Depuis le début du mois d`avril, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), à travers sa structure de jeunesse, a annoncé de prendre la rue pour exiger d`une part la distribution des cartes d`électeur et d`identité et d`autre part, arracher la date du premier tour de la présidentielle au chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Et depuis lors, le directoire du Rjdp a investi le terrain pour mobiliser sa base élargie désormais à plusieurs organisations de la société civile. Rejoint par les femmes un peu plus tard, le Rjdp est parvenu par sa très forte mobilisation à imposer au directoire du Rhdp une tournée politique de 20 missions à l`intérieur du pays en vue de donner une dimension plus large à l`initiative des jeunes et des femmes qui dénoncent l`immobilisme de la Commission électorale indépendante ainsi que le jeu de cache-cache auquel le chef de l`Etat joue avec son peuple dès qu`il s`agit d`organisation d`élection. Rappelons d`ailleurs qu`après la crise qui a secoué la CEI sous le président Robert Beugré Mambé et la formation du gouvernement Soro II, les principaux protagonistes de la crise ivoirienne en l`occurrence, Laurent Gbagbo, chef de l`Etat et Soro Guillaume, Premier ministre avaient pris l`engagement devant le facilitateur, Blaise Compaoré d`organiser le premier tour de la présidentielle fin avril début mai. Dans l`attente de ce rendez-vous important, les camps Gbagbo et Soro vont servir aux Ivoiriens une véritable comédie qui va s`achever par une croisière en lagune des deux chefs de l`exécutif ivoirien. Dans cet environnement du énième report de la présidentielle, les jeunes et les femmes du Rhdp vont multiplier les déclarations pour galvaniser les Ivoiriens à une gigantesque mobilisation en vue de mettre la pression sur les décideurs du pays. La pression fut si forte que tout le pays, depuis plusieurs semaines, ne parlait que de la marche du 15 mai. A cet effet, le ministre de l`Intérieur, Tagro Désiré a rencontré la jeunesse Houphouétiste plus d`une fois en vue de la dissuader, mais rien n`y fit. Cette fermeté du Rjdp face au patron des forces de l`ordre a renforcé la conviction des militants quant à l`organisation de ladite marche pour laquelle aucune démarche administrative ne fut négligée. Et jusqu`à la rencontre lundi dernier entre le chef de l`Etat Laurent Gbagbo et le président du Pdci, Henri Konan Bédié, la marche du 15 mai restait bien inscrite sur les agendas aussi bien au niveau de la présidence de la république de Côte d`Ivoire, de la primature que du directoire du Rhdp. C`est à la rencontre des leaders des Houphouétistes, les lundi et mardi derniers que la rumeur de suspension de la marche du 15 mai divise la coalition de l`opposition. Les militants desdites formations politiques ainsi que des organisations de la société civile, pris de panique, tentent de s`informer en vain. Quand le quotidien "Le Nouveau Réveil" annonce à sa une du mercredi 12 mai dernier "la marche du 15 mai reportée ! Les 2 raisons", les partisans de la marche accueillent l`information comme un deuil national. Et dès l`aube de ce mercredi 12 mai, les téléphones portables des journalistes de "Le Nouveau Réveil" ne cessaient de crépiter jusqu`à hier jeudi 13 mai. Les militants qui s`interrogent sur les motivations du report de cette marche continuent d`exprimer une colère légitime qui mettra du temps à se dissiper. Soulignons d’ailleurs qu’à la résidence du président du Pdci, mercredi dernier, des jeunes militants mécontents ont crié leur ras-le-bol face à cette situation qui n’a que trop duré.
Patrice Yao
Patrice Yao
