Avec l'offensive qu'il vient d'engager pour relancer le processus de sortie de crise, le chef de l'Etat espère faire échec à la marche du 15 mai projetée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). S'il y parvient, Laurent Gbagbo pourrait songer, à juste titre, à lancer une offre publique d'achat (Opa) sur son opposition.
Les grandes manœuvres sont véritablement engagées. Entre diplomatie souterraine, rencontres de vérité et tête-à-tête, Laurent Gbagbo a décidé de tout essayer. Menacé par son opposition regroupée au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), qui jure sur tous les toits qu'elle compte, à travers sa marche du 15 mai prochain, le bouter hors du pouvoir ou au demeurant, lui arracher une date pour les élections de sortie de crise, le numéro un ivoirien abat résolument ses cartes. In fine, il espère parvenir à renverser la vapeur. Premier acte de ces manouvres, l'audience accordée, vendredi dernier, à l'ancien ministre des Nouvelles technologies de l'information et de la communication, Hamed Bakayoko. Au-delà des anecdotes que les deux hommes auraient pu échanger, eu égard aux liens qui les unissent, il ressort, comme nous le relations, hier, qu'il s'est plutôt agi d'une rencontre de vérité au cours de laquelle Laurent Gbagbo et Hamed Bakayoko se sont dit quelques vérités. « En vérité, Laurent Gbagbo a bien convoqué le directeur adjoint de campagne d'Alassane Ouattara pour le tancer. A quelques jours de la marche du Rjdp, Gbagbo a décidé de jouer cartes sur table. Il a donc convoqué l'un des principaux financiers des jeunes houphouétistes pour bien faire comprendre qu'il n'entendait pas s'asseoir tranquillement dans son palais pour qu'on vienne lui couper la tête », écrivions-nous, hier dans nos colonnes. Et, de source proche du palais d'Abidjan, c'est un autre cadre du Rassemblement des républicains (Rdr), parti dont est issu M. Bakayoko et qui a de solides attaches dans la sphère de Laurent Gbagbo qui aurait arrangé la rencontre. Moins de 72 heures après cette audience qui suscite bien d'interrogations chez ses adversaires politiques, le numéro un ivoirien ne crache pas sur une autre occasion de discuter avec ses opposants. S'appuyant sur une recommandation faite récemment par le président sénégalais Abdoulaye Wade, il n'a pas hésité à échanger avec un de ses farouches rivaux, Henri Konan Bédié avec qui le dernier tête-à-tête remonte à au moins six ans. Même si le sphinx de Daoukro a immédiatement reçu ses alliés du Rhdp pour faire avec eux le point des discussions avec M. Gbagbo, les interrogations se multiplient, relativement aux motivations de la rencontre. Pourquoi Laurent Gbagbo a-t-il choisi de rencontrer Henri Konan Bédié sans associer les autres présidents du Rhdp ? Recevra-t-il par la suite Alassane Ouattara, Albert Toikeusse Mabri et Innocent Anaky Kobena ? Ce sont-là quelques unes des interrogations qui taraudent les esprits et apportent de l'eau au moulin de ceux qui sont persuadés que Gbagbo est en train de manœuvrer fort. Réussira-t-il pour autant ? Optimistes, certains leaders de l'opposition restent persuadés que leur union est si forte que Laurent Gbagbo se cassera la figure. Mais la politique étant un domaine d'activité où rien ne peut se prévoir, il serait sans doute sage de ne pas minimiser la capacité du chef de l'Etat ivoirien à faire voler en éclats le Rhdp où les intérêts ne sont pas toujours convergents. D'ores et déjà, on peut retenir que la rencontre au sommet des quatre leaders de la coalition des partis houphouétistes n'a pas donné de résultat tangible. Le soutien clair attendu par les jeunes n'est arrivé. Bédié, ADO, Mabri et Anaky ont décidé de jouer les prolongations. En se retrouvant aujourd'hui, ils ne doivent pas oublier de méditer sur le sort de l'opposant historique togolais, Gilchrist Olympio.
