Laurent Gbagbo était lundi chez Henri Konan Bédié. Une rencontre inédite qui pourrait représenter un tournant pour la suite du processus de paix.
Le rencontre au sommet de lundi entre le président de la République et le président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci) commence à livrer ses secrets.
Le principe de ce rendez-vous de dialogue a été arrêté, le mercredi 5 mai au cours d`un tête-à-tête entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Le Premier ministre a pris cette initiative face à la crispation de la tension depuis l`annonce de la marche du 15 mai. Une situation qui aurait pu conduire à des débordements. Avec l`appui de la facilitation burkinabé, Soro a ainsi décidé de lancer le dialogue entre les acteurs pour aider le processus à passer le cap difficile de la liste électorale provisoire.
Les échanges entre Gbagbo et Bédié ont tourné autour des points de crispation du processus de sortie de crise. Il n`y a pas eu de sujet tabou. Sur la question de la liste électorale provisoire, Gbagbo et Bédié ont constaté le blocage. Le camp présidentiel, faut-il le rappeler, crie à la fraude et exige un contrôle de la liste dite blanche. L`opposition dénonce, pour sa part, des manœuvres pour retarder le scrutin. Finalement, la création des comités d`experts, pour passer au tamis la liste provisoire, a mis tout le monde d`accord. Sous réserve de les ouvrir aux représentants des partis politiques. Cette lecture de la question, empreinte de sagesse, devrait réjouir le Premier ministre. Selon ses proches, Guillaume Soro estime que la fraude sur la liste est marginale. Il milite donc pour un débat moins passionné sur la liste électorale provisoire. Pour lui, l`opposition doit lever ses préalables relatifs au contrôle de la liste, afin de ne pas alimenter la suspicion. Mais, le camp présidentiel aussi doit cesser de percevoir la liste provisoire comme un nid de fraudeurs. Autant d`efforts de part et d`autre qui permettront d`aboutir à une liste définitive acceptée par tous. L`accord de M. Bédié représente, de ce fait, une avancée notable. Surtout que ce dernier n`a émis aucune réserve sur le guide méthodologique et l`arrêté du Premier ministre qui encadrent le traitement administratif de la liste dite grise de 1.033.000 enrôlés. Et, selon des sources proches de la maison verte, c`est surtout par solidarité avec l`allié du Rassemblement des républicains que le parti de Bédié a adhéré au dernier communiqué du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), communiqué qui remet en cause le traitement de cette seconde liste.
Deuxième point de la rencontre, le désarmement. Laurent Gbagbo a d`emblée insisté sur la convergence de vues entre lui et le Premier ministre sur la question. Il s`en tient au processus progressif défini par l`accord complémentaire IV de Ouaga. La résolution a été prise de renforcer le Centre de commandement intégré (Cci) en le dotant de moyens humains et matériels adéquats. L`idée de mettre l`accent sur la mission de maintien de l`ordre est sur la table. Elle pourrait entraîner une plus grande implication des hiérarchies de la police et de la gendarmerie, du Nord et du Sud. Il faut noter que 22 brigades mixtes de gendarmerie et autant du côté de la police sont déjà déployées. Le Premier ministre a promis un chronogramme sur l`encasernement et l`unicité de caisse dans quelques jours.
Dernier point important du face-à-face de lundi, la marche du 15 mai, projetée par les jeunes du Rhdp. Laurent Gbagbo a clairement rappelé son attachement à la marche. Mais, pour l`ancien opposant qu`il est, ce moyen d`expression démocratique n`a jamais été synonyme de tentative de déstabilisation des différents pouvoirs (Félix Houphouet-Boigny et Bédié). Il s`est inquiété des déclarations incendiaires de l`opposition qui appellent ouvertement à son renversement. Tout en attirant l`attention de l`ex-chef de l`Etat sur la nécessité d`un consensus national autour des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad). M. Bédié l`a rassuré sur son attachement à la transition démocratique et promis que la marche serait pacifique. Mais, pour ne pas ruiner les efforts tendant à favoriser le retour de la Bad, à Abidjan, le président de la République a laissé entendre que la manifestation ne sera autorisée que là où elle ne risque pas de perturber les assemblées de la Bad. M. Bédié a promis d`étudier la question avec ses partenaires du Rhdp.
Une rencontre du même type est annoncée avec le président du Rdr. Alassane Ouattara est rentré de Paris le week-end dernier.
