Les conflits éleveurs et agriculteurs se posent avec acuité dans le département d'Odienné. La région du Denguélé dont fait partie le département fait frontière avec le Mali dont le bétail est un produit phare. D'où le sempiternel problème de la transhumance.
Les éleveurs venus du Mali traversent le département en quête de pâturages ou de marchés en direction du sud pour vendre leurs bêtes. Cette traversée qui se fait à pied n'est malheureusement pas sans conséquences pour les populations qui assistent des fois à la destruction de leurs champs. Ce qui provoque des conflits entre ces éleveurs et les agriculteurs autochtones du Denguélé, qui se soldent par des audiences dans le meilleur des cas- avant la crise près de la moitié des audiences avaient trait aux conflits agriculteurs/éleveurs- et dans le pire des cas à des morts d'hommes. Très souvent, les verdicts rendus n'ont pas rencontré l'adhésion des populations sinistrées qui, à tort ou à raison, dénoncent le parti-pris des magistrats. Elles les accusent de percevoir des pots de vin, soit en nature (des bœufs), soit en espèces de la part de ces éleveurs. Tous les administrateurs, qui se sont succédé, à la tête du département, ont à leur manière tenté d'apporter une solution à la transhumance des bêtes. Sans succès véritable. Depuis l'éclatement de la crise, le problème se pose avec force. Ces éleveurs, qui autrefois étaient de passage, ont fini par s'installer dans le département. Une cohabitation bien difficile! Et les quartiers périphériques tels que Bromakoté, Kamatela et Hèrèmankono en souffrent énormément. Les nouvelles autorités que sont les Forces nouvelles ont elles aussi tenté d'apporter une solution au problème. Seulement c'est à peine si elles ne sont pas accusées d'être de connivence avec les éleveurs. En particulier, le responsable de la filière bétail, Diabaté Alpha alias « Doh » qui selon les populations couvriraient les agissements de ceux-ci devenus « intouchables ».
La montée en force d'une justice privée qui abouti au désordre
Devant cet état de fait, les populations ont décidé elles-mêmes de se faire justice. Ainsi elles abattent systématiquement toute bête qui s'aventure dans leurs plantations. A côté de ces paysans, des jeunes gens prennent le malin plaisir de se rendre en brousse pour, disent-ils, chasser du gibier qui ne sont autres que les bœufs qu'ils abattent et revienne vendre la viande sur le marché.
Face à la recrudescence du phénomène, le préfet d'Odienné a convoqué le lundi 26 avril dernier une réunion entre les populations à la mairie. Au sortir de cette rencontre, ordre a été donné aux forces de l'ordre de mettre aux arrêts toute personne qui s'adonnerait à l'abattage des bœufs. S'agissant des agriculteurs, recommandation leur a été faite de faire constater les dégâts causés par les bêtes dans leurs champs à la direction régionale de la production animale qui se charge de donner une suite à l'affaire.
Quelques heures seulement après la réunion, les forces de l'ordre mettaient le grappin sur trois individus qui sont immédiatement conduits à la brigade mixte de gendarmerie. La question des conflits entre éleveurs et agriculteurs reste une question très sensible au sein des populations du Denguélé. L'arrestation de ces jeunes entraîne le soulèvement de certaines populations qui déferlent sur la gendarmerie le lendemain mardi 27 avril pour faire libérer les personnes incarcérées. Non sans casser des meubles dans cette brigade. Les Peuhls principaux éleveurs ont dû se terrer chez eux pendant toute cette journée. Et le ravitaillement du marché en viande, interrompu.
Rahoul Sainfort
(Correspondant régional)
Les éleveurs venus du Mali traversent le département en quête de pâturages ou de marchés en direction du sud pour vendre leurs bêtes. Cette traversée qui se fait à pied n'est malheureusement pas sans conséquences pour les populations qui assistent des fois à la destruction de leurs champs. Ce qui provoque des conflits entre ces éleveurs et les agriculteurs autochtones du Denguélé, qui se soldent par des audiences dans le meilleur des cas- avant la crise près de la moitié des audiences avaient trait aux conflits agriculteurs/éleveurs- et dans le pire des cas à des morts d'hommes. Très souvent, les verdicts rendus n'ont pas rencontré l'adhésion des populations sinistrées qui, à tort ou à raison, dénoncent le parti-pris des magistrats. Elles les accusent de percevoir des pots de vin, soit en nature (des bœufs), soit en espèces de la part de ces éleveurs. Tous les administrateurs, qui se sont succédé, à la tête du département, ont à leur manière tenté d'apporter une solution à la transhumance des bêtes. Sans succès véritable. Depuis l'éclatement de la crise, le problème se pose avec force. Ces éleveurs, qui autrefois étaient de passage, ont fini par s'installer dans le département. Une cohabitation bien difficile! Et les quartiers périphériques tels que Bromakoté, Kamatela et Hèrèmankono en souffrent énormément. Les nouvelles autorités que sont les Forces nouvelles ont elles aussi tenté d'apporter une solution au problème. Seulement c'est à peine si elles ne sont pas accusées d'être de connivence avec les éleveurs. En particulier, le responsable de la filière bétail, Diabaté Alpha alias « Doh » qui selon les populations couvriraient les agissements de ceux-ci devenus « intouchables ».
La montée en force d'une justice privée qui abouti au désordre
Devant cet état de fait, les populations ont décidé elles-mêmes de se faire justice. Ainsi elles abattent systématiquement toute bête qui s'aventure dans leurs plantations. A côté de ces paysans, des jeunes gens prennent le malin plaisir de se rendre en brousse pour, disent-ils, chasser du gibier qui ne sont autres que les bœufs qu'ils abattent et revienne vendre la viande sur le marché.
Face à la recrudescence du phénomène, le préfet d'Odienné a convoqué le lundi 26 avril dernier une réunion entre les populations à la mairie. Au sortir de cette rencontre, ordre a été donné aux forces de l'ordre de mettre aux arrêts toute personne qui s'adonnerait à l'abattage des bœufs. S'agissant des agriculteurs, recommandation leur a été faite de faire constater les dégâts causés par les bêtes dans leurs champs à la direction régionale de la production animale qui se charge de donner une suite à l'affaire.
Quelques heures seulement après la réunion, les forces de l'ordre mettaient le grappin sur trois individus qui sont immédiatement conduits à la brigade mixte de gendarmerie. La question des conflits entre éleveurs et agriculteurs reste une question très sensible au sein des populations du Denguélé. L'arrestation de ces jeunes entraîne le soulèvement de certaines populations qui déferlent sur la gendarmerie le lendemain mardi 27 avril pour faire libérer les personnes incarcérées. Non sans casser des meubles dans cette brigade. Les Peuhls principaux éleveurs ont dû se terrer chez eux pendant toute cette journée. Et le ravitaillement du marché en viande, interrompu.
Rahoul Sainfort
(Correspondant régional)