait amené à revoir à la baisse ses prétentions. Plutôt que d`annuler ou de reporter la marche, Gbagbo aurait consenti à l`autoriser sur l`ensemble du territoire national à l`exception du District d`Abidjan.
Cette nouvelle proposition essuie une fin de non recevoir de Bédié qui estime que la marche devrait pouvoir se dérouler partout dès lors qu`elle est pacifique. C`est la règle dans tous les pays démocratiques. Il est inconcevable qu`à chaque fois que l`opposition veut manifester que l`on parle d`insurrection ou de coup d`Etat.
Gbagbo recule alors pour la troisième fois. Toutefois, il aurait réussi à arracher un petit compromis, à savoir que certains sites comme l`aéroport de Port-Bouët, certains espaces du Plateau et de Cocody soient épargnés par les marcheurs qui seront encadrés par les forces de l`ordre.
Le deuxième sujet abordé concerne le désarmement. Doit-il se faire avant ou après les élections et comment ? Là également un accord a été trouvé. Le désarmement se fera selon ce qui a été prévu à Ouaga par les accords. Il se traduira par un encasernement des Forces nouvelles et des Fds et tout ceci doit être effectif avant la présidentielle. Le troisième sujet concerne les élections proprement dites. Un point sur lequel l`opposition aurait particulièrement insisté en dénonçant les entraves et les manœuvres dilatoires de Gbagbo et de ses partisans.
Il aurait été convenu à ce niveau, après bien entendu le rejet du communiqué conjoint Primature-Cei par le Rhdp de faire en sorte que le processus soit remis sur les rails. Pour agir dans ce sens, instruction aurait été donnée au Premier ministre de se mettre en rapport avec la Cei pour proposer dans un délai n`excédant pas deux semaines un nouveau chronogramme consensuel qui prenne en compte les griefs récemment exprimés par le Rhdp.
Le Président Bédié se serait également élevé contre les radiations massives du Fpi. Le principe est qu`une inscription peut être contestée sur la liste électorale mais le requérant doit se conformer aux règles préscrites. Pour finir, Gbagbo a souhaité échanger plus régulièrement avec le Président Bédié sur les grands sujets qui divisent.
Akwaba Saint Clair
" Comme vous pouvez l`imaginer, nous avons passé en revue les questions d`actualité politique de notre pays. Et je peux vous dire que sur toutes ces questions, il y a eu une convergence de point de vue qui permet de faire des progrès non seulement dans le sens de l`organisation des élections, mais aussi dans le sens de la réunification du pays ". Voilà en substance le discours mi-clair et mi-brumeux pour ne pas dire flou que le chef de gouvernement, qui a un peu joué le rôle de secrétaire de séance au cours du cette rencontre entre le Président Bédié et le chef de l`Etat Laurent Gbagbo, a livré à la presse hier. La substance des entretiens est ainsi bien conservée dans un emballage qui en donne juste une idée sans trahir le secret des discussions. On sait donc vaguement de quoi il a été question entre les deux hommes sans plus. Mais, à en croire des sources bien informées, trois points auraient dominé les échanges entre Bédié et Gbagbo.
Primo, la marche projetée par les jeunes du Rhdp le 15 mai. Une préoccupation majeure pour le chef de l`Etat qui a placé ce point au-dessus de tous les autres. C`est également ce qui explique qu`il ait choisi le ministre Tagro Assignini Désiré pour l`épauler dans les négociations. Selon nos sources, Gbagbo redoute terriblement cette marche. Surtout quand il a appris qu`elle serait éclatée et qu`elle visait à le faire partir du pouvoir. En venant donc rencontrer Bédié, le chef de l`Etat avait à cœur de le convaincre de faire reporter ou de la faire annuler tout simplement. Mais le refus catégorique du président du Pdci l`aurait amené à revoir à la baisse ses prétentions. Plutôt que d`annuler ou de reporter la marche, Gbagbo aurait consenti à l`autoriser sur l`ensemble du territoire national à l`exception du District d`Abidjan.
Cette nouvelle proposition essuie une fin de non recevoir de Bédié qui estime que la marche devrait pouvoir se dérouler partout dès lors qu`elle est pacifique. C`est la règle dans tous les pays démocratiques. Il est inconcevable qu`à chaque fois que l`opposition veut manifester que l`on parle d`insurrection ou de coup d`Etat.
Gbagbo recule alors pour la troisième fois. Toutefois, il aurait réussi à arracher un petit compromis, à savoir que certains sites comme l`aéroport de Port-Bouët, certains espaces du Plateau et de Cocody soient épargnés par les marcheurs qui seront encadrés par les forces de l`ordre.
Le deuxième sujet abordé concerne le désarmement. Doit-il se faire avant ou après les élections et comment ? Là également un accord a été trouvé. Le désarmement se fera selon ce qui a été prévu à Ouaga par les accords. Il se traduira par un encasernement des Forces nouvelles et des Fds et tout ceci doit être effectif avant la présidentielle. Le troisième sujet concerne les élections proprement dites. Un point sur lequel l`opposition aurait particulièrement insisté en dénonçant les entraves et les manœuvres dilatoires de Gbagbo et de ses partisans.
Il aurait été convenu à ce niveau, après bien entendu le rejet du communiqué conjoint Primature-Cei par le Rhdp de faire en sorte que le processus soit remis sur les rails. Pour agir dans ce sens, instruction aurait été donnée au Premier ministre de se mettre en rapport avec la Cei pour proposer dans un délai n`excédant pas deux semaines un nouveau chronogramme consensuel qui prenne en compte les griefs récemment exprimés par le Rhdp.
Le Président Bédié se serait également élevé contre les radiations massives du Fpi. Le principe est qu`une inscription peut être contestée sur la liste électorale mais le requérant doit se conformer aux règles préscrites. Pour finir, Gbagbo a souhaité échanger plus régulièrement avec le Président Bédié sur les grands sujets qui divisent.
Akwaba Saint Clair