Marc Dossa
Les grandes manœuvres sont véritablement engagées. Entre diplomatie souterraine, rencontres de vérité et tête-à-tête, Laurent Gbagbo a décidé de tout essayer. Menacé par son opposition regroupée au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), qui jure sur tous les toits qu'elle compte, à travers sa marche du 15 mai prochain, le bouter hors du pouvoir ou au demeurant, lui arracher une date pour les élections de sortie de crise, le numéro un ivoirien abat résolument ses cartes. In fine, il espère parvenir à renverser la vapeur. Premier acte de ces manouvres, l'audience accordée, vendredi dernier, à l'ancien ministre des Nouvelles technologies de l'information et de la communication, Hamed Bakayoko. Au-delà des anecdotes que les deux hommes auraient pu échanger, eu égard aux liens qui les unissent, il ressort, comme nous le relations, hier, qu'il s'est plutôt agi d'une rencontre de vérité au cours de laquelle Laurent Gbagbo et Hamed Bakayoko se sont dit quelques vérités. « En vérité, Laurent Gbagbo a bien convoqué le directeur adjoint de campagne d'Alassane Ouattara pour le tancer. A quelques jours de la marche du Rjdp, Gbagbo a décidé de jouer cartes sur table. Il a donc convoqué l'un des principaux financiers des jeunes houphouétistes pour bien faire comprendre qu'il n'entendait pas s'asseoir tranquillement dans son palais pour qu'on vienne lui couper la tête », écrivions-nous, hier dans nos colonnes. Et, de source proche du palais d'Abidjan, c'est un autre cadre du Rassemblement des républicains (Rdr), parti dont est issu M. Bakayoko et qui a de solides attaches dans la sphère de Laurent Gbagbo qui aurait arrangé la rencontre. Moins de 72 heures après cette audience qui suscite bien d'interrogations chez ses adversaires politiques, le numéro un ivoirien ne crache pas sur une autre occasion de discuter avec ses opposants. S'appuyant sur une recommandation faite récemment par le président sénégalais Abdoulaye Wade, il n'a pas hésité à échanger avec un de ses farouches rivaux, Henri Konan Bédié avec qui le dernier tête-à-tête remonte à au moins six ans. Même si le sphinx de Daoukro a immédiatement reçu ses alliés du Rhdp pour faire avec eux le point des discussions avec M. Gbagbo, les interrogations se multiplient, relativement aux motivations de la rencontre. Pourquoi Laurent Gbagbo a-t-il choisi de rencontrer Henri Konan Bédié sans associer les autres présidents du Rhdp ? Recevra-t-il par la suite Alassane Ouattara, Albert Toikeusse Mabri et Innocent Anaky Kobena ? Ce sont-là quelques unes des interrogations qui taraudent les esprits et apportent de l'eau au moulin de ceux qui sont persuadés que Gbagbo est en train de manœuvrer fort. Réussira-t-il pour autant ? Optimistes, certains leaders de l'opposition restent persuadés que leur union est si forte que Laurent Gbagbo se cassera la figure. Mais la politique étant un domaine d'activité où rien ne peut se prévoir, il serait sans doute sage de ne pas minimiser la capacité du chef de l'Etat ivoirien à faire voler en éclats le Rhdp où les intérêts ne sont pas toujours convergents. D'ores et déjà, on peut retenir que la rencontre au sommet des quatre leaders de la coalition des partis houphouétistes n'a pas donné de résultat tangible. Le soutien clair attendu par les jeunes n'est arrivé. Bédié, ADO, Mabri et Anaky ont décidé de jouer les prolongations. En se retrouvant aujourd'hui, ils ne doivent pas oublier de méditer sur le sort de l'opposant historique togolais, Gilchrist Olympio.
Marc Dossa