L’on a assisté à des échanges musclés entre les porte-parole des Forces nouvelles et du Rdr. Mais à y voir de près, aucun d’eux ne sort gagnant de cette guéguerre qui arrange le camp présidentiel.
Le microcosme politique assiste médusé à une passe d’armes entre le Rdr et les Forces nouvelles. A travers les porte-parole, ils se lancent des fléchettes empoisonnées qui risquent de faire plus mal qu’ils ne le croient. Le 7 mai, répondant à Sanogo Mamadou « Monsieur élection du Rdr » qui a énoncé que la Primature et la Cei faisaient le jeu du camp présidentiel en voulant faire reprendre le contentieux à partir des requêtes du Fpi et en foulant au pied tous les points de l’Accord du 22 février, le porte-parole de l’ex-rébellion, Sekongo Félicien, a mis les pieds dans le plat. Il a sonné la charge : « L’indélicat Sanogo Mamadou se permet des déclarations insensées mettant à l’index le Premier ministre, Sg des Forces nouvelles, Soro Guillaume, parce que grâce à son combat et à celui des Forces nouvelles, Alassane est candidat ». Ce texte publié dans les colonnes de Nord-Sud et de Notre Voie a irrité la case des républicains et la porte-parole pour la jeunesse du candidat Alassane Ouattara, Dembélé Salimata, est montée au créneau. Elle a craché du venin : « Je vous recommande de prendre un miroir, de vous regarder et de penser à ce que vous étiez, il y a 10 ans seulement et vous comprendrez que votre combat n’a pas été de faire d’ADO un candidat, mais plutôt de vous enrichir sur le dos des Ivoiriens. On peut se tromper du lieu où on va, ce n’est pas grave. Mais ce qui est grave c’est de se tromper de là d’où on vient, et vous semblez ignorer vos origines. » Et de mettre Soro et les siens face à leurs responsabilités : « Comment comprendre que vous restez bouche bouclée devant les nombreuses radiations sur les listes électorales alors que vous dites avoir pris les armes pour régler les problèmes identitaires. »
On le voit, en étalant sur la place cette crise qui aurait pu se régler « en famille », Rdr et les Fn lézardent le mur pour le Fpi qui n’attend qu’une pareille aubaine.
Les deux faces de la même monnaie
Rdr et Fn sont des alliés naturels qui partagent le même combat et le même idéal : la guerre contre la discrimination identitaire. Ils sont liés par l’histoire parce que dans un passé récent, 99% de ceux qui constituent les Forces nouvelles étaient Rdr, branche politique et aile militaire confondus. Le secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, était le colistier d’Henriette Diabaté sur une liste Rdr en 2000, le conseiller spécial, Alain Lobognon, travaillait au cabinet d’Alassane Ouattara, le porte-parole Meité Sindou a dirigé pendant une décennie le journal Le patriote… Une page de notre journal ne suffirait pas pour lister tous les cadres de l’ex-rébellion qui ont milité activement ou sympathisé avec le Rdr avant le 19 septembre 2002. Et à ce jour, officiellement, personne n’a démissionné du Rdr.
De même, Fn et Rdr sont liés par la géographie. Toute la partie septentrionale du pays qui est occupée par la rébellion constitue le bastion du Rdr. Ce sont ces populations qui ont accueilli les rebelles et leur ont offert gîte et couvert pendant le coup dur en 2002.
La boutade du ministre Amadou Soumahoro : « On ne va pas pisser, un crocodile va sortir de notre urine et vouloir nous mordre », a fait sourire plus d’un, mais à dire vrai, il avait en son temps frappé en plein dans le mille.
Tout le monde est perdant
Qui est le bénéficiaire des palabres Fn-Rdr ? A qui profitent ces palabres ? C’est sans aucun doute le camp présidentiel. Il ne faut donc pas se tromper de combat. Laurent Gbagbo est à l’affut, prêt à faire payer aux Forces nouvelles et à leur allié naturel le Rdr, le fait d’avoir terni sa gouvernance avec la guerre. Les larges sourires du chef de la refondation ne doivent pas faire perdre de vue ce minimum. Ses services de renseignement lui rapportent tous les faits et gestes des ex-rebelles à Abidjan. Pourquoi ? Lui seul le sait.
Autant derrière Alassane Ouattara, il y a des gens qui luttent pour l’éloigner de Soro, afin qu’il ne leur fasse pas ombrage, autant derrière le Premier ministre, il y a des individus qui le poussent dans les bras de Gbagbo. Dans les deux cas, y a problème.
Si Ouattara lâche Soro, celui-ci pourrait mener une campagne souterraine contre les Républicains dans les territoires qu’il contrôle. Avec les moyens qu’il a amassés, par ces temps de vache maigre, il pourrait arracher beaucoup de voix au Rdr au Nord. Et bonjour les dégâts.
Quant aux proches de Soro qui travaillent pour le clash avec Ouattara, ils sont grisés par l’ivresse du pouvoir et les lambris dorés du palais. Ils pensent que Laurent Gbagbo est la seule personnalité capable de leur garantir un avenir. Erreur de « gawa ». Si les Forces nouvelles se mettent à dos Alassane Ouattara, il y a de fortes chances qu’elles se coupent de leur base qui vit et respire Rdr.
Traoré M. Ahmed
Alassane Ouattara et Soro Guillaume n’ont pas le choix, ils sont obligés de s’entendre.
Le microcosme politique assiste médusé à une passe d’armes entre le Rdr et les Forces nouvelles. A travers les porte-parole, ils se lancent des fléchettes empoisonnées qui risquent de faire plus mal qu’ils ne le croient. Le 7 mai, répondant à Sanogo Mamadou « Monsieur élection du Rdr » qui a énoncé que la Primature et la Cei faisaient le jeu du camp présidentiel en voulant faire reprendre le contentieux à partir des requêtes du Fpi et en foulant au pied tous les points de l’Accord du 22 février, le porte-parole de l’ex-rébellion, Sekongo Félicien, a mis les pieds dans le plat. Il a sonné la charge : « L’indélicat Sanogo Mamadou se permet des déclarations insensées mettant à l’index le Premier ministre, Sg des Forces nouvelles, Soro Guillaume, parce que grâce à son combat et à celui des Forces nouvelles, Alassane est candidat ». Ce texte publié dans les colonnes de Nord-Sud et de Notre Voie a irrité la case des républicains et la porte-parole pour la jeunesse du candidat Alassane Ouattara, Dembélé Salimata, est montée au créneau. Elle a craché du venin : « Je vous recommande de prendre un miroir, de vous regarder et de penser à ce que vous étiez, il y a 10 ans seulement et vous comprendrez que votre combat n’a pas été de faire d’ADO un candidat, mais plutôt de vous enrichir sur le dos des Ivoiriens. On peut se tromper du lieu où on va, ce n’est pas grave. Mais ce qui est grave c’est de se tromper de là d’où on vient, et vous semblez ignorer vos origines. » Et de mettre Soro et les siens face à leurs responsabilités : « Comment comprendre que vous restez bouche bouclée devant les nombreuses radiations sur les listes électorales alors que vous dites avoir pris les armes pour régler les problèmes identitaires. »
On le voit, en étalant sur la place cette crise qui aurait pu se régler « en famille », Rdr et les Fn lézardent le mur pour le Fpi qui n’attend qu’une pareille aubaine.
Les deux faces de la même monnaie
Rdr et Fn sont des alliés naturels qui partagent le même combat et le même idéal : la guerre contre la discrimination identitaire. Ils sont liés par l’histoire parce que dans un passé récent, 99% de ceux qui constituent les Forces nouvelles étaient Rdr, branche politique et aile militaire confondus. Le secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, était le colistier d’Henriette Diabaté sur une liste Rdr en 2000, le conseiller spécial, Alain Lobognon, travaillait au cabinet d’Alassane Ouattara, le porte-parole Meité Sindou a dirigé pendant une décennie le journal Le patriote… Une page de notre journal ne suffirait pas pour lister tous les cadres de l’ex-rébellion qui ont milité activement ou sympathisé avec le Rdr avant le 19 septembre 2002. Et à ce jour, officiellement, personne n’a démissionné du Rdr.
De même, Fn et Rdr sont liés par la géographie. Toute la partie septentrionale du pays qui est occupée par la rébellion constitue le bastion du Rdr. Ce sont ces populations qui ont accueilli les rebelles et leur ont offert gîte et couvert pendant le coup dur en 2002.
La boutade du ministre Amadou Soumahoro : « On ne va pas pisser, un crocodile va sortir de notre urine et vouloir nous mordre », a fait sourire plus d’un, mais à dire vrai, il avait en son temps frappé en plein dans le mille.
Tout le monde est perdant
Qui est le bénéficiaire des palabres Fn-Rdr ? A qui profitent ces palabres ? C’est sans aucun doute le camp présidentiel. Il ne faut donc pas se tromper de combat. Laurent Gbagbo est à l’affut, prêt à faire payer aux Forces nouvelles et à leur allié naturel le Rdr, le fait d’avoir terni sa gouvernance avec la guerre. Les larges sourires du chef de la refondation ne doivent pas faire perdre de vue ce minimum. Ses services de renseignement lui rapportent tous les faits et gestes des ex-rebelles à Abidjan. Pourquoi ? Lui seul le sait.
Autant derrière Alassane Ouattara, il y a des gens qui luttent pour l’éloigner de Soro, afin qu’il ne leur fasse pas ombrage, autant derrière le Premier ministre, il y a des individus qui le poussent dans les bras de Gbagbo. Dans les deux cas, y a problème.
Si Ouattara lâche Soro, celui-ci pourrait mener une campagne souterraine contre les Républicains dans les territoires qu’il contrôle. Avec les moyens qu’il a amassés, par ces temps de vache maigre, il pourrait arracher beaucoup de voix au Rdr au Nord. Et bonjour les dégâts.
Quant aux proches de Soro qui travaillent pour le clash avec Ouattara, ils sont grisés par l’ivresse du pouvoir et les lambris dorés du palais. Ils pensent que Laurent Gbagbo est la seule personnalité capable de leur garantir un avenir. Erreur de « gawa ». Si les Forces nouvelles se mettent à dos Alassane Ouattara, il y a de fortes chances qu’elles se coupent de leur base qui vit et respire Rdr.
Traoré M. Ahmed
Alassane Ouattara et Soro Guillaume n’ont pas le choix, ils sont obligés de s’entendre.