Kesy B. Jacob
Le rencontre au sommet de lundi entre le président de la République et le président du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci) commence à livrer ses secrets.
Le principe de ce rendez-vous de dialogue a été arrêté, le mercredi 5 mai au cours d`un tête-à-tête entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Le Premier ministre a pris cette initiative face à la crispation de la tension depuis l`annonce de la marche du 15 mai. Une situation qui aurait pu conduire à des débordements. Avec l`appui de la facilitation burkinabé, Soro a ainsi décidé de lancer le dialogue entre les acteurs pour aider le processus à passer le cap difficile de la liste électorale provisoire.
Les échanges entre Gbagbo et Bédié ont tourné autour des points de crispation du processus de sortie de crise. Il n`y a pas eu de sujet tabou. Sur la question de la liste électorale provisoire, Gbagbo et Bédié ont constaté le blocage. Le camp présidentiel, faut-il le rappeler, crie à la fraude et exige un contrôle de la liste dite blanche. L`opposition dénonce, pour sa part, des manœuvres pour retarder le scrutin. Finalement, la création des comités d`experts, pour passer au tamis la liste provisoire, a mis tout le monde d`accord. Sous réserve de les ouvrir aux représentants des partis politiques. Cette lecture de la question, empreinte de sagesse, devrait réjouir le Premier ministre. Selon ses proches, Guillaume Soro estime que la fraude sur la liste est marginale. Il milite donc pour un débat moins passionné sur la liste électorale provisoire. Pour lui, l`opposition doit lever ses préalables relatifs au contrôle de la liste, afin de ne pas alimenter la suspicion. Mais, le camp présidentiel aussi doit cesser de percevoir la liste provisoire comme un nid de fraudeurs. Autant d`efforts de part et d`autre qui permettront d`aboutir à une liste définitive acceptée par tous. L`accord de M. Bédié représente, de ce fait, une avancée notable. Surtout que ce dernier n`a émis aucune réserve sur le guide méthodologique et l`arrêté du Premier ministre qui encadrent le traitement administratif de la liste dite grise de 1.033.000 enrôlés. Et, selon des sources proches de la maison verte, c`est surtout par solidarité avec l`allié du Rassemblement des républicains que le parti de Bédié a adhéré au dernier communiqué du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), communiqué qui remet en cause le traitement de cette seconde liste.
Deuxième point de la rencontre, le désarmement. Laurent Gbagbo a d`emblée insisté sur la convergence de vues entre lui et le Premier ministre sur la question. Il s`en tient au processus progressif défini par l`accord complémentaire IV de Ouaga. La résolution a été prise de renforcer le Centre de commandement intégré (Cci) en le dotant de moyens humains et matériels adéquats. L`idée de mettre l`accent sur la mission de maintien de l`ordre est sur la table. Elle pourrait entraîner une plus grande implication des hiérarchies de la police et de la gendarmerie, du Nord et du Sud. Il faut noter que 22 brigades mixtes de gendarmerie et autant du côté de la police sont déjà déployées. Le Premier ministre a promis un chronogramme sur l`encasernement et l`unicité de caisse dans quelques jours.
Dernier point important du face-à-face de lundi, la marche du 15 mai, projetée par les jeunes du Rhdp. Laurent Gbagbo a clairement rappelé son attachement à la marche. Mais, pour l`ancien opposant qu`il est, ce moyen d`expression démocratique n`a jamais été synonyme de tentative de déstabilisation des différents pouvoirs (Félix Houphouet-Boigny et Bédié). Il s`est inquiété des déclarations incendiaires de l`opposition qui appellent ouvertement à son renversement. Tout en attirant l`attention de l`ex-chef de l`Etat sur la nécessité d`un consensus national autour des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad). M. Bédié l`a rassuré sur son attachement à la transition démocratique et promis que la marche serait pacifique. Mais, pour ne pas ruiner les efforts tendant à favoriser le retour de la Bad, à Abidjan, le président de la République a laissé entendre que la manifestation ne sera autorisée que là où elle ne risque pas de perturber les assemblées de la Bad. M. Bédié a promis d`étudier la question avec ses partenaires du Rhdp.
Une rencontre du même type est annoncée avec le président du Rdr. Alassane Ouattara est rentré de Paris le week-end dernier.
Kesy B. Jacob