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Économie Publié le jeudi 13 mai 2010 | Le Figaro

Barry Callebaut veut du cacao plus "responsable"

© Le Figaro Par DR
Barry Callebaut, le numéro un mondial du chocolat, souhaite accentuer son soutien aux fermiers
Le numéro un mondial du chocolat, présent dans plusieurs pays producteurs, souhaite accentuer son soutien aux fermiers. Pour les associations, les efforts ne sont pas encore suffisants.

«Responsabilité et développement durable». Juergen Steinemann, arrivé aux commandes de Barry Callebaut en août 2009, n'a que ces deux mots à la bouche. Le nouveau patron du numéro un mondial des fabricants de chocolat souhaite redorer le blason de la filière cacao . Dans le premier pays producteur de fève, la Cote d'Ivoire, Barry Callebaut ne possède pas de plantation mais sa présence y est importante via 47 coopératives. «Nous gérons la production de 1,3 million de tonne de fève soit 13% du marché mondial. Nous devons influencer l'environnement de travail des fermiers, la qualité et la production du cacao», a-t-il expliqué lors d'un déjeuner de presse fin avril.

Pour cela, Barry Callebaut annonce l'intensification de ses deux projets principaux dans le pays. Le premier, «partenaire de qualité»,lancé en 2005, consiste en une formation pour les 42.000 producteurs ivoiriens des coopératives. «Nous leur apprenons à améliorer la qualité des fèves», explique Gaby Tschofen, chargée de communication du groupe. Le second, lancé en janvier dernier, est plus ambitieux: «C'est un entraînement intensif des fermiers aux pratiques agricoles durables. Le but est de leur faire passer l'examen nécessaire pour obtenir une certification Rainforest Alliance ou Fair Trade». Pour le moment, 7 coopératives sont concernées. Barry Callebaut souhaite en ajouter 10 autres en juillet prochain. Objectif: acheter 30.000 tonnes de cacao certifiés dans les trois ans et aider les fermiers à «augmenter leur rendement de 20% par hectare». Au passage, le groupe versera au producteur une prime à l'effort de 150 dollars par tonne de cacao certifié.

Dans le même genre, le groupe veut développer un programme lancé il y a deux ans: «La fermentation contrôlée» ou comment améliorer la qualité d'une fève en lui ajoutant un ferment microbien au début du processus de fermentation. «Nous apprenons au fermier comment maîtriser la technique. Et ils touchent également une prime. Donc nous avons un produit de meilleur qualité et eux, des revenus plus élevés», explique Gaby Tschofen.

D'autre pays producteurs sont concernés par des initiatives du même type. En Tanzanie et au Brésil, Barry Callebaut donne des primes aux producteurs qui fournissent un cacao labellisé «bio».

Social

En plus de ces actions, le groupe se charge aussi de former les fermiers aux techniques d'agriculture plus élargies: «Dans plusieurs de ces pays, les gens sont mal nourris. Pas de manioc, pas de pomme de terre, pas d'oranger alors que le climat est favorable. Nous leur apprenons ces cultures aussi afin d'améliorer leur alimentation», explique Barry Callebaut. Dans le cadre de cet «engagement social», le groupe finance aussi des initiatives philanthropiques comme la création d'une école ou d'une clinique en Cote d'ivoire.

«Ces familles sont pauvres. Si nous améliorons le quotidien des producteurs, que nous les sensibilisons à l'école, nous brisons un cercle vicieux et évitons des problèmes comme le travail abusif d'enfants. C'est un fait dont l'industrie à bien conscience», explique Gaby Tschofen.

Juergen Steinemann fait d'ailleurs de ce volet son cheval de bataille :

Dans le portrait qu'elle dresse du chocolatier suisse, l'ONG Déclaration de Berne salue ces efforts mais garde un œil attentif sur le groupe: «La responsabilité sociale de l'entreprise ne doit pas se limiter au financement de projets philanthropiques. La DB demande donc à Barry Callebaut de faire usage de son influence et de s'engager activement dans l'établissement et la vérification indépendante du respect de bonnes conditions de travail dans les plantations de cacao et d'un prix équitable pour les fèves de cacao».

Même discours du coté de l'Association Nationale des Organisations Professionnelles Agricoles de Côte d'Ivoire (Anopaci), qui représente les principales filières du pays. «Tout ce qui apporte un soutien à la filière est positif», explique Salomon Ekra, un des responsable, qui constate également que «les fermiers, même s'ils ne participent pas aux formations de façon spontanées, sont satisfaits». Mais pour l'Anopaci, les efforts de la multinationale ne sont pas encore à la hauteur: «C'est le minimum à faire dans un pays qui leur fournit l'essentiel de leur matière première. Mais c'est encore insuffisant».

Pour le groupe, les efforts sont déjà importants. Barry Callebaut se refuse à chiffrer le coût des ces actions mais parle de «centaines de millions d'euros». «On estime qu'il y a entre 600.000 et 1 million de petits producteurs rien qu' en Cote d'Ivoire. Nous ne pouvons pas travailler avec tout le monde», tranche la porte-parole de Barry Callebaut.
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